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Dissertation sur le désir

Dissertation : Dissertation sur le désir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Mars 2021  •  Dissertation  •  1 734 Mots (7 Pages)  •  311 Vues

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S'il y a un sentiment commun à chaque être humain nous pourrions sûrement dire que c'est le désir. En effet, le désir est un sentiment si présent et courant qu'on pourrait le considérer comme une composante de l'être humain, au point de se demander si une vie sans désir peut-elle vraiment être considérée, qualifiée comme une vie ? Le désir est expliqué comme quelque chose, un objet dont on ressentirait le manque sans pour autant forcément avoir conscience de l'objet qu'il nous manque. Il est à différencier du besoin qui lui a une raison et est facilement satisfait : nous pouvons combler notre satiété (besoin) sans pour autant ne plus désirer la nourriture. L'infini, quant à lui, désigne la notion d'une absence de limite, de quelque chose d'illimité donc, de par sa nature ou son renouvellement constant par exemple, ce qui est le cas du désir. En effet, nous pouvons nous questionner sur la nature illimitée du désir. Ce dernier possède très rarement une fin dans le sens où, une fois le désir satisfait, un nouveau désir prendra le relais, ou bien le même désir recommencera par exemple : une sorte d'assouvissement impossible en soi. Ce côté illimité est également synonyme d'excès, une absence de limite peut pousser à oublier nos propres limites, comme les limites physiques ou morales, et de les dépasser, ou du moins tenter, amenant à des excès. Nous pouvons alors nous demander si le désir est, en quelque sorte, illimité de façon incontrôlable ? Pour répondre à cela nous étudierons d'abord la nature infinie du désir, puis nous parlerons du parallèle entre le manque de limite et l'excès, et enfin nous verrons s'il est possible de régler ce désir.

Comme expliqué plus haut, le désir serait, par nature, sans limite. Comme l'a dit Spinoza, « le désir est l'essence même de l'Homme » : comment donc ce que semble être la base, la fondation d'un être pourrait-elle être limitée ? Nous pouvons donc nous demander si, si jamais un Homme venait à arrêter de désirer, cesserait-il d'être un Homme, sans pour autant désigner par là la mort ? De plus le désir est un sentiment que l'on pourrait associer à une force, tapie au fond de notre être, qui nous pousse à agir sans forcément que l'on comprenne ni comment ni pourquoi : nous voulons quelque chose et nous allons tout faire pour l'avoir, c'est tout. En prenant en compte cela comment serait-il possible d'imposer une quelconque limite à une force incontrôlable ? Un autre point différenciant le désir du besoin et que le désir, même une fois combler n'est pas forcément satisfait. Prenons pour exemple le personnage littéraire Don Juan, ce dernier courtise femme après femme et, la plupart du temps, réussit. Il comble donc son désir de courtiser (ou d'être aimé selon comment on interprète le personnage), cependant il n'arrête pas pour autant sa galanterie certaine ici, comme peut nous l'indiquer le nombre de femmes charmées. Don Juan comble donc son désir sans pour autant être satisfait : il lui en faut plus et encore plus. Ceci est une des formes de l'infini : le renouvellement, le désir revient malgré le fait qu'il ait été comblé.

De plus, le désir lui-même, j'entends par là l'objet du désir, est sans limite, nous pouvons par exemple désirer voler tel un oiseau. Cependant apparaît alors la première limite du désir, elle aussi incontrôlable : la réalité. En effet, que ce soit en temps, en force ou encore en capacité, la réalité peut nous imposer bien des obstacles. Pour reprendre mon exemple précédent, il est physiquement impossible pour un Homme de voler tel un oiseau, pour pouvoir voler il lui faudra une machine comme un jet-pack par exemple. Certaines de ces variables sont modifiables, améliorables comme par exemple la force, mais il y aura cependant une limite à cette amélioration : nous ne pouvons posséder une force infinie, notre corps et sa résistance, elle-même limitée, s'imposeront comme limites.

Le désir peut également être vu comme une sorte de refus de la réalité. Imaginons cette fois-ci un Homme possédant une vieille voiture et désirant une voiture de luxe à cause du regard des autres mais n'en ayant pas les moyens. Il désire donc cette voiture non pas pour lui mais pour les autres et rend alors le paraître plus important que l'être : cet Homme s'habillerait alors d'un déguisement (la voiture de luxe) cachant la réalité : sa personne qui ne désire pas vraiment cette voiture. Ce genre de désir peut nous amener, nous pousser à agir, pour essayer de changer le cours des choses. Cela nous amène donc à notre deuxième partie.

En effet, en nous poussant à agir, notre désir encourage les excès. Le désir est d'ailleurs doublement illimité dans le sens où, d'un côté nous désirons toujours quelque chose, et de l'autre notre encouragement à dépasser nos limites est source d'excès, lui même rattaché, comme dit précédemment, à l'illimité, l'infini. Dans Gorgias Platon nous dit qu'une vie placée sous l'égide de la satisfaction de nos désirs semble vaine et dangereuse. Elle serait vaine car cela serait équivalent à remplir un tonneau troué, comme dans le mythe des Danaïdes, condamner à effectuer cela pour l'éternité. Dangereuse car l'insatisfaction que l'on va ressentir va amener frustration et déception qui aboutiront en

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