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L'homme doit-il renoncer à la technique ?

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Par   •  22 Novembre 2017  •  Dissertation  •  1 757 Mots (8 Pages)  •  1 920 Vues

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Les êtres humains ont la particularité de ne pas pouvoir survivre seuls dans la nature avant un âge avancé, ce qui n'est pas le cas des autres animaux de la Terre. C'est dû au fait qu'une femme accouche de son enfant au bout du neuvième mois de sa grossesse environ alors qu'il aurait besoin de rester dans le ventre de sa mère une année entière. Les êtres humains sont donc tous prématurés et leurs enfants dépendants de leur société et de la protection de leurs parents pour survivre. La technique a accompagné l'Homme dans son développement et dans sa survie depuis le début de son existence. Grâce à la technique, l'Homme a pu se fabriquer des outils qui lui ont permis de l'appliquer plus facilement, mais a aussi pu évoluer. Toutefois, la technique amène l'Homme à penser au résultat qu'elle lui donnera, faisant au moins partiellement abstraction de l'action présente. Dans notre société, il est fort probable qu'à l'avenir nous puissions renoncer au savoir de la technique à condition que l'Homme remplace la machine à la tâche. C'est ce qui nous amène à nous demander si l'Homme ne devrait pas renoncer à la technique. Pour répondre à cette question, nous allons d'abord procéder à l'analyse de ce qui inciterait l'homme à abandonner la technique ou non afin d'avoir une comparaison aussi objective que possible sur le sujet. Nous étudierons le caractère incertain de la question et pourquoi il est si difficile de trancher.

La technique est la méthode qui amène vers un résultat (ou poiesis en grec). Contrairement à la tekné dans la langue grecque qui est beaucoup plus vaste et englobe l'artisanat ou encore la stratégie, la technique n'englobe que les domaines de la science, de la logique, de la philosophie et de l'épistémologie.

En soi, la technique n'exclue en rien le proxis, que l'on traduirait du grec par « le profit de l'action présente », mais dans notre société privilégier la poiésis ou encore le fait la privilégier sont plus présents que le proxis. Nous sommes formatés depuis l'enfance à obtenir notre bac et plus tard trouver un travail. Ce que nous entreprenons est plus ou moins dicté par notre envie et nos besoins matériels. Le système économique de notre époque nous incite à prendre des crédits sur une très longue durée afin de payer nos maisons ou encore nos voitures. Ce qui est en soi une forme d'emprisonnement puisque nous sommes rattachés à nos dettes et ne pouvons nous y soustraire sous peine d'amende ou d'emprisonnement. Une étude a pourtant montré que les gens qui privilégiaient les activités sociales aux biens matériels souriaient et riaient davantage, ce qui est en soi un indicateur du bonheur.

Aristote considérait la poiésis comme un état autrement plus noble que la poiésis car il permet de profiter pleinement de l'instant présent et donc de la vie. Aristote reconnaît toutefois les bienfaits de la poiésis puisqu'il considère que l'état d'ennui total, où l'on n'obtient aucun et où n'est en rien intéressé est un état comparable à la mort quoique beaucoup plus temporaire.

Certains philosophes comme Annah Arendt considèrent que la poiésis peut être un frein dans l'accès au bonheur. Annah Arendt pensait qu'un ouvrier qui passait une grande partie de son temps éveillé à travailler durement dans le seul but d'obtenir un maigre salaire vivait une vie pauvre et misérable. Cet exemple est plus que pertinent du fait qu'il touche d'une part une grande partie des hommes et d'une autre qu'il ne met pas ici en valeur le fait de vivre sa vie et d'en profiter, mais plutôt le fait de survivre.

La question soumise à notre étude soulève le problème de l'importance capitale qu'à pris la technique dans les sociétés humaines et dans notre évolution. Nier cette importance reviendrait à faire preuve d'aveuglement, de mensonge ou encore d'ignorance. La quasi totalité des problèmes écologiques, sociaux et économiques prennent leur origine, indirectement ou pas, dans la technique.

L'être humain serait-il en mesure de polluer autant s'il était resté à l'état sauvage et n'avait jamais été influencé par la science au point de pouvoir causer un trou dans la couche d'ozone de la Terre ?

Un être humain serait-il victime de la notion de pauvreté si d'autres hommes ne mangeaient pas à leur faim, n'avaient pas accès à des quantités d'eau courante énormes et ne vivaient pas dans de grandes bâtisses alors que lui-même doit marcher plusieurs kilomètres pour atteindre l'eau potable, ne mange pas à sa faim et vit dans un bidonville ?

L'Homme aurait-il jamais connu le soucis de la crise économique s'il ne ressentait pas le besoin de vivre au sein de sa société, de pouvoir s'y déplacer avec une certaine aisance et d'y constater l'abondance matérielle et alimentaire ?

D'un autre côté, cette volonté de renoncer à la technique alors que nous vivons dans une société qui doit la majeure partie de son essor et de ses progrès -quels qu'ils soient- à la technique ne traduirait-elle pas soit un profond mal-être soit un échec certain de notre société dans tel ou tel domaine ?

Cette question est tout à fait légitime car les Hommes ayant été conditionnés par le confort des sociétés occidentales qui tentent de retourner à l'état sauvage le font en vain.

Karl Marx pensait qu'avec la révolution industrielle l'Homme devenait l'outil de la machine. Son raisonnement s'appuyait sur le fait qu'avant la révolution industrielle, l'Homme avait besoin d'un certain savoir

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