Haussmann

        Les deux documents portent sur l’hausmannisation de Paris sous le second empire. Le premier, un extrait d’une lettre rédigée par Jules Ferry à l’attention des membres de la commission du Corps législatif fait partie de la brochure « Les comptes fantastique d’Haussmann » éditée par Guy Durier. Rédigée entre 1868 et 1869, cette lettre traduit le regard de l’opposition républicaine sur les travaux opérés à Paris. Tout ce processus fait apparaître Haussmann en tant que véritable castor (démolisseur et constructeur) comme on peut le voir sur l’image datant de 1870 et intitulée « Haussmann le castor ».

        Napoléon III a l’ambition de transformer Paris pour l’embellir et l’assainir d’une part, et d’autre part pour en faire une capitale politique moderne et attractive en Europe. Mais cela n’est pas vu de la même manière par tout le monde. Jules ferry, après les travaux effectués par le préfet de la Seine, qualifie la capitale de « la plus belle auberge de la terre ». Haussmann a donc bel et bien réussit à profondément transformer Paris en supprimant problème d’hygiène ainsi qu’en améliorant la situation liée à l’insécurité (peu d’éclairage). A l’image du castor, Haussmann a réussi à rebâtir la ville. De plus Ferry ajoute que sur Terre « rien n’est comparable » à cette ville. Il fait référence aux immeubles Haussmanniens qui apportent une certaine modernité à la ville, ces immeubles concentrent en effet les différents classes sociales selon une hiérarchie d’étages et mettent à disposition des habitants des services tes que l’eau courante ou le gaz. Il mentionne également les grandes allées et les nombreux monuments. Les grandes percées dans la ville permettent d’améliorer la circulation et d’embellir celle ci. Ensuite Haussmann met en place un réseau d’égout et d’évacuation des eaux usées de plusieurs centaines de kilomètres pour nettoyer et rendre la capitale moins insalubre. Ferry indique que Paris est la « tête de ligne de tous les chemins de fer », en effet les gares faisaient partie du centre du projet de reconstruction de la ville en tant qu’acteurs majeurs du transport. Paris est orienté selon 5 grandes gares que sont La Gare du Nord, la Gare de l’Est, la Gare de Lyon, la Gare Montparnasse et la Gare d’Orleans permettant d’acheminer individus et marchandises. Puis Jules Ferry affirme que l’aménagement de la ville était « indispensable »,car  Paris avant les travaux du Baron Haussmann n’avait pas l’étoffe d’une capitale de rang mondial. Avec le développement urbain qui a suivi l’exode rural, la ville était sale et traversée par des rues étroites et insalubres. Ainsi les immondices s’entassaient au coin des rues, les Champs Elysées étaient un grand marécage pestilentiel, et l'éclairage public faisait défaut. La destruction paraît regrettable, « c’est peine perdue de regretter l’ancien Paris » mais était nécessaire afin d’acclimater la ville aux exigences de la modernité.

        Toutefois, l’opposition républicaine relève également des points négatifs liée à cette  Hausmannisation. Ils vont jusqu’à qualifier Paris de « casse tête chinois » à cause des grandes percées creusées dans les rues. Le préfet de la Seine est caricaturé tel un castor en tant que grand démolisseur de Paris. Il est accusé d’avoir détruit le « Paris Historique » et d’avoir causé la perte d’une grande partie du patrimoine architectural. Ferry dénonce également l’expropriation des classes ouvrières qui sont repoussées en dehors du centre, ce processus conduit à une certaine ségrégation socio-spatiale. Les loyers augmentent de 300% et toute contestation est réprimée.Bien qu’Haussmann se soit servit de cela afin de rebâtir des immeubles plus beaux et plus modernes à l’image du Castor bâtissant des édifices. Jules Ferry utilise «Les comptes fantastiques d’Haussmann » et Le préfet afin d’exprimer ses pensées concernant la société du Second Empire, il regrette l’Europe des Lumières et ce Paris « historique et penseur » où la richesse d’esprit était plus importante que les gains financiers. Il affirme que Paris fait partie d’un mouvement très « matérialiste » contrairement au Paris d’avant Napoleon III.

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