Faut-il se méfier de nos certitudes ?

Dissertation 

Faut-il se méfier de nos certitudes ?

        Nos certitudes se fondent sur ce que l'on  a vu de nos propres yeux ou même entendu. Nous sommes certains de quelque chose sans forcément l'avoir démontré et cette certitude est alors dangereuse car ce n'est peut être qu'une illusion, qu'une opinion que l'on croit être la vérité, donc il faut se méfier de nos certitudes. Il semble que si nos avons des certitudes, c'est que nous avons confiance en ce que l'on pense. Nous affirmons sans l'ombre d'un doute que ce qui est vrai ou faux.

        Cependant nous ne pouvons pas nous méfier de nos certitudes car nous ne pouvons pas vider notre esprit de toutes nos pensées. Nous sommes biens forcés de faire confiance en certaines certitudes. Il est impossible de remettre en question toutes nos certitudes. Remettre en cause toutes nos certitudes est impossible car cela voudrait dire, douter de nos principes naturels et indubitables.

        D'un côté, si une certitude est un sentiment subjectif de vérité alors il semble que nous ne devons pas nous méfier de nos certitudes qui nous sont propres. D'un autre côté, les certitudes sont aussi trompeuses de vérité et dans ce cas, nous devrions plutôt dire qu'il faut se méfier de nos certitudes. Nous nous trouvons face à une difficulté.

        Pour faire face à cette difficulté, nous montrerons, dans un premier temps, que les certitudes sont incertaines ; d'un autre côté il faut avoir confiance en nos certitudes. Enfin il faut appuyer nos certitudes sur ce qui est connu aux yeux de tous.

        Les certitudes, il semble qu'elles peuvent être incertaines et malgré tout dangereuses. En effet se méfier, c'est à dire douter, de nos certitudes ne nous permettrait-il pas  de sortir de l'illusion ? La certitude est, au premier sens du terme, un sentiment subjectif de vérité ou un état d'esprit de la personne qui reconnaît quelque chose comme hors de doute, qu'il croit profondément : être certain de que l'on dit. Le certitude est donc ce qui peut m'empêcher d'atteindre une vérité certaine or l'illusion va nous montrer des choses qui sont inexactes mais que nous croirons malgré tout même si on nous prouve que c'est faux, pour sortir de cette illusion, il va donc falloir douter de nos certitudes. Telle est bien le doute que défend Descartes, dans Les Méditations Métaphysiques : Descartes va remettre en doute ses connaissances, car les connaissances qu'on lui a appris sont peut être fausses. Ce philosophe fait parti du doute cartésien, qui est un doute qui va isoler la vérité certaine. Il veut isoler la vérité, les connaissances qu'on lui a appris durant sa vie. Il dit que quand on rêve, on peut douter de certaines choses mais pas de son propre corps, et également du terme «j'existe », il sait que son existence est réelle. Descartes a un exemple : il prend un panier de pommes, il va trier les saines et les mauvaises pour qu'à la fin il ne reste plus que les saines. Pour l'esprit, c'est exactement pareil que pour les pommes, c'est à dire il faut trier nos idées pour qu'il ne reste plus que des idées justes. Le doute est donc le signe qui nous permet de sortir de l'illusion et donc isoler le faux du vrai. Quand le doute sera là, l'illusion disparaîtra.

         Se méfier de nos certitudes semble avoir un intérêt pour rechercher la vérité et sortir de la manipulation. En effet rechercher la vérité ne nous permet-il pas de ne pas être manipulés ? La manipulation est, au premier sens du terme, l'emprise exercée par une personne sur une ou plusieurs autres dans le but est de contrôler leurs actions ou leurs sentiments. La manipulation est considérée également comme une manœuvre trompeuse voire perverse et a une forte connotation péjorative : empêcher de connaître la vérité. La manipulation est donc ce qui m'empêche d'atteindre la réalité. Or la manipulation est bien pire que l'ignorance. Telle est bien la manipulation que défend Platon, dans l'Allégorie de la Caverne : L'habitude nous empêche de connaître la vérité, à moins de rechercher celle ci et donc de sortir de la manipulation, de l'habitude. Socrate imagine des êtres enchaînés dans une caverne de manière à ne pouvoir voir que le fond de celle-ci. Ils ont toujours vécu ainsi et n’ont jamais perçu de ce qui se passe plus haut, près de l’entrée, que des ombres projetées et des bruits renvoyé par le mur situé au fond. Et pour eux la « réalité », ou plus exactement leur conscience de la réalité, se réduit à ces ombres bougeant sur le mur et des bruits qui les accompagnent. Le personnage de Socrate imagine ensuite que l’un des prisonniers est arraché à sa captivité pour être amené à la surface. Celui-ci commence par se sentir « agressé » par ce nouveau milieu dont il ne peut immédiatement percevoir les éléments du fait d‘une trop forte clarté. Il s’y accoutume ensuite, et prend conscience des choses. Et s’étant habitué à cette nouvelle perception « plus juste », il comprend mieux ce qu’il voyait en captivité.  Les personnes qui ont manipulé ces prisonniers peut nous faire penser à des sophistes, Qui sont des personnes qui mentent, qui manipulent le peuple par des belles paroles, des beaux discours, des promesses qui bien évidemment ne tiendront pas.  Il faut donc douter de nos certitudes car ce que nous pensons entendre peut être que des mensonges.

        Ainsi nous avons donc montré que les certitudes sont dangereuses :  en effet, les certitudes ne peuvent être que de la manipulation, ou une illusion que l'on se fait du monde.

        Cependant si être complètement méfiant de nos certitudes consiste à rechercher la vérité certaine. Quel sens a encore la certitudes ? Ne serait-elle que mensonge ? La confiance face à ses certitudes n'est telle pas plus importante ?

        Les certitudes peuvent être vraies, il faut en avoir confiance : en effet, la confiance est le sentiment de sécurité ou la foi (la sûreté) qu'a une personne vis-à-vis de quelqu'un ou de quelque chose. Alors pourquoi devrait-ont douter de nos certitudes ? A t’ont besoin de la démonstration pour reste dans la confiance ? La démonstration apparaît comme la méthode parfaite qui permet d'atteindre une vérité mais on va vouloir tout démontrer et cela est impossible. Telle est ce que défend Pascal dans L'esprit de géométrie avec la démonstration. Pour Pascal, la raison n'est pas la seule source de connaissances : on atteint également la vérité par la cœur qui est une certitude naturelle et évidente qui n'a pas à être démontrée. Il ne faut pas démontrer les connaissances de bases. Il réfute l’attitude de ceux qui ne croient qu’en la raison en montrant qu’elle n’est pas la seule source du vrai et qu’elle a besoin ce qu’il nomme le « cœur » pour développer ses raisonnement. Pour pouvoir démontrer quelque chose, et affirmer ainsi la vérité, encore faut-il s'appuyer sur des idées qui n'auront pas été démontrées. Si l'on veut absolument tout remettre en question, nous risquons de ne jamais pouvoir commencer une démonstration : nous tomberions donc dans une « régression à l'infini », c'est à dire un cercle vicieux. Nous sommes donc bien forcés de faire confiance en certaines certitudes, que pascal appelle les « premiers principes », et qui servent de fondement à toutes les démonstrations. Les principes sur lesquels reposent la démonstration ne dont pas connus par la raison mais par le cœur, il n'y aurait pas de sens à vouloir les démontrer par la raison. La raison n'est donc pas la seule faculté qui nous permet d'approcher le réel. La démonstration est nécessaire et efficace pour rechercher la vérité ; cependant, tout démontrer de mènerait nulle part.

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