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Faut-il légaliser le suicide assisté?

Étude de cas : Faut-il légaliser le suicide assisté?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Septembre 2018  •  Étude de cas  •  1 888 Mots (8 Pages)  •  745 Vues

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Philosophie économique : Faut-il légaliser le suicide assisté ?

Cette question pose le problème de pouvoir déterminer de façon certaine le fait que le patient est conscient de son acte.  

De deux choses l’une, soit on considère que le malade n’a pas conscience de ses actes et donc que ses pensées sont manipulées par l’état dans lequel le plonge sa maladie, comme par exemple un traitement avec des effets secondaires ou un sentiment d’inutilité ou d’incapacité lié à son corps, alors dans ce cas une personne raisonnable conclurait que sa volonté de mettre un terme à son état n’est pas résonnée et par conséquent rendre légal le suicide assisté pourrait être une erreur.
Soit on considère que le patient est parfaitement conscient en le mesurant à l’aide de tests et dans ce cas la question de s’opposer à la volonté d’un être humain de mettre fin à cet état maladif devient importante et difficile à traiter. En effet, il apparaît très complexe de déterminer si les tests et les conclusions, concernant le fait que le patient ne se trompe pas et agit en pleine conscience, sont fiables et qu’il n’y a pas une erreur d’appréciation dans tout le processus de jugement, bien qu’à la fin, c’est le patient qui fait le dernier geste pour libérer le produit mortel dans son corps.

Pour tenter de comprendre les différentes positions sur ce sujet il convient ici de faire une distinction entre le corps et l’esprit. En effet, les adeptes de la sédation terminale proposent d’endormir le malade pour qu’il puisse mourir de sa mort naturelle. Ainsi, pour ceux qui partagent cette idée, le simple fait de devenir inconscient rend acceptable le fait de mourir naturellement quand bien même le corps serait sujet à d’affreuses douleurs. Inversement, on peut considérer le cas où le patient est conscient mais son corps est anesthésié de la douleur. Ces deux états sont-ils similaires du point de vue de la souffrance du patient ? car à première vue, il n’est sensé ne ressentir aucune douleur physique. Cependant, il subsiste des douleurs mentales qui sont liées à la conscience du patient d’être dans cette situation, de se soucier de ses dernières heures vivant et de mourir dans une certaine dignité.  

C’est ici que naît un paradoxe où la conscience, qui est une caractéristique essentielle de l’homme, semble s’effacer face à l’importance de l’état du corps. Dès lors, le corps n’est plus uniquement considéré comme une enveloppe de l’âme et de l’esprit, il devient ce qui traduit et contient tout l’humain, au détriment de tout le reste qui nous constitue comme notre esprit ou nos ressentis.

De plus, ce débat s’alimente autour d’un acte qui peut sembler être un des plus important de notre vie : notre mort. Or, selon les religions et croyances, la mort ne semble pas toujours posséder une seule et unique définition. En effet, il peut exister une différence entre les croyances des différents êtres humains vis-à-vis de la mort. Certains vont considérer que la vie humaine s’achève lorsque le corps est dans un état de mort, c’est-à-dire que les organes et le cerveau ne fonctionnent plus. D’autres considèreront une vie supérieure au corps, c’est-à-dire que la mort d’un être humain n’est pas uniquement liée au corps et en ce sens, il est ainsi difficile d’apporter une réponse à la question d’autoriser ou non le suicide assisté tant la notion de finitude de notre existence est contestée.

En effet, quelqu’un qui s’opposerait à l’aide au suicide ne dissocierait pas à priori le corps et l’esprit et alors pour lui, si sa conviction est de garder en vie un être, le suicide assisté relèverait d’une incitation à la mort de la part de la société.

A l’inverse, une personne qui considèrerait que la mort du corps n’est pas la mort de l’être humain car son esprit et son âme vivent encore, serait davantage désireuse de rendre le suicide assisté possible. En effet, vu sous cet angle, elle aurait l’impression de libérer l’être humain d’un corps maladif et ainsi permettre à l’âme et l’esprit du malade de se dissocier du corps et de continuer à vivre de façon libérée.

On voit par-là que la définition de mort est cruciale dans ce débat et également que selon le positionnement de chacun, cette mesure peut-être aussi bien libératrice et naturelle comme suicidaire et contre-nature.

D’un point de vue logistique et économique dans les structures médicales, une idée est de se dire que si le patient souhaite mettre fin à ses jours, étant lui-même dans un état ou le moindre mouvement est impossible et la communication à un état très réduit, alors il semblerait plutôt juste de penser qu’un autre patient, ayant un diagnostic médical moins compromis ou une envie de rester en vie, puisse prendre sa place. Dès lors, on pourrait avancer l’argument d’une meilleure coordination dans certains centres médicaux, si tant est que la proportion de malade dans ce cas soit suffisamment importante pour que cet argument soit significatif et donc recevable. Poussons l’exemple plus loin en imaginant le cas d’un centre médial en sureffectif ne pouvant donner des soins à tous les patients présents dans ce centre et dans une situation économique complexe. Dès lors, une personne ne raisonnant que par rapport à l’efficacité et la rentabilité du centre médical serait amenée à penser que la légalisation du suicide assisté permettrait de donner la place à un autre patient et stopper les différents traitements et soins administré au patient qui ne souhaite plus en recevoir.

On peut alors se demander si cette décision est recevable ou non et si les infrastructures médicales en France sont là pour pouvoir soigner n’importe quel patient, même contre son plein gré.

Depuis 2015, la loi prévoit d’accorder des soins palliatifs pour les patients d’une affection grave et incurable, ces soins permettent une administration d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort. Dès lors, l’accompagnement médical semble aller dans le sens de la volonté du patient. Cependant, plusieurs témoignages de patients démontrent que les produits injectés comme la morphine ne couvrent pas toutes les douleurs. Tout d’abord les douleurs physiques, mais surtout et au fond c’est aussi là que se constitue en partie le débat, les douleurs mentales du patient.

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