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Le libéralisme en france et en angleterre au 18 et 19ème siècles.

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Par   •  6 Décembre 2016  •  Dissertation  •  1 825 Mots (8 Pages)  •  1 223 Vues

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Le libéralisme en France et en Angleterre au 18ème et 19ème siècle

I) Le libéralisme : définition

1. L’apparition du terme

A partir du milieu du XVIIIe siècle, le mot libéral commence à changer de sens et passe de généreux à « ami des libertés ». Ce changement s’explique par le débat sur la liberté du commerce des grains. Dans ce débat, les libéraux sont favorables au commerce libre, mais c’est encore purement économique. Plus tard, ils s’affirmeront comme ceux qui s’opposent à la monarchie absolue. Le mot libéralisme apparait en 1818 dans le journal du philosophe Maine de Biron, et se définit comme une doctrine favorable au développement des libertés. Dès lors, le terme libéral prend un sens vague flexible en Europe et ce, jusqu’en 1840. On lui attribue tout ce qui se rattache de près ou de loin à la Révolution Française.

2. Du libéralisme politique et du libéralisme économique

Adam Smith (1723-1790) qui est un philosophe reconverti en économiste va étudier le libéralisme économique encore appelé le « système de liberté naturelle ». En 1759 il publie Théorie des sentiments moraux dont l’objet est de définir les principes de la morale, de saisir les vertus nécessaires au bon fonctionnement de la société, et de comprendre d’où vient le sens moral. De 1764 à 1766 il parcourt l’Europe continentale ce qui va lui permettre de rencontrer Voltaire, Quesnay et Turgot. Son œuvre la plus célèbre reste néanmoins Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations qui parait en 1776. Il attache de l’importance à la liberté. L’autonomie de la société civile n’est possible que si on est dans un Etat de droit, avec des lois, contrairement à la société politique. Le rôle de l’Etat n’est pas de conduire la société mais de veiller au respect des droits des individus.
Les libéraux économiques sont favorables au libre-échange mais les libéraux politiques peuvent être des protectionnistes.
Les libéraux peuvent avoir des conceptions très différentes.
Adam Smith pense que l’Homme en société est mu par deux forces qui sont son instinct de conservation c'est-à-dire sa survie, son intérêt personnel mais aussi par un principe de sympathie. Cette dimension égoïste mais sociale fait écho à la théorie de Rousseau. Ceci expliquerait que les individus parviennent à avoir des échanges économiques satisfaisants. Dans cette conception, le droit à la propriété est capital.
Bentham (1748-1832), est un juriste de base, amoureux des sciences. Il est considéré comme le père de l’utilitarisme. Sa réflexion politique et sociale est originale. Il s’oppose au droit naturel car il ne croit pas aux principes abstraits. Il fonda une université scientifique et laïque à Londres. Il crée un modèle qui permet de comprendre l’homme. Sa vision très matérialiste de l’homme, qui cherche à maximiser son plaisir tout en limitant sa peine choque énormément. Le seul critère valable en matière de loi, devrait être selon lui un critère d’utilité. Ainsi, il fait campagne en faveur de son système de panoptiques pour les prisons et les usines. Il insiste bien sur le fait que les gouvernements doivent à tout prix chercher à maximiser le bien être du plus grand nombre. Il va donner naissance au radicalisme. Ces disciples sont des libéraux qui sont partisans du libre-échange, du suffrage universel et de la liberté individuelle. Néanmoins, on peut noter qu’il y a une dimension sociale car ils sont également en faveur du revenu minimum financé par un impôt progressif sur l’héritage.

En bref, les libéraux sont donc ceux qui priorisent la liberté mais qui se distinguent tous par un souci de définir et de borner l’action de l’Etat.

II. Benjamin Constant (1767-1830), Germaine de Staël (1766-1817) et l’héritage de la révolution Française


1. Une expérience politique complexe

Constant et Germaine de Staël constituent un tandem intellectuel. Ils prennent tous les deux positions dans la Révolution Française. Ils ont une action commune sous le Directoire, le coup d’Etat de Napoléon du 18 brumaire, l’épisode des 100 jours où ils sont convoqués pour rédiger une constitution, et enfin de la seconde restauration à 1830.
Germaine de Staël est la fille de Necker, Ministre sous Louis XVI, ainsi que la femme de l’ambassadeur de Suède.
Benjamin Constant est quant à lui issu d’une famille suisse d’origine française. Il arrive en France juste à la fin de la Terreur.
Tous deux sont partisans d’une République modérée tout en espérant le rétablissement de la Monarchie. Néanmoins, ils ne se reconnaissent ni dans la monarchie traditionnelle ni dans la Terreur. Ils soutiennent le coup d’Etat de Napoléon, mais seront très vite déçus par ses dérives autoritaires.

Les libéraux sont davantage une sensibilité qu’un courant. Le maitre mot étant la liberté des actions de l’individu dans un Etat de droit, ce qui est considéré comme un facteur de progrès. Ainsi, ils peuvent s’identifier à tous les régimes qui se réclament de ses valeurs, bien qu’ils soient souvent dans l’opposition. Lorsqu’ils soutiennent le coup d’Etat, ils espèrent que Napoléon instaurera un régime qui aura un pouvoir exécutif sans basculer dans l’autoritarisme. Lorsque ce dernier revient en 1815, Benjamin Constant rédige une constitution très libérale, que l’on surnomme la « Benjamine », mais qui ne sera jamais appliquée du fait de la défaite de Napoléon à Waterloo.

