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Freud - L'avenir d'une illusion

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Par   •  17 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  2 052 Mots (9 Pages)  •  7 419 Vues

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Explication de texte philosophie

Freud : L’avenir d’une illusion

                La religion témoigne de l’effort des hommes afin de donner un sens à leurs existences.                         Dans l’ouvrage L’avenir d’une illusion, Freud va tenter de convaincre son lectorat quand à l’aveuglement des Hommes a cause de la religion. L’enjeu philosophique sera de nous éclairer sur les raisons pour lesquelles les Hommes sont venus à s’accrocher à une religion. La thèse est la suivante : la religion serait pour les hommes un fléau tiré de l’enfance permettant de délivrer un message universel sur des questions existentielles et angoissantes qui sont indémontrables.

                Nous commenterons et expliquerons simultanément le texte de Freud afin d’entrevoir son intérêt et la réflexion qui en émane. Tout d’abord (l.1-6), après avoir introduit son propos, Freud met en évidence que ce besoin émane de l’enfance. Ensuite (l.6-l.9), l’auteur poursuit en évoquant l’angoisse humaine compensée grâce à une religion omnipotente, voie de la raison, de la justice. Enfin (l.9-l.16), il  fini d’exposer sa thèse en évoquant la capacité de la religion à répondre aux questions et résoudre les conflits intérieurs des Hommes en instillant une vérité acceptée de tous.

Après avoir introduit sa thèse globale sur la religion de manière claire, l’auteur développe ces idées sur les raisons poussant l’Homme à croire en Dieu. La religion n’est selon lui qu’un ensemble d’idéologies qui se disent inéluctables mais qui sont pourtant sans fondement et donc illusoires. La foi n’existe seulement via l’importance que lui prête l’homme qui à travers elle cherche à assouvir ses désirs. Freud souligne l’absence totale de preuve de l’existence de Dieu qu’il oppose à l’expérience sensible ou à la démonstration. Pour lui si aucune de ces conditions ne peuvent déterminer l’existence d’un dieu alors il est illusoire de pouvoir prétendre à  l’existence de celui-ci. Pour Freud, le besoin de religion provient de l’enfance. Il parle alors de « détresse infantile » et évoque le besoin de l’enfant d’être aimé, protégé. Pour notre psychanalyste, ce besoin perdurerait et serait comblé par un parent universel, Dieu. C’est donc quelque par un manque d’affection de la part de ses parents et notamment du père comme l’évoque notre psychanalyste que l’Homme développerait des raisons de s’inventer une figure paternelle consolatrice.  Ainsi, c’est de l’enfance que cette névrose naîtrait. L’Homme, fragile et seul aurait besoin de la foi pour se rassurer, comme une autorité bienveillante et rassurante capable de l’aimer.

                Ce sentiment d’abandon et de solitude qui émane de l’enfance pourrait donc être consolé par la foi. Néanmoins, si Freud rattache cette foi de manière psychanalytique à une tare venant de l’enfance, il est possible de penser que la religion ne serait  non pas une incomplétude  provenant de l’éducation mais plutôt du naturel de l’être humain. C’est la théorie que va avancer Bergson, pour lui la croyance est une réaction naturelle. L’être humain a une nature dissolvante qui le pousse à rechercher la vérité. Ce  besoin de vérité lui donne tendance à rationnaliser les choses qui l’entourent. C’est donc le besoin d’avoir une réponse aux questions auxquelles la science ou la philosophie ne peut pas répondre c’est pourquoi il va se conforter dans l’idée de l’existence d’un être divin qui lui détient la vérité, une vérité indubitable. Freud ne nie pas ce désir de rationalisation mais fait de l’origine première de la religion l’éduction reçue par l’enfant. De ce fait, il laisse sous entendre que si l’éducation était réussie alors le besoin de religion disparaitrait. Bergson lui parlera vraiment de nature humaine et non pas de consolation.

        Apres avoir avancé son premier argument poussant les Hommes à croire, Freud évoque un second aspect de sa thèse. C’est dorénavant l’ «angoisse humaine » qui pousserait l’Homme à croire. Ainsi, l’existence d’un ordre morale suprême juste et droit, auquel on peut se fier aveuglement rassure et provoque l’unanimité lorsque la religion est universelle. On se fie aux saintes écritures afin d’établir, comme le dit Freud « un ordre moral de l’univers », qui compense les injustices propres a l’Être humain. Aussi, la « Providence divine », est la référence universelle de conduite, elle est la détentrice de la vérité. Ce serait donc l’idée d’une religion palliant aux défauts de l’humanité dans laquelle les Hommes auraient tendance à croire.  Dans le même temps, Freud avance la volonté de l’Homme à croire dans un « au delà », dans un monde où les hommes poursuivraient leur existence une fois leur vie achevée. Cette seconde vie signerait à la fois la fin des frustrations propres au monde sensible mais aussi l’accomplissement des désirs enfouis au plus profond de son être.  Si l’on en suit la logique Freudienne, ces désirs émaneraient de l’enfance, source de nombreux conflits intérieurs et de frustrations certaines. Cette notion  permet aux Hommes de vivre dans l’idée d’un autre monde meilleur. Pour Freud c’est donc également la peur de la mort qui pousserait les Hommes à croire. Ainsi on pourrait croiser la pensée de Nietzsche à celle de notre psychanalyste. Pour Nietzsche, la religion a été crée par l’Homme pour s’inventer des raisons de supporter le chaos du monde et d’en masquer l’absence de sens afin de pouvoir continuer à y vivre. De même, il considère la religion comme créatrice de valeur.  Mais cette religion consolatrice n’empêche t’elle pas les Hommes de mener une existence agréable ?

        Si l’on poursuit sur la pesée de Nietzsche, cette création de valeurs que l’Homme considère comme indubitables, n’en sont pas moins stupide à tenir pour vraies puisque c’est l’Homme lui-même qui les a crées. Ainsi, il s’est agenouillé devant ses propres créations en imaginant qu’elles étaient une vérité en dehors de lui. Ces créations ne sont donc ni plus ni moins que le reflet d’un idéal absolu. Mais si l’Homme a besoin d’un idéal pour vivre alors cela signifie que sa vie n’est pas supportable, que le plaisir de vivre sans attendre autre chose de la vie que ce qu’il est possible d’obtenir signe une frustration certaine et un monde pour le moins imparfait. Aussi, Marx dans son ouvrage Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel, met en évidence le rapport entre oppression et religion. Selon lui, si l’Homme est capable de se passer de religion c’est qu’il est capable d’être heureux avec les choses qu’il possède déjà. A l’inverse, la religion rendrait l’oppression supportable, elle ne serait qu’un bonheur illusoire auquel le peuple serait aliéné. C’est pourquoi Marx assimilera la religion à « l’opium du peuple » puisque tout comme une drogue elle rend supportable quelque chose qu’il ne l’est pas. Cette aliénation empêche ainsi l’établissement d’un monde meilleur, plus juste.  Puisque les gens vivent dans l’idée que la vie n’est qu’un passage provisoire, le changement n’en devient plus primordial, on vit le temps de mourir.  Ainsi, on parlera « d’auto-aliénation » puisque le peuple croyant à une idylle prochaine accepte sa condition aussi médiocre soit elle.

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