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Descarte, Discourt de la méthode

Commentaire de texte : Descarte, Discourt de la méthode. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Juin 2017  •  Commentaire de texte  •  1 683 Mots (7 Pages)  •  818 Vues

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Dissertation philosophique

« Je dois rejeter tous les doutes de ces jours passés, comme hyperbolique et ridicules. » Descartes – fin de la Méditation Sixième

Débutons l’analyse en définissant le thème principal de ce sujet qui est le « doute ». Descartes est bien connu pour être un philosophe sceptique, et va pousser le doute à son extrême. Dans notre vocabulaire courant le doute signifie une incertitude concernant l’existence ou la vérité de quelque chose, un soupçon ou encore une méfiance. Descartes va approfondir cette définition en établissant le doute hyperbolique et méthodique. Le doute méthodique est un doute que Descartes a délibérément choisi. Il ne s’agit pas d’un doute angoissé qui peut s’emparer d’une âme. Il doute parce qu’il le veut. C’est un doute qui doit lui permettre de trouver la certitude en allant jusqu’au bout de sa démarche. Quant au doute hyperbolique, il s’étend à tout et ne connaît aucune limite.[1] Mais ces doutes, que Descartes a soigneusement conçu, vont devoir être selon lui rejeté. Pourquoi faudrait-il après tout ce temps passé à méditer, rejeter ces doutes qui ont permis d’arriver à certaines certitudes ? Et surtout, pourquoi doit-il les rejeter ? Quelle est son obligation ? Robert Sabatier a dit « Le doute interroge ; la certitude désespère. »[2] Descartes en serait arrivé à ce stade ? Le premier axe de réflexion sera donc de nous demander la raison pour laquelle Descartes doit rejeter tous les doutes.

Poursuivons notre analyse en définissant le verbe « devoir ». Ce dernier ayant déjà apporté un questionnement dans la première partie. Dans le dictionnaire, « devoir » exprime une obligation, quelque chose que nous devons faire selon la loi, ou encore une règle morale. Ceci nous amène à un approfondissement philosophique du terme en parlant du devoir morale et intellectuel. Quand on parle d’un devoir morale, nous entendons un devoir relevant de la conscience individuelle et dont l'application ne peut être forcée. Ce qui signifierait donc que Descartes a choisi délibérément de rejeter tous ces doutes, tout comme il a délibérément choisi de douter. Le mot « morale » de ce « devoir morale » rappel la morale provisoire que Descartes a mis en place afin d’éviter d’être déranger durant ces recherches par des difficultés d’ordre pratique. Quant au devoir intellectuel, il s’agirait d’un devoir plus rationnel et raisonnable. Descartes aurait donc réalisé qu’il était plus raisonnable pour lui de rejeter ces doutes. Ou bien encore qu’il fût tout simplement obligé, c’est-à-dire sans liberté, de rejeter ces doutes pour continuer à vivre. Nous devrons donc nous demander, en deuxième temps, quel devoir Descartes exprime en affirmant une telle chose.

Notre questionnement final portera sur le dernier mot de cette phrase : ridicules. Pas besoin de le définir en long et en large, ridicule signifie une chose dont on peut se moquer mais également une chose dénuée de sens. C’est exactement le premier questionnement que nous aurons en lisant cette phrase. Mettre ce mot tout à la fin des méditations de Descartes et surtout de dire que ces doutes sont « ridicules » est dénué de sens. Pourquoi ces doutes seraient ridicules ? Ce serait-il rendu compte que douter de telle façon est déraisonnable ? Et que de douter ainsi pourrait amener à une mort cérébrale ou encore à des problèmes dans le quotidien ? Et surtout de quel doute parle-t-il ? S’il voulait parler de tous ces doutes alors il n’aurait pas mentionné le doute « hyperbolique » juste avant dans sa phrase. Ce qui voudrait dire que seul le doute hyperbolique serait rationnel ? Là-dessus portera le dernier axe de réflexion qui, comme on a pu le voir, soulève de nombreuses questions.

Nous nous demanderons pour commencer si le fait d’être arrivé à certaines certitudes a poussé Descartes à rejeter ces doutes.

Descartes est donc arriver à un point ou le rejet de tous les doutes est devenus obligatoire. Le fait d’être arrivé à une certitude a peut-être causé chez lui un manque, une défaillance ou encore une dépression. Ce qui l’amena à devoir se séparer obligatoirement de ses doutes. Avant de partir dans son doute méthodique Descartes était prêt à trouver une certitude, là était son but. Il s’était même préparé à avoir la certitude qu’il ne pouvait rien savoir de certain s’il n’avait trouvé aucune certitude. Les choses étant autrement, après de grandes recherches il est arrivé à trouver certaines certitudes.[3] En reprenant la phrase de Robert Sabatier nous pourrions comprendre la réaction de Descartes dans un sens vitale. On pourrait rétorquer qu’il se devait de rejeter tous les doutes car le fait d’être arrivé à une certitude l’ait empêché de continuer à vivre normalement. Mais cela voudrait dire que Descartes serait arriver à une « certitude absolue » ou aurait déjà commencé sa « dépression » après sa première certitude, son cogito. Hors, il a continué sa quête en se posant d’autres questions afin d’arriver à d’autres certitudes comme par exemple l’existence de Dieu. Il n’est pas non plus arrivé à une certitude absolue car, tout ce qui concerne les corps, comme la physique ou l’étendue, soulèvent toujours pour lui un grand doute. La raison de ce rejet ne peut donc pas simplement se trouver dans cette partie mais nécessite une recherche profonde de l’obligation à laquelle Descartes fait face.

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