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Est-il sage de vouloir borner le désir ?

Dissertation : Est-il sage de vouloir borner le désir ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 324 Mots (10 Pages)  •  702 Vues

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 « Est-il sage de vouloir borner le désir ? »

Etymologiquement, le mot « désir », de « désirer », provient du latin desiderare qui signifie « regretter l’absence de quelqu’un ou de quelque chose ». Le désir se distingue du besoin, simple incitation physiologique. Tous les hommes, dès la naissance, sont dotés de ce bien qui est le désir. Ce dernier nous permet d’exprimer nos envies, il nous permet aussi d’espérer. « Le désir est l'appétit de l'agréable »  affirme Aristote. Le désir reflète donc aux Hommes  une image de bonheur et de joie : une image positive. Cependant, l’Homme est parfois obligé, ou du moins c’est un choix, de refoulé un désir car sa nature n’est pas forcément bienveillante. Est-il sage de vouloir borner le désir ? C’est ce que nous verrons d’abord le côté vertueux de chaque être humain, ensuite nous verrons l’importance du désir chez l’Homme afin de terminer avec une hiérarchie de désir.

L'être humain ressent bien le désir comme une représentation forte et précise d’un souhait ou de ce qui viendrait combler un manque, le satisfaire ou améliorer sa situation. Mais nous ne sommes pas sans savoir que nous l’être humain ne désire pas toujours des  choses bienveillantes ou encore légale.

 Prenons l’exemple du meurtre. Un homme ayant été éduqué et avec un minimum de raison sera maitriser ses tensions face à quelqu’un envers qui il ressent une haine démesuré. Tout d’abord dans cet exemple, si l’homme est éduqué il aura donc conscience de ce qui est légal et ce qui ne l’est pas, la justice et les lois sont des notions dont il a conscience. Néanmoins, des personnes se permettent de tuer d’autres personnes en ayant conscience de l’inégalité de l’action. Donc ce n’est pas seulement cette connaissance du droit qui va refouler ce sombre désir. C’est la raison et la vertu de cet Homme qui va permettre d’éviter cette action.

 Selon Descartes il est encore plus facile de ne maitriser ses désirs. Il affirme qu’il faudrait changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde. Il dit au début de son texte «  ma troisième maxime était de tacher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde » Elle découle de notre nature de sujet désirant et de notre propension à croire que nous sommes les souverain d’un monde à nos ordres. C’est la que nous pouvons prendre l’exemple de l’enfant qui croit pouvoir obtenir tout ce qu’il veut en pleurant ou en criant et comme le disait Descartes c’est comme ça que « nous nous sommes insensiblement persuadés que le monde n’était fait que pour nous ».  Notre vécu le plus quotidien nous confronte au mélange du désir et du réel. Il y a d’une part ce que nous désirons, d’autre part ce qui est et nous sommes bien contraints d’admettre qu’il n’y a pas d’accord entre les deux ordres.  C’est ce qu’affirme Descartes, il n’y aurait pas de besoin de changer ses désirs si la fortune ou l’ordre du monde leur étaient propices. La maxime de Descartes présuppose l’opposition du plan de l’intériorité et de celui de l’extériorité et se présente comme une solution au problème suivant, comment réduire l’écart entre le désir et le réel afin que l’homme n’ait plus à souffrir de l’adversité ? Car le désir met le moi aux prises avec les choses et lorsqu’elles se refusent il souffre tous les tourments et celui dont le désir est mis en échec. Or le trouble, la souffrance, le malheur sont un mal en soi. Il faut donc trouver le moyen de s’en affranchir.

 Car il est vrai le désir peut être perçu avec le manque ou la pulsion. Le manque se résume à un désir d’avoir ce qu’on n’a pas est pas définition inextinguible. Il est source de satisfaction, mais surtout source de souffrance, et mène à une quête sans fin, c’est le cas pour Dom Juan, œuvre de Molière, par exemple, pour qui une femme cesse d’être désirable dès qu’il la possède. C’est pourquoi, selon certains, la seule façon de supprimer le manque n’est pas de le combler mais de supprimer le désir lui-même. C’est l’idée que partage également Descartes dans son ouvrage Discours de la méthode.  Le manque n’est pas le seul sentiment représentant le désir. Il y a aussi la pulsion. : Le désir de persévérer dans son être est essentiel à l’homme. Il a un rôle moteur et nous inscrit dans une progression, un dépassement de soi à l’infini. C’est par exemple un désir de connaissance qui fait progresser la science, un désir de mieux-être qui fait progresser la technique. Comme le montre Epicure, la maîtrise et la régulation des désirs sont donc nécessaires, afin de canaliser cet élan fondamental et de progresser vers le meilleur de soi. Et selon Epicure, la maîtrise des désirs peut consister dans la connaissance et la sélection des bons et mauvais désirs. La nature du désir dépend de l’objet convoité. Seuls les désirs naturels et nécessaires, donc les besoins, doivent être satisfaits si l’on veut éviter les souffrances. En effet, les désirs non naturels et non nécessaires tels que la gloire, les richesses ou le pouvoir, sont bien souvent des désirs superflus qui ne peuvent qu’encourager la corruption. Épicure essaye d’encourager la pratique de la tempérance et de la vertu en lui donnant la figure d’une promesse de bonheur. Ainsi on pourrait avoir certains désirs sans souffrir parce qu’on choisirait les bons objets à désirer. Or le désir n’est pas une faculté de la raison comme la volonté, qui implique un choix délibéré. Le désir trouve sa source dans la sensibilité humaine et ne se commande pas. Mais l’on peut renoncer à la satisfaction du désir plutôt qu’au désir lui-même.

   « Dans le règne des passions, elles aident à supporter les tourments qu’elles donnent : elles tiennent l’espérance à côté du désir » affirme Rousseau dans La Nouvelle Héloïse. Comme nous l’avons vu avant, certes le désir peut être cause de souffrance, mais il peut aussi être cause de bonheur et d’espérance. Il est vrai que quand nous ne pouvons pas avoir quelque chose que nous désirons, nous espérons pouvoir l’avoir. Cette espérance nous permet de ne jamais laisser tomber. Le désir est une contrainte vitale. Nous ne choisissons pas notre désir, c'est lui qui choisit pour nous. Il s'impose à nous comme une force naturelle qui nous emporte comme une tyrannie intérieure et qui apporte désordre et violence. Le désir nous rend irresponsable.

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