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"Vénus anadyomène" , Arthur Rimbaud

Commentaire de texte : "Vénus anadyomène" , Arthur Rimbaud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  625 Mots (3 Pages)  •  5 509 Vues

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La "Vénus anadyomène" d'Arthur Rimbaud est un sonnet extrait du recueil de poèmes Les Cahiers de Douai et écrit le vingt-sept juillet 1870. Reprenant la forme classique du sonnet, il la détourne cependant en y décrivant une femme peu attrayante et faisant ressortir ses défauts physiques les plus repoussants.

On est alors amené à se demander :

Comment Rimbaud parvient à faire d'une beauté repoussante, une innovation dans la poésie.

Nous allons d'abord étudier comment Rimbaud décrit cette beauté repoussante, puis nous verrons en quoi ce poème est signe de nouveauté.

Tout au long du poème, Rimbaud nous décrit une femme laide; comme une sorte de contre-blason dans lequel il nous fait la description détaillée de parties du corps peu attrayantes de cette femme, dont on ne parle pas habituellement, avec "omoplate" , "échine" , "col" et "anus"; qui renvoient parfois à des parties de corps animaux. Il critique aussi sa posture en disant d'elle qu'elle montre des "déficits assez mal ravaudés" , nous montrant donc qu'elle est cassée, abîmée comme si elle avait déjà vécu des choses dures et qu'elle était d'un âge assez avancé; contrairement donc à la figure de la Vénus que l'on connaît. Il continue cette description péjorative en disant d'elle qu'elle est grasse : "col gras" , "graisse sous la peau" , "rondeurs des reins" et "tout ce corps remue". Il la dénigre un peu plus quand il parle de sa saleté : "col gris" et "tout sent un goût horrible".

En plus de sa laideur physique, il précise qu'elle est bête au vers 3 : "lente et bête" , faisant rendre compte en même temps de son manque de dynamisme et renvoyant encore à l'idée qu'elle ne correspond pas à l'image de la jeune fille pure et belle naturellement, peinte par Boticcelli en représentation de la Vénus. En effet, Rimbaud parle d'une femme à "cheveux bruns fortement pommadés ", qui essaie donc d'être belle en utilisant des artifices.

Rimbaud se moque ici clairement de l'image parfaite de la beauté suprême, il la parodie en cassant les codes et en choisissant de décrire une Vénus peu élégante et bel et bien repoussante.

Pour se moquer de la Vénus sortant des mers telle qu'elle est habituellement représentée, Arthur Rimbaud reprend les symboles importants de cette image et les détourne pour qu'ils deviennent ridicules. En effet, au lieu de sortir d'un coquillage, la Vénus de Rimbaud sort "comme d'un cercueil" et émerge, non plus des eaux de la mer, mais "d'une vieille baignoire".

Il réinvente donc la poésie romantique souvent élogieuse en un contre-blason parodique. Pour innover, Rimbaud s'amuse aussi avec les mots et les expressions, comme "ulcère à l'anus" ainsi qu'avec les sonorités, comme des rimes en "us" : Vénus/anus ou en "ête" : tête/bête. Il joue aussi sur le rythme de la poésie, qui est assez lent et donne une impression de lourdeur, en antithèse avec le titre annoncé "Vénus anadyomène" qui appelle à

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