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A t'on besoin d'autrui pour être heureux ?

Dissertation : A t'on besoin d'autrui pour être heureux ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mars 2022  •  Dissertation  •  1 214 Mots (5 Pages)  •  2 455 Vues

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Philosophie

Nous vivons constamment en société et nous dépendons, en partie, d’autrui. Nous pouvons alors dire que nous avons besoin des autres pour être heureux. Mais cela est-il toujours vrai ? En effet, nul ne peut décider à ma place de ce qui me rend heureux, car le bonheur est subjectif. Notre question sera donc la suivante : A-t ’on besoin d’autrui pour être heureux ? Grâce à celle-ci, 3 autres questions peuvent se poser : Qu’est-ce que le bonheur ? Qui est autrui ? Le bonheur nous appartient-t ’-il vraiment ? Nous allons répondre à cela en commençant par une réponse positive au sujet, autrement dit : oui, nous avons besoin d’autrui pour être heureux. Ensuite nous analyserons que non, au contraire, notre bonheur ne dépend pas d’autrui. Pour finir, nous expliquerons dans une synthèse que le bonheur est évolutif, autant que nos semblables le sont.

La première question que l’on pourrait se poser est : qu’est-ce que le bonheur ? Ce mot est utilisé par tous mais chacun a sa propre définition car le bonheur est différent pour chacun de nous. On peut cependant dire que le bonheur est un état de satisfaction durable que nous cherchons à atteindre par nos actions, il repose en parti sur notre sécurité, notre bien-être, notre confort psychologique. Ensuite, nous pouvons nous demander qui est autrui ? D'après Sartre, « autrui c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi". Autrui est à distinguer des "autres » ; en effet, tout ce qui est autre que moi n'est pas nécessairement autrui. Ainsi, il convient de nous interroger sur nos relations avec autrui et les conséquences sur notre bonheur. Nous allons voir qu’autrui est indispensable pour notre bonheur. En effet, l’homme a besoin qu’on le remarque, que les autres le reconnaissent. Cela est même dans ses instincts, appelé l’instinct grégaire. Il signifie que l’homme ne peut pas vivre seule, sans contact et sans interaction. Nous avons besoin que les autres aient conscience de notre existence. Par exemple, quand nous entrons dans une salle et que personne ne nous regarde, nous avons l’impression de ne plus exister. Si cela devient régulier, nous allons être blessés autant émotionnellement que physiquement. L’instinct grégaire est essentiel à l’homme, autant pour son bonheur que pour sa survie. De plus, un monde sans autrui semble impossible. En effet, nous ne pouvons pas tout faire nous-même, la construction d’un abri (notre maison), l’installation de l’eau et de l’électricité… Il semble de plus que l’homme a besoin des autres, même si ceux-ci sont décédés. Prenons l’exemple du feu, celui-ci a été inventé à la préhistoire, il y a plus 1,5 millions d’années, soit bien avant notre naissance. Pourtant, cette invention est essentielle pour notre survie, notre sécurité et donc, semble-t-il, pour notre bonheur. Nous l’utilisons quotidiennement, pour cuire notre nourriture ou pour nous réchauffer. L’homme a donc inévitablement besoin des autres. Enfin, L’homme a besoin d’ami, de personne sur qui compter et à qui raconter son bonheur. Comme le dit Aristote dans Ethique à Nicomaque : « personne, en effet, ne choisirait de posséder tous les biens de ce monde pour en jouir seul, car l’homme est un être politique et naturellement fait pour vivre en société. » On remarque cela dans le roman de Michel Tournier intitulé Vendredi ou les limbes du Pacifique : « Autrui, pièce maîtresse de mon univers… ».

Autrui serait donc essentiel à mon bonheur, mais il n'en est pas moins vrai que les relations peuvent être aussi source de malheur : cette contradiction permet de se demander si l'on ne peut pas être heureux (voire encore plus heureux) sans autrui.

L’être humain n’a pas besoin d’autrui pour être heureux. Par exemple, la jalousie et l’envie sont des défauts très répandus, le contact avec autrui est loin d’être toujours bénéfique. Rechercher la solitude est donc quelque part un comportement qui relèverait de l’instinct de survie. Un dicton populaire dit également : « Il vaut mieux être seul que mal accompagné ». Puisqu’en effet, celui ou celle qui est en mauvaise compagnie doit souffrir des sauts d’humeur de l’autre. « Le malheur des uns fait le bonheur des autres ». Autrui se réjouirait donc de notre malheur, il se nourrirait de celui-ci pour être heureux. Ne faudrait-t-il alors ne compter que sur soit même et réussir à être heureux tout seul ? Cela semble possible. En effet, l’homme est auto-suffisant, il a sa propre pensée, ses propres émotions, ses propres ressentis… Pour certain, la reconnaissance d’autrui n’est même pas nécessaire et au contraire, ces gens préfèrent devenir « invisible ».  Autrui est souvent une source d’angoisse et de stress : par exemple, devoir passer un oral à l’école devant ses camarades peut être une épreuve pour certaines personnes. Dans ce cas, autrui n’est pas une source de bonheur mais bien de stress et donc de malheur ; la personne préfèrerait être seule que de devoir subir le regard des autres. Certaines personnes décident d’elles-mêmes d’être seule pour se ressourcer ou pour tout autres raisons. Par exemple, certains le font par pur croyance ; cela permettrait d’être plus proche de leur Dieu et donc de se sentir plus heureux. De plus, notre bonheur n’appartient qu’à nous, il fait partie de nous ; ce sont nos émotions et nos ressentis, non celui d’autrui. Comme le dit Emmanuel Kant dans Théorie et Pratique, « personne ne peut me contraindre à être heureux ». Vivre dans le bonheur est un choix qui nous appartient individuellement, les autres ne pourront pas y changer quelque chose. Si nous décidions que nous avons besoin d’autrui pour être heureux, cela signifie que notre bonheur ne nous appartient pas, qu’il ne dépend pas de nous ; c’est une sorte de privation de notre liberté.

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