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Mémoires et historiens

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Par   •  8 Décembre 2018  •  Cours  •  1 561 Mots (7 Pages)  •  396 Vues

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CHAPITRE 1 :

L’historien

et les mémoires

de la seconde

guerre mondiale

La mémoire est la capacité d’un individu à se souvenir du passé. Elle est racontée subjectivement par des témoins ;elle est affective ; elle peut être individuelle ou collective.

L’Histoire est une reconstruction du passé par l’historien qui s’appuie sur des documents .

Il existe un lien entre le travail de l’historien et les mémoires, l’historien utilisant les mémoires mais en les analysant de manière critique.

Problématique : Comment mémoire et histoire sont-elles venues se télescoper au sujet de la Seconde Guerre Mondiale ?

On analysera le sujet en trois temps :

I- La période 1945-1970 où triomphent les mémoires d’après-guerre

II- La période 1970-1990 où les historiens participent au réveil de certaines mémoires.

III- la période depuis les années 90 marquée par « le devoir de mémoire »

I- La période 1945-1970 où triomphent les mémoires d’après-guerre

        A-Le mythe résistancialiste

                1- Une société traumatisée par la guerre

La France sort de la guerre désunie. La majorité des Français ont été attentistes.

Environ 100 000 Français ont participé activement à la collaboration et la résistance n’a compté qu’au mieux 200 000 personnes.

La collaboration  est punie par l ‘épuration (épuration sauvage : environ 9 000 morts ; épuration légale : 150 000 procès qui ont abouti à moins de 800 condamnations à mort)

                2- Une priorité accordée à l’unité nationale

A partir de la Libération, l’objectif de De Gaulle est de mettre en avant le combat des Français, dans leur ensemble, contre l’occupant et de minimiser le rôle des Français dans le régime de Vichy qui est considéré comme une parenthèse (terme de De Gaulle à propos du régime: « nul et non-avenu »)

On assiste à la mise en place de ce qui était appelé par l’historien Henri ROUSSO « le mythe résistancialiste », c’est-à-dire la lecture héroïque d’une France totalement acquise à la résistance.

Le résistancialisme a été voulu par De Gaulle, il triomphe après son retour en politique à partir de 1958.

Et en particulier dans les années 1964-1965 pour le 20e anniversaire de la fin de la guerre. Exemple : le retour des cendres de Jean MOULIN.

Le résistancialisme est soutenu par l'adhésion d'une grande partie de l'opinion publique française.

        

        B-Des « mémoires désunies » (O. WIEVIORKA)

Dans l'après-guerre, malgré le triomphe du résistancialisme, les mémoires apparaissent désunies.

A partir de 1947 commence la Guerre Froide. La France est dans le camp occidental anti-communiste.

Les mémoires de la guerre sont transformée par la GF :

  -les communistes veulent rappeler leu rôle dans la résistance et se distinguer de la résistance gaulliste. Ils se présentent comme le parti des 75 000 fusillés (chiffre très exagéré car il y a eu en tout 30 000 fusillés par les allemands pendant la guerre.

  -la mémoire de Vichy et de la collaboration est réinterprétée. Les pétainistes se présentent comme les 1ers anti-communistes. Des lois d'amnistie sont votées en 1951 et 1953.

En 1954 paraît « l'Histoire de Vichy » par Robert ARON qui défends la théorie du glaive et du bouclier : De Gaulle a été le glaive qui se battait contre les allemands et Pétain le bouclier qui protégeait la France (c'était déjà la défense de Pétain lors de son procès)

        

        C-Les oubliés de la mémoires

Un certain nombre de victimes de la SGM sont oubliés de la mémoire officielle du conflit :

  -les anciens combattants de 1939-1940 et les prisonniers de guerre de 1940 ; symboles de la défaite. Ils sont très discrets et peu écoutés après la Libération.

  -Les juifs survivants des camps sont aussi très discrets car ils sont incompris de la société française. Ils sont confondus dans la mémoire de la déportation politique.

L'historienne Annette WIEVIORKA parle pour cette période du « grand silence des Juifs »

  -le génocide des tziganes est totalement ignoré.

II- Le réveil des mémoires à partir des années 1970

        A-La fin du mythe résistancialiste

 

A la fin des années 60, on assiste au déclin du mythe résistancialiste. Trois facteurs principaux :

  -la morte du général de Gaule en 1970

  -le PCF (Parti Communiste Français) perd de son prestige, les jeunes générations étant plus proches des mouvements gauchistes.

  -les nouvelles générations n’ont pas vécu la guerre et ne sont pas prisonnières de la mémoire officielle.

En 1971, le film « Le chagrin et la pitié » de Marcel OPHÜLS raconte la vie quotidienne des Français à Clermont Ferrand pendant la guerre. Il montre que la résistance était minoritaire et que la majorité de la population était pétainiste ou très passive face au régime.

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