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Etat absolu

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Par   •  23 Septembre 2017  •  Cours  •  412 Mots (2 Pages)  •  494 Vues

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Les campagnes de champs ouverts : la France du roi. Voici d’abord, partie intégrante du « monde plein » (Pierre Chaunu), celui des 40 habitants au km2, le maximum que l’économie fragile de ce temps puisse supporter, les campagnes ouvertes du Nord-Ouest, autour de villages groupés, de très ancienne colonisation, réservoir et vivier d’hommes pour le travail, pour le marché, pour la guerre. Les riches et fertiles terres à blé de la Beauce et de la Brie présentent déjà un paysage d’openfield, parsemé de grosses fermes-manoirs à cour carrée, protégées par des épais murets de pierre. Ces dernières sont commandées par des dynasties de puissants marchands-laboureurs (comme les Chartier au Plessis-Gassot), exploitant parfois plusieurs centaines d’hectares, des « coqs de village » qui ont signé des baux à ferme, renouvelables le plus souvent tous les neuf ans, à de riches propriétaires nobles, ecclésiastiques ou roturiers. Ces propriétaires résident de plus en plus à la ville, souvent à Paris. « Champs ouverts » (les parcelles morcelées en lanières ont été souvent remplacées par de grandes pièces d’un seul tenant), lourdes charrues tirées par une paire de chevaux, immenses troupeaux de moutons : partout dans cette précoce économie de marché, les labours imposent leur loi. Ils colonisent l’essentiel d’un terroir où domine depuis longtemps (sans doute depuis le XIIIe siècle, le siècle du « monde plein ») l’assolement triennal*, c’est-à- dire une assez stricte répartition et alternance des cultures suivant les parcelles pour obtenir le meilleur rendement afin d’épuiser le moins possible la terre.

La première sole (partie de terre soumise à l’assolement) est réservée aux blés d’automne. Il s’agit de la sole des céréales nobles, avec lesquelles on fabrique le pain : le méteil (mélange de froment et de seigle), le froment pur, le seigle. Arthur Young (1741-1820), voyageur et célèbre agronome anglais de la fin du XVIIIe siècle, écrivait que le « grand mal » dont souffrent les assolements en France, c’est « le trop grand empressement à produire autant de froment ou de seigle que possible ». Cette manie frumentaire que déplorait Young s’explique aisément si l’on admet qu’elle était justifiée par l’existence des grandes disettes périodiques (dans la région parisienne au XVIIe siècle, au début des années 1630, en 1652, 1661- 1662, 1692-1694, 1709-1710...). Le plus riche laboureur du XVIIe siècle était régulièrement appelé à voir la famine autour de lui, sinon dans sa maison. Or il était le descendant de plusieurs générations d’hommes qui avaient subi cette famine com

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