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Le milieu montagnard, entre traditions et nouveaux usages

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Par   •  1 Mars 2017  •  Cours  •  1 934 Mots (8 Pages)  •  698 Vues

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LE MILIEU MONTAGNARD, ENTRE TRADITIONS ET NOUVEAUX USAGES.

Traditionnellement, les montagnes sont touchées par l’exode de leurs populations car l’occupation de ce milieu difficile impose une vie rude aux sociétés montagnardes alors que les plaines environnantes offrent de meilleures conditions de vie et de travail. Depuis la fin du XIXe s. et surtout les années 1950, le tourisme et la recherche par les citadins d’un environnement préservé donnent aux montagnes un nouvel attrait. L’enjeu actuel du milieu montagnard est donc de fixer les populations en leur offrant des conditions de vie semblables à celles des plaines, sans pour autant renier leurs traditions ni détériorer un milieu fragile et contraignant. 

Comment concilier recherche d'authenticité et protection de la nature tout en exploitant les potentialités variées du milieu montagnard ?  

I. Montagnes vides et montagnes pleines.

A. Un milieu souvent difficile.

Les montagnes font figure de milieu difficile. Les conditions de vie et de mise en valeur y sont souvent difficiles à cause :

-          de la pente

-          du climat et notamment de l’enneigement en hiver

-          des communications difficiles

Malgré les risques naturels (inondations, glissements de terrains, avalanches, sismicité), et les difficultés de mise en valeur réelles souvent exagérées par l’imaginaire des hommes, les espaces de montagne sont habités de tout temps car ils ont pu par le passé offrir une protection (on parle alors de montagne-refuge) mais surtout car la montagne offre des possibilités de mise en valeur (potentialités) particulières grâce à l’étagement c'est-à-dire une transformation de la végétation en fonction de l'altitude et du versant (ubac : à l'ombre car exposé au nord, adret : ensoleillé car exposé au sud (voir schéma ci-dessous).

[pic 1]

L'étagement en milieu alpin 

B. Un peuplement ancien.

                    [pic 2]

Schéma en coupe d'une vallée en U

 Les Alpes bénéficient d’un relief aéré (= relief montagnard entaillé de larges vallées qui facilitent les communications intérieures et transversales), du fait de la présence de grandes vallées glaciaires (= vallée creusée par les glaciers de l’ère quaternaire, aujourd’hui disparus et se caractérisant par 1 fond plat et des versants abrupts, lui conférant un profil caractéristique en forme de « U » ou « en auge ») qui sont devenues d’importants axes de circulation et d’urbanisation et ont développé une économie spécialisée, fondée sur l’élevage laitier, la valorisation de ressources locales (eau, bois, électricité) et le savoir-faire d’une main-d’œuvre habile.

 

II. Aménager et exploiter le milieu.

A. Se nourrir malgré les contraintes.

Pour se nourrir, les populations montagnardes doivent aménager leur milieu. Ce milieu montagnard est contraignant (froid, pente) mais ces contraintes peuvent constituer des potentialités aussi en fonction des usages.  L'agriculture et l'élevage en milieu montagnard exploitent ainsi l'étagement : les cultures se cantonnent dans les fonds de vallée et sur les basses pentes les moins raides (étage collinéen). Les cultures s’accompagnent d’un élevage extensif, de bovins dans les massifs disposant de bons pâturages comme c’est le cas dans la Vanoise, d’ovins ailleurs : la transhumance (= déplacement estival du bétail vers les prairies d’altitude de l'étage alpin. On parle de transhumance inverse pour le déplacement du bétail, des montagnes vers les plaines environnantes, en hiver) conduit les troupeaux vers les plaines en hiver et dans les montagnes en été (l'estive qualifiant le déplacement du bétail de l'étage collinéen en hiver vers l'étage alpin en été). La forêt qui occupe les pentes trop raides ou ombragées fournit le bois de chauffage, de construction et le bois d’œuvre (= bois qui est utilisé pour la menuiserie et l’ébénisterie). 

B. Circuler pour échanger.

L’hiver, saison morte de la montagne, a longtemps réduit l’activité et imposé de vivre de réserves alimentaires constituées à la belle saison. C’est aussi le moment où l’on partait vivre dans les bas pays, pour revenir aux beaux jours avec un peu d’argent et quelques produits indispensables. Cette émigration temporaire (= départ, pour une période donnée, d’une partie de la population active, qui va travailler hors de la montagne, pendant l’hiver en général) est souvent ancienne : dès le XVIIIe s., les colporteurs dauphinois ou ramoneurs savoyards quittaient les massifs en laissant leur famille au village. Cette tradition de mobilité perdure aujourd’hui, mais c’est maintenant en été que l’on quitte la montagne pour suivre les touristes sur les côtes (emplois saisonniers du secteur touristique).

 Les Alpes ont été très tôt traversées par des routes commerciales. De bonnes voies de communication supposent aujourd’hui que soient franchis les obstacles : routes en lacets, tunnels, ponts, viaducs. Les tunnels du Mont Blanc et du Fréjus relient la France à l'Italie respectivement depuis 1965 et 1980 et permettent d'éviter de passer par les cols (point le plus bas d'une ligne de crête) souvent bloqués en hiver. Le franchissement des Pyrénées est resté longtemps plus compliqué, le tunnel de Puymorens n'est inauguré qu'en 1994 et celui du Somport seulement en 2003. On peut penser enfin au viaduc de Millau construit au sud du Massif central et permettant de relier Clermont-Ferrand à Montpellier. 

C. Des activités industrielles peu nombreuses mais essentielles.

Durant près de cinq siècles, la force de l’eau a actionné la force motrice des moulins. Dès la fin du XIXe s., on savait transformer cette énergie hydraulique en électricité : les centrales hydroélectriques, d’abord implantées dans les Alpes (le long de l’Isère et de son affluent l’Arc et le long du Rhône), se sont ensuite diffusées dans  les autres montagnes de la planète et ont donné naissance à des industries métallurgiques et chimiques fortes consommatrices d’électricité. Aujourd’hui, ces industries sont souvent en difficulté en raison de leur éloignement des grands centres de consommation ou de matières 1e. Elles ont dû recentrer leurs activités vers des produits de haute technicité pour maintenir des pôles d’emploi essentiels à la vie économique des vallées. Par exemple, la ville d'Oyonnax dans le Jura a réalisé une reconversion réussie de l'artisanat du bois vers l'industrie plastique destinée notamment aux secteurs du jouet et de la lunetterie. 

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