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Commentaire littéraire Heureux qui comme Ulysse intro et conclusion

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Par   •  2 Novembre 2022  •  Cours  •  800 Mots (4 Pages)  •  334 Vues

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      Joachim Du Bellay (1522-1560), poète Français, grand humaniste et défenseur de la langue Française au sein de la Pléiade (association de poètes et de lettrés) quitta sa terre natale, l’Anjou, en 1553, et accompagna son oncle et cardinal Jean Du Bellay à Rome pour une mission diplomatique de quatre ans. Attiré par l’Antiquité et le savoir reposant sur le mouvement humaniste de cette époque, il était très heureux de quitter la France pour l’Italie, capitale de ce mouvement. Mais hélas, très vite, il se rend compte que cette ville qu’il idéalisait tant ne valait pas mieux que son village, elle n’était plus que ruines et débauches, qui salissaient son honneur et sa réputation d’antan que des récits avaient fait parvenir à l’oreille du poète. Ce dernier, qui se réjouissait tant à l’idée de son exil, en vient à le subir et à le regretter. Le sonnet « Heureux qui comme Ulysse » est le plus célèbre de Du Bellay. Il le publia à son retour à Paris en 1558, dans son recueil « Les Regrets ». Le poète y exprime l’amour qu’il ressent pour son Anjou natal, la douleur de son exil et sa nostalgie. La comparaison entre la ville italienne et sa province française, à l’avantage de cette dernière, nous montre sa déception et la tristesse de son éloignement : il espère rentrer de son voyage au plus vite. On peut alors se demander de quelle manière Du Bellay exprime ses regrets et son attachement pour sa terre natale, et plus généralement pour son pays. Nous commencerons donc par mettre en avant son émotion avant de dégager le caractère humaniste de ce sonnet.

      En conclusion, Du Bellay utilise le lyrisme pour évoquer, simplement mais avec affection et chaleur sa terre natale. L’autobiographie nous permet de rentrer dans son intimité pour y découvrir un bonheur sage et simple. Ce sonnet élégiaque nous transmet aussi ses lamentations, sa nostalgie et sa douleur de l’éloignement. Il montre ce manque en comparant l’Anjou à Rome, qu’il critique fortement, déçu. Il se lamente aussi quant au faible espoir d’un retour, incertain. L’auteur s’appuie aussi sur l’humanisme, mis au service de l’expression intime de ses sentiments. L’emprunt à l’Antiquité des références mythologiques d’Ulysse et de Jason, la vision humaniste de la vie en évoquant le voyage comme un apprentissage, et l’emploi du sonnet témoignent de l’héritage de Rome, dont se sert Du Bellay comme outil de critique pour exprimer son appartenance à la terre natale. On ressent là, en plus d’une déception, une volonté de valoriser et de promouvoir la France et la langue Française et de la ramener au même niveau que l’Italie. Ainsi, le poète participe au mouvement humaniste français, qui cherche à mettre en avant la langue nationale par rapport au latin à l’écrit, à travers la Pléiade notamment. Ce sonnet parle non seulement des expériences biographiques personnelles de son auteur, mais aussi de la vie en général, assimilée à un long trajet vers la bonté, la fierté et la reconnaissance. Bien sûr, Du Bellay n’est pas le seul à avoir subi son exil. Dans le cas de la ballade « En regardant vers le pays de France » de Charles d’Orléans (1394-1465), écrite en 1433, l’exil est évoqué d’une toute autre manière, mais la douleur n’en est pas pour autant absente. Le poète, capturé et emprisonné par les Anglais lors de la bataille d’Azincourt, en pleine guerre de 100 ans, nous livre ses sentiments personnels. Comme Du Bellay, il est très attaché à la France, et lui exprime son amour, et son espoir de la retrouver. Cet éloignement le fait aussi souffrir : il subit sa situation d’exilé, et ne supporte plus la guerre. Son impuissance face à cela nourrit sa frustration. Contrairement à Du Bellay, Charles d’Orléans décline ses sentiments et ses souffrances non seulement en tant qu’homme poète, mais aussi en tant que grand homme et prince, en assumant ses responsabilités et son devoir. Il porte ainsi un autre regard sur son malheur et sa situation. Nous n’accédons pas à son intimité comme dans le sonnet « Heureux qui comme Ulysse » et l’émotion exprimée est d’autant moins forte. La morale n’est pas non plus la même pour ces deux poèmes. Là où un homme sacrifie ce qu’il a de plus cher en quête de meilleur, aveuglé par sa raison, et n’ayant pas conscience de la chance qu’il avait déjà ; un autre est quant à lui arraché à son pays, à son amour pour avoir rempli son devoir. L’exil peut donc être vécu de différentes façons et prendre différentes formes : il peut nous apporter « usage et raison » (v.3) ou bien être source de regrets. Mais la vie ne serait-elle pas qu’un « court exil », comme le disait Platon ?

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