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Dans quelles mesures l'humain est-il un être naturel?

Dissertation : Dans quelles mesures l'humain est-il un être naturel?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Avril 2018  •  Dissertation  •  2 268 Mots (10 Pages)  •  1 464 Vues

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  Sujet : « Dans quelles mesures l'humain est il un être naturel ? »

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            « Se rendre comme maître et possesseur de la nature » disait Descartes. Cette phrase témoigne d'une longue habitude humaine à se distinguer de la nature, cet ensemble inférieur, agissant mécaniquement, c'est à dire sans volonté propre, sans liberté. L'homme est autre chose qu'un être naturel, il est bien plutôt cet être de culture du latin « cultura » qui signifie « celui qui cultive sa terre et son esprit », n'obéissant à rien d'autre qu'à lui même.

Pourquoi quelle liberté l'homosexuel a-t-il de désirer autre chose qu'une personne du même sexe ? Quelle liberté le fils d'ouvrier a-t-il de devenir un intellectuel ?

Il y a donc dans l'homme une grande propension à agir mécaniquement et de ce point de vue, la barrière entre nature et culture s'effondre, l'homme revient donc à l'état donc il cherche à se distinguer : l'état naturel.

La question que l'on va se poser alors est la suivante : «L'homme a-t-il un véritable pouvoir de décision sur lui même et donc est il un être de culture ? Ou bien, au contraire, agit-il de manière mécanique et est il plutôt un être de nature ? Beaucoup d'enjeux sont soulevés par cette question puisque c'est à partir de cette séparation que l'homme s'est permis de tout détruire sur la terre, la séparation entre nature et culture.

Dans un premier moment, nous étudierons l'homme comme un être de culture puis dans un deuxième moment, comme un être de nature avant de dépasser ces deux contradictions dans un troisième moment afin de répondre à la grande question posée « Dans quelles mesures l'humain est il un être de nature ? »

 

I-a) L'homme, dans son histoire, se distingue de la nature. Celle-ci agirait de manière mécanique, c'est-à-dire qu'elle répondrait à d'autres volontés que la sienne, comme un  « autonomate, machine mouvante » disait Descartes dans le discours de la méthode, ouvrage très révélateur de cette pensée humaine. Les animaux y sont définis comme des êtres bêtes, plus bêtes que le plus bête des hommes. En agissant de cette façon, l'homme se séparait de son environnement, et rendant cette nature insensible, la disait créée pour les hommes, et l'exploitait. Puisque étant insensible et mécanique, on pouvait nous approprier ces choses, sans état-d'âme. Le massacre de la Terre témoigne bien de cette considération de la nature par l'homme, il suffit pour cela d'ouvrir les yeux, pas besoin de grande démonstration. La nature est inférieure, et en ce sens, nous sommes supérieurs, et donc, en un sens, surnaturel. Mais supérieurs en quoi ?

b) Pour répondre à cette question, il faut encore écouter Descartes : «Il n'y a point d'homme si hébété et si stupide sans en excepter même les insensés, qu'ils ne soient pas capables d'arranger ensemble diverses paroles, et d'en composer un discours, par lequel ils fassent entendre leurs pensées et qu'au contraire, il n'y a point d'autre animal tant parfait et tant heureusement né qu'il puisse être, qui fasse le semblable ». Arranger des paroles, composer un discours, penser, voilà qui n'appartient qu'à l'homme. Et comme cela n'appartient qu'à celui qui a une raison, l'homme se considère comme différent. Certes les espèces animales communiquent, mais aucune ne peut composer des discours car leur langage est naturel, donné de manière quasi-innée, ne changeant pas selon les lieux et les époques, comme notre langage. En effet, le fait que les hommes doivent apprendre à parler des langues qui jamais ne sont les mêmes selon les lieux et les époques, montre que ces langages ne viennent pas de la nature, mais de l'homme. Car l'homme sait s'imposer ses propres règles. Il est libre parce qu'il peut faire lui-même ses propres lois. Voilà comment l'homme se voit, et cela se voit aussi en morale et en politique.

c) C'est sans doute pourquoi Emmanuel Kant ecrivait « Qu'est ce que les lumières », dans quoi il pensait que la fin de l 'homme, est de sortir de l' « état de tutelle » « dont il est lui-même responsable » qui est actuellement le sien. Souhait des lumières, il pensait que la liberté des hommes pouvait les amener, même si cela est difficile, à faire ce qu'eux seuls peuvent faire, faire « usage libre et public de leur raison ». Puisque l'homme a une raison, qu'il peut penser, juger, les Etats doivent le traiter de façon à ce qu'il puisse s'émanciper, faire ce pour quoi il est fait, penser, c'est-à-dire ne pas suivre les superstitutions et répéter les discours des autres : il doivent penser par eux-mêmes. Et la meilleure des formes d’État est celle-là, celle qui peut amener à ça. Les autres formes d'Etats, celles qui empêchent la liberté d'expression, ne respectent pas la nature humaine, celle-ci étant différente de celle des animaux. L'homme se croit différent, car pouvant suivre ses propres lois, car il a une raison alors que le reste de la nature agit de manière mécanique. Mais L'homme est-il si libre que cela ? Et la nature agit-elle de manière si mécanique que Descartes le preténd ?

II- a) Donc  l'homme se définit comme un être de culture, éduqué et libre. Libre d'inventer des mondes que la nature n'avait pas prévu d'inventer. Libre de sortir de l'enfermement dans lequel est le reste de la nature. En ce sens, le mot culture, est celui qu'il utilise pour décrire ce que la nature n'enseigne pas : il est un être culturel, celui qui engendre des choses qui ne seraient pas sans son action. Mais la définition de la nature par Descartes est-elle si correcte que cela ? Les animaux sont-ils ces automates si différents des hommes ? Comment se fait-il alors qu'il puisse lui-même apprendre ? Les dresseurs de chien le montrent assez facilement. Sur le langage aussi, même si leur langage reste similaire dans le temps, chaque animal doit l'apprendre, comme chaque homme, et ce même si notre langage est plus compliqué. En fait, il semble que ce que Descartes pense comme différent en nature, ce n'est peut-être qu'une différence de degré, d'intensité.

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