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La culture nous rend-elle plus humain ?

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Par   •  9 Décembre 2019  •  Dissertation  •  3 562 Mots (15 Pages)  •  2 099 Vues

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PHILOSOPHIE

Sujet : La culture nous rend t-elle plus humain ?

Aujourd’hui et de plus en plus, nous prenons conscience de l’importance de la culture dans notre pays. L’Etat et le Ministère de l’Education nationale ont pour priorité de placer les arts et la culture au cœur des écoles, en encourageant les sorties au musée et les projets culturels.

Or, la définition de la culture reste très ambiguë du fait de son caractère multiple. Dans ce devoir, nous considérerons la culture comme le processus d’acquisitions de savoirs et de pratiques sociales, notamment par le biais de l’éducation mais pas seulement. Chaque être humain acquiert une culture particulière propre à son pays, qui nous éduque, nous inculque des valeurs et nous transmet un mode de vie.

Cependant, si la culture est souvent considérée comme une part intégrante de ce qui fait de nous un être « plus humain » aux qualités morales et avec une capacité à l’empathie et aux mœurs sociales, elle peut aussi être appréhendée comme une source d’actes barbares et immoraux par le biais de l’acquisition d’objets techniques. De plus, se demander si la culture nous rend plus humain, n’est-ce pas sous-entendre que notre nature humaine ne suffit pas à définir notre humanité ?

Nous pouvons donc nous poser la question de savoir si la culture nous humanise ou au contraire si elle nous déshumanise ?

Le sujet nous invite à considérer les bienfaits de la culture puis, dans un second temps, à souligner les aspects pervers qu’elle peut engendrer. Enfin, nous étudierons si notre définition de l’humanité est satisfaisante, et comment notre humanité peut se manifester en dehors de la culture.

La culture a une place très importante dans le processus d’humanisation de chaque individu en permettant d’acquérir des savoirs, des pratiques sociales et des valeurs qui contribuent à faire de nous des êtres humains.

Ainsi, la culture est, avant tout, une caractéristique propre à l’homme qui nous sépare des autres animaux. En effet, la culture permet à l’être humain de transformer son environnement naturel et de l’adapter à la réalité extérieure à ses besoins par le biais de l’accumulation et des connaissances, des techniques et d’outils intellectuels qu’il perfectionne et transmet à sa descendance.

Selon Kant, « L’homme est la seule créature qui doive être éduquée » (Réflexions sur l’Education, 1803), ce qui signifie qu’il fait de l’éducation quelque chose qui existe uniquement chez l’homme, ce qui laisse entendre qu’on ne peut pas parler d’éducation chez les animaux. L’homme éduqué sait bien juger et fait preuve de savoir-vivre et de savoir. La découverte des « enfants sauvages » a aussi démontré que l’être humain avait besoin d’une éducation présente dès le plus jeune âge pour acquérir les savoirs, comportements et valeurs relatives à notre espèce. En effet, le cas de Victor de l’Aveyron, retrouvé en 1799 après des années passées à vivre seul dans la forêt, a montré que ces enfants se comportaient comme des animaux sauvages, sans une culture inculquée par la famille et la société, sans une possibilité de resocialisation. De plus, l’expression de Hobbes « A l’état de nature, l’homme est un loup pour l’homme » montre que la culture lui permet de maitriser sa nature en développant les qualités qui font de lui un homme. Diderot, dans le Supplément au voyage de Bougainville montre une vision pessimiste de l’homme. En effet, l’homme par nature est un animal comme les autres qui mange, se reproduit et meurt, « bête stupide et borné » pour Rousseau. Mais c’est la culture qui lui permet de se séparer de sa nature originelle en accédant au statut de l’homme humanisé « l’homme de l’homme » et à un stade supérieur à celui de l’animal social : l’élévation à la beauté, à l’art et à Dieu propre à l’être humain.

La culture, peut aussi être considérée comme un facteur d’humanisation car elle permet d’acquérir des comportements et des codes sociaux propres à une société, gages d’une éducation sociale réussie par l’apport du bagage culturel.

Selon la plupart des sociologues comme Bourdieu, la culture entraine, lors de la socialisation, l’acquisition de normes et valeurs permettant d’intégrer certains comportements sociaux qui favorisent l’intégration à la société dans laquelle il vit, en partageant les mêmes codes que les autres individus. Dans le fameux débat entre nature et culture, l’inné et l’acquis, la culture serait donc tout ce qui est acquis et intériorisé, souvent de façon inconsciente. Pour illustrer cette idée, penchons nous sur l’exemple fictif suivant : un enfant issu d’une tribu amazonienne n’ayant jamais eu de contact avec le monde extérieur qui arriverait en France et n’aurait jamais appris nos codes de politesse – dire bonjour, merci –, nos normes d’hygiène – se moucher avec un tissu, ne pas boire au robinet – ou encore notre façon de s’habiller. Cet enfant aurait alors des problèmes d’intégration car ils ne posséderaient pas les mêmes normes et valeurs que les autres enfants d’ici.

La culture permet aussi d’aider à développer la personnalité de chacun, en lui donnant les savoirs et les mots nécessaires pour exprimer son identité, ses émotions, ses pensées. La culture permet ainsi d’ouvrir à l’art, à la musique et de donner ainsi à l’homme les moyens d’être créatifs et de s’exprimer. Pour Alain, « Tous les arts sont comme des miroirs où l’homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même », ce qui montre l’importance de l’art pour l’être humain. Cette vision de l’art s’exprime à travers certains phénomènes culturels – comme les festivals, les concerts ou encore le cinéma – donnant aux individus présents une impression de communion d’âme, de partage universel avec toutes les personnes vivant le même instant.

Nous pouvons donc supposer que la culture nous socialisant, elle nous humanise donc. Mais il ne faut pas oublier que la culture permet aussi de sortir de l’ignorance.

La culture est un outil majeur d’élévation de l’esprit par l’éducation et qui s’accompagne d’une volonté forte de sortir des carcans imposés par la société et notamment l’Eglise.

Au XVIIIème siècle, l’époque des Philosophes des Lumières donne lieu à une évolution des mentalités face au progrès de l’esprit humain. Condorcet imagine, dans son Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain, que l’homme se

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