2. Médiation sur la Terreur

La liberté des anciens est différente de la liberté des modernes. Dans la démocratie grecque, le citoyen participe à la vie publique grâce à la politique. C’est ce qu’on considère comme étant la liberté des anciens. La liberté des modernes est celle qui est symbolisée par les Etats-Unis. La différence vient du fait que dans ces régimes une série de droit est garantie, mais ce sont des régimes représentatifs, ainsi tous les citoyens ne participent pas à la vie politique. Selon Benjamin Constant, seule la démocratie moderne est désormais possible, car dans le cas contraire on basculerait dans la Terreur. En cela, il reste dans la tradition libérale et est même un théoricien du gouvernement représentatif. Le seul bémol est qu’avec ce genre de gouvernement, les hommes risquent de se désintéresser de la vie politique.
En 1817, les Considérations sur les principaux événements de la Révolution française paraissent à titre posthume. Cet ouvrage a un retentissement énorme, car c’est le seul livre qui revient sur les évènements de la Révolution Française. Néanmoins, il est vaguement scandaleux, car elle valorise la Révolution française, qu’elle dissocie de la Terreur, et s’en réclame. Les libéraux apparaissent comme les grands vainqueurs de 1830.

III. Le libéralisme face à la démocratie : François Guizot (1787-1874), Alexis de Tocqueville (1805-1859) et John Stuart(1806-1873)


1. Guizot et Tocqueville : points communs et différences

Le problème qui se pose est que le régime demeure un régime de notable. Faut-il le démocratiser ? On observe une division sous la Monarchie de Juillet, entre ceux qui sont opposés à inclure la masse populaire encore trop inculte et les optimistes qui le désirent.

En plus d’avoir une affinité politique puisqu’ils sont partisans de la monarchie constitutionnelle, ils sont tous deux issus de familles profondément marquées par la Révolution, ils sont théoriciens, ce qui les mènent à une carrière politique, et sont sensibles au processus historique. La Révolution Française a eu un impact si grand qu’aucun retour en arrière n’est possible.
Au rang de leurs différences, il y a déjà le fait que François Guizot soit de vingt ans l’ainé de Tocqueville. De plus, l’un est aristocrate quand l’autre est un montagnard de la petite noblesse. Enfin, Guizot pense qu’il faut mériter de voter quand Tocqueville est en faveur de la démocratie politique.

Ce dernier est sensible à la question sociale, notamment la condition des ouvriers. Il est le petit-fils de Malherbes. Son père et son grand-père sont arrêtés durant la Terreur sous ses yeux, ce qui fait que la Révolution Française lui est très familière. Il est député, puis Ministre sous la Monarchie de Juillet, mais sa carrière politique est brisée par le coup d’Etat de LNB. Il est aristocrate et a donc une certaine mélancolie de la monarchie, même s’il accepte la démocratie. De ce fait, il fait la guerre aux bourgeois de Nîmes, persuadé que la Révolution Française a remplacé la noblesse par la bourgeoisie. Il considère que c’est un « groupe mesquin » et que la noblesse ne dirigeant plus, il faut créer une véritable société démocratique sans mettre en avant les bourgeois. Tocqueville voit dans le suffrage universel l’expression de la dignité de tous les êtres humains, on ne peut donc pas décemment empêcher l’égalité.
Guizot est professeur d’Histoire à la Sorbonne. Il assiste à l’affirmation et à la montée de la bourgeoisie. C’est la loi qui porte son nom en 1833 qui oblige toutes les communes de plus de 500 habitants à ouvrir une école, par ailleurs, la Loi Falloux obligera les communes à ouvrir des écoles de fille à partir de 800 habitants. Bien qu’elle soit payante et non obligatoire, il espère éradiquer progressivement le problème de l’analphabétisme en France. Il est chef du gouvernement de 1840 à 1848 et se caractérise par son refus d’abaisser le cens. Selon lui, la souveraineté nationale est absurde et surtout irrationnelle. Les sociétés sont amenées à être plus démocratiques, mais on ne saurait permettre à tout le monde de participer. La démocratie constitue donc pour lui une tyrannie.

2. Comment accepter la démocratie.

Tocqueville est inquiet. Il publiera en 1835 et 1840 les tomes De la démocratie en Amérique. L’objectif de cet ouvrage est de déterminer comment éviter que la démocratie n’aille pas de pair avec la liberté. Il distingue donc l’individualisme, qui est un sentiment paisible et réfléchi par lequel les citoyens s’isolent avec leurs familles et amis et forment une petite société et abandonne la grande à son destin, de l’égoïsme. La montée de l’individualisme est un péril pour les libertés car l’Etat les consultera de moins en moins, et cela deviendrait une sorte de tyrannie démocratique. Il propose deux solutions :
La décentralisation, car il est fortement marqué par la vitalité de la vie communale américaine. Sa théorie est que les citoyens se rapprocheront de la vie publique, car ils prendront conscience que ce qui s’y joue les concernent, ce qui va les amener à se rapprocher du processus de décision. A cette époque, la France est encore profondément rurale avec 44 000 communes.
La liberté d’association qui sera permise en 1901 par la loi Waldeck-Rousseau. Cette liberté est censée habituer le citoyen à s’investir publiquement, en le forçant à sortir de son cercle habituel. De même, avoir une vie religieuse permet d’aller à l’encontre de nouvelles personnes. Il a l’espoir d’une église plus tolérante envers les libéraux.


Au XIXe siècle, tous les libéraux se méfient de la démocratie idéale. Ils opposent une politique rationnelle à la masse passionnée et ignorante. Il y a différentes tendances au sein des libéraux, mais ils accordent tous de l’importance aux libertés individuelles et se réservent le droit de choisir entre la République, la Monarchie et même l’empire. De façon général ils sont représentatifs, si possible parlementaires avec des contre-pouvoir. Ils relativisent la politique. De la société vient le progrès, l’Etat doit seulement l’encadrer.

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