Victor Ségalen

        Victor Segalen est né à Brest en 1878 et est décédé en 1919 dans la forêt de Huelgoat. C’est un poète, médecin de marine, ethnographe et archéologue. En 1908, il part en Chine pour soigner des victimes d’épidémies. En 1910, il s’y installe puis en 1912 son recueil intitulé Stèles paraît à Pékin. Les stèles sont des plaques de pierre rectangulaires dressées vers le ciel, portant une inscription en chinois et ayant une orientation significative. La forme des stèles chinoises, a donnée une idée à Segalen pour son œuvre. Il créa un nouveau genre littéraire, représenté par de courts poèmes, un cadre rectangulaire les entourant… Le poème en prose lui a servit pour crée des oppositions en relation avec une stèle, mais aussi pour donner des recommandations au ‘’bon voyageur’’ Our faire un voyage enrichissant spirituellement. Nous allons analyser un poème s’intitulant ‘’Conseils au bon voyageur’’ se situant dans la section ‘’Stèles du bord du chemin’’, extrait du recueil Stèles de Segalen publié en 1912.

        Dans un premier temps, nous allons étudier la notion de ‘’conseils ‘’ et les domaines envisagés.

        Pour commencer, nous pouvons observer l’expression des recommandations. D’emblée, nous pouvons remarquer