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L'affaire Dreyfus

Commentaire de texte : L'affaire Dreyfus. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2020  •  Commentaire de texte  •  1 006 Mots (5 Pages)  •  974 Vues

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Introduction :

 

   J'accuse ! est le titre d'une lettre ouverte écrite en 1898 par Emile Zola, écrivain naturaliste engagé dans la lutte pour réhabiliter l'officier Alfred Dreyfus, injustement condamné par les tribunaux de l'armée française pour traîtrise envers sa patrie. Dans cette lettre adressée au président Félix Faure, Zola dresse surtout un violent réquisitoire contre ceux qui ont dégradé et banni Dreyfus. Il emploie une argumentation implacable au service d'une exigence de vérité…

 

I)               Une argumentation implacable… :

 

Le célèbre romancier Zola s'adresse au président Félix Faure : JE sujet occupe une place prépondérante (sujet de la majorité des verbes : 26 occurrences !). L'anaphore de « j'accuse » structure tout le texte (10 occurrences, souvent placées en début de paragraphe : 8 § : l.14 à 38) : cette figure permet de dresser une liste/énumération des principaux responsables de la condamnation de Dreyfus et des griefs que leur reproche Zola. Comme l'indique le chapeau en dessous du titre de l'article (sur l'édition originale de L'Aurore), la lettre de Zola s'adresse au premier personnage de la III° République (1870-1940) : Félix Faure. L'apostrophe de la ligne 1 « Monsieur le Président » ainsi que le rappel de sa fonction l.2 « votre présidence » semble disculper Félix Faure d'une éventuelle accusation. Il s'agit en fait d'un habile procédé argumentatif : tout en signalant sa non-responsabilité en tant que président l.2 « je me doute bien », 3-4 « prisonnier de la constitution et de votre entourage », Zola attire cependant son attention sur le jugement de la postérité l.2 « restera pour votre présidence une souillure » et fait appel à sa dignité humaine l.4 « pas moins (concession) un devoir d'homme ».

L'auteur adresse sa requête avec politesse (cf. formule finale l.50) mais aussi fermeté : l.49 le détachement de « J'attends » montre qu'il s'agit d'une requête pressante qui ne saurait souffrir aucun délai. Les repères temporels opposent d'ailleurs un présent propice à la justice l.7 aujourd'hui » (répétition) à un avenir qui ternira la présidence de Faure l.11 « le jour où elle éclate » et l.12 « plus tard ». Tout le texte joue sur cette opposition présent/futur : que ce soit dans le premier § avec les verbes « restera » l.2, « songerez » l.4, « remplirez » l.5, « arrêtera » l.7, « donneront » l.9 ; mais aussi avec l.37-38 avec l'emploi du subjonctif à valeur d'injonction « qu'on ose… » et antiphrastique (qui aurait l'audace d'assigner Zola en justice ?). Le texte s'organise enfin avec une grande logique.

On peut diviser le texte en trois parties : l.1 à 13 la vérité en marche, l.14 à 38 les vrais coupables, l.39 à 50 la justice à tout prix. La structure argumentative est très marquée, avec dès les premiers mots du texte un constat d'évidence par le présentatif « telle ». Dans le passage très long qui précède cet extrait, Zola a en effet fait la démonstration que l'affaire Dreyfus était « l'affaire des bureaux de la guerre ». On relève certains connecteurs logiques qui donnent au texte l'apparence d'une argumentation irrécusable : PUISQUE l.7 (cause), D'UNE PART […] DE L'AUTRE l.8-9 (addition), ENFIN l.35 (marque le terme de la liste des coupables présumés et des chefs d’accusation).

Cette structure logique sert un véritable réquisitoire contre les accusateurs et les juges de l'affaire Dreyfus, que Zola entreprend au nom d'une

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