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« La crise du 6 février 1934 vue par la presse »

Étude de cas : « La crise du 6 février 1934 vue par la presse ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Février 2018  •  Étude de cas  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  4 758 Vues

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Étude critique de deux documents d’histoire

« La crise du 6 février 1934 vue par la presse »

Le premier document est un journal qui lie les ligues d’extrême-droite, d’antisémites et de monarchistes. Dans cet article, paru le 7 février 1934, L’action française dénonce les violences commises par le gouvernement lors de la manifestation du 6 février qui ont eu pour conséquences la mort de 15 manifestants et plus de 2000 blessés. Le deuxième document est le journal socialiste Le populaire qui, contrairement à L’action française, soutient la Troisième République et réprimande fortement l’action menée par les mouvements d’extrême-droite. Ces documents débattent tous deux de la crise politique majeure de la Troisième République qui eut lieu le 6 février 1934. Néanmoins, leurs idéologies sont très contrastées et permettent de cerner l’état de la société française et de mieux comprendre la défaite de 1940.

Il serait donc intéressant de se demander, de quelle manière les médias ont joué un rôle prépondérant sur l’opinion publique durant cette crise ?

Avant de se pencher sur l’influence dont ont joué les médias durant les premiers mois de 1934, nous aborderons dans un premier temps l’origine d’une des plus violentes crises politique en France.

Dans les années 1930, la presse écrite était déjà bien présente dans le quotidien des français. En effet, depuis 1881, la loi sur la liberté de presse lui confère le statut de « sentinelle du peuple » dont elle peut développer les débats d’idées et guider l’influence publique. Néanmoins, elle fût marquée par une grande méfiance de la part de ses lecteurs durant l’entre-deux guerres, dû aux « bourrages de crâne » opérés durant la Première Guerre Mondiale (1914-1918). La presse régionale passe alors de 220 titres en 1920 à 175 en 1939. De plus, l’arrivée d’un nouveau média, « la radio », lui fait fortement concurrence. On parle alors de «guerre des médias entre la radio qui défie les journaux ». Pour contrer la montée de ce nouveau support, la presse se jette sur la photographie et les gros titres outrageants pour modifier son rapport à l’opinion publique. C’est dans cette optique que les différents médias s’inscrivent pour traiter des événements, pour informer mais aussi pour faire basculer l’opinion publique dans un sens ou dans l’autre et ce avec une objectivité inexistante puisque chaque médias façonne l’opinion publique à sa guise. Ainsi, les journaux détiennent un pouvoir important qui leur confère un droit de dénonciation, parfois même très virulent, puisqu’en 1936. Les diffamations de L’action française qui poussèrent le socialiste Roger Salengro au suicide en sont un très bon exemple.

D’un point de vue économique, et ce grâce à un tissu industriel plus diffus et à une économie moins impliquée dans le commerce mondial, la France n’est pas touchée aussi vite et aussi violemment par la crise de 1929 que la plupart des pays occidentaux. Néanmoins, en 1933, la France est tout de même touchée avec un chômage en augmentation et une misère qui s’accroît. De plus, la situation politique en l’Europe est tendue. En effet, le communisme s’impose en URSS, l’Italie est fasciste depuis 1922 et l’Allemagne est nazie depuis 1933. De même en France, bien que la gauche soit à la tête du pouvoir, la montée de l’antiparlementarisme se fait entendre  du fait que le régime parlementaire de la Troisième République n’a pas été unanimement accepté à la fin du 19e siècle et fait face à de fortes critiques. Ce contexte politico-économique a favorisé la montée des mouvements contestataires, notamment celle de l’extrême-droite. Cependant, tout bascule avec l’affaire Stavisky. Homme d’affaire malhonnête, ce dernier a réalisé des transactions financières obscures avec la collaboration d'un ministre et de plusieurs députés. Lors de ses nombreux procès, il aurait même bénéficié de l’indulgence des juges. Malgré tout, Stavisky est retrouvé mort en janvier 1934 et la version officielle affirme qu’il s’agit d’un suicide.

Dès lors, la presse va s’emparer de l’affaire et, en quelque sorte, créer la crise du 6 février 1934. En effet, le journal d’extrême-droite réfute la version officielle et penche plutôt pour un assassinat, en affirmant que Stavisky détenait des informations compromettantes à l'égard de plusieurs hommes politiques. L’action française  profite donc de cette situation pour lancer une nouvelle campagne contre le régime parlementaire et appel à une manifestation populaire devant le palais Bourbon. Le 6 février 1934,  la manifestation antigouvernementale fait descendre dans la rue différentes ligues d’extrême-droite antirépublicaines, notamment celle dirigée le colonel de la Rocque, chef des croix de feu à la tête de plus de 140 milles hommes. L’objectif est de pénétrer dans l’assemblée nationale pour renverser le gouvernement de centre gauche. Ce jour-là, se déroule la manifestation la plus violente de France et le bilan est lourd. Le coup de force fasciste a échoué, la manifestation a fait 15 morts et plus de 2000 blessés et participe au réveil des forces de gauche.

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