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Doit-on apprendre à devenir soi même

Dissertation : Doit-on apprendre à devenir soi même. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Novembre 2019  •  Dissertation  •  1 662 Mots (7 Pages)  •  999 Vues

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La question « qui suis-je ? » est récurrente en philosophie et les réponses que nous apportent les philosophes sont diverses. Pour René Descartes, nous sommes une « substance pensante » tandis que pour Husserl, nous sommes une conscience reliée indéfectiblement aux autres, Jean-Paul Sartre ,lui, affirme que nous pouvons savoir qui nous sommes seulement à notre mort. Qui est ce « je » si ce n’est moi même ? La question « doit-on apprendre à devenir soi-même ? » sous-entend que les hommes pourraient ne pas être eux mêmes.

On peut se demander si être soi-même est inné ou au contraire si nous devenons nous-même au cours de notre vie.

Cela nous conduira à nous interroger sur la façon dont on devient soi-même.

Enfin, nous nous tenterons de savoir pourquoi apprendre à devenir soi-même serait un devoir.

La réponse à la question « Suis-je moi-même ?» parait évidente. J’utilise le pronom « je » et c’est la preuve que j’ai conscience d’être moi-même et que je suis un sujet c’est-à-dire une réalité qui peut revendiquer sa singularité et son autonomie. Je suis moi-même car on peut me distinguer de tout ce qui n’est pas moi, c’est à dire les autres. Mon corps me sépare des autres. Je suis caractérisé par ma personnalité, mes traits de caractère et mes traits physiques.

Selon Descartes, il est inutile de chercher la vérité première, c’est-à-dire une vérité indubitable par laquelle découleront d’autres vérités, dans les discours qui prétendent parler du monde. Descartes pense qu’il est possible que le monde n’existe pas et que lui-même soit un esprit en train de s’illusionner. La seule chose dont il ne peut pas douter c’est qu’il existe car sans cela il ne pourrait pas penser. Il en déduit sa fameuse phrase qui est pour lui la vérité première « je pense donc je suis ». Selon Descartes, il est une substance pensante, c’est-à-dire une chose qui pense, reste permanente et ne dépend que de lui-même. Son existence lui apparait donc comme absolue. Selon la théorie de Descartes, je me connais déjà puisque je connais mes pensées et je suis mes pensées. Le fait d’être soi-même serait donc inné. Ainsi, théoriquement, on ne doit pas apprendre à devenir soi-même car on l’est déjà.

 Pourtant, en pratique, nous sommes influencés par les autres et notre conscience est en perpétuelle changement. En effet, si je peux dire que je suis la même personne que j’étais quand j’étais bébé, mon esprit a changé et je ne pense plus de la même manière.

Le philosophe Husserl a une vérité première bien différente de celle de Descartes. Selon lui, il y a toujours quelque chose qui apparait à ma conscience et qui n’est pas moi auquel je me rapporte. Il appelle ce quelque chose, un phénomène. Il en déduit « toute conscience est conscience de quelque chose ». Husserl admet donc l’existence des autres et du monde. Alors que pour Descartes le sujet est une substance, une réalité autosuffisante et permanente, qui découvre son existence en niant ce qu’il n’est pas, pour Husserl, le sujet est une conscience reliée indéfectiblement au monde.

Selon Hegel, l’homme prend conscience de lui-même à travers la pensée mais aussi à travers le monde.  En effet, l’homme se reconnait dans les actions qu’il effectue et qui transforme le monde. Lorsqu’on crée quelque chose, c’est comme si ce quelque chose était une partie de nous : on peut dire qu’on s’extériorise et qu’on s’objective dans notre œuvre. Paradoxalement, cette objectivation permet une prise de conscience de soi en tant que créateur.

 Hegel et Husserl ont montré que nous ne sommes pas une substance mais une conscience reliée à un corps. Nous avons aussi besoin du monde extérieur pour prendre conscience de nous-même. On peut en déduire que le fait d’être soi-même n’est pas inné.

        Si être soi-même n’est pas inné alors demandons nous comment apprendre à être nous-même et si l’autre peut ou doit nous aider dans cet apprentissage.

        On peut penser que l’on devient nous-même au cours de notre vie grâce à des expériences vécues et des gens rencontrés. Chaque jour, à chaque moment nous deviendrions un peu plus nous-même. Il est logique que la société ait un impact sur nous et on ne peut pas l’éviter lorsqu’on est au contact des autres.

Pour Sartre, autrui a le pouvoir de nous objectiver, c’est-à-dire ne nous rendre objet. Autrui a le pouvoir de me figer en un être (vulgaire, fière, timide, …) que je ne suis pas. Le regard d’autrui m’expose, et me rend objet pour lui. Le fait qu’autrui m’enferme dans une nature donnée, me prive de ma liberté. Lorsqu’on n’est que ce que les autres font ou disent de nous, on est aliéné.

Cependant, c’est aussi par le regard des autres que je me sens exister et j’ai besoin de l’autre pour être reconnu comme sujet. Les autres m’apprennent et me vont vivre des choses que je ne connaissais pas avant et que je n’aurais pas pu connaitre sans eux.

 Ainsi, les autres peuvent m’aliéner comme ils peuvent me faire devenir quelqu’un de plus profondément moi-même.

Sartre affirme que nous ne possédons pas de caractéristiques permanentes. Par exemple, si une personne est qualifiée de généreuse par son entourage, rien ne l’empêche de faire de sa prochaine action, un acte égoïste. Lorsqu’on se qualifie par un trait de caractère, pour Sartre, ce n’est qu’une excuse qui tente de justifier des actes.

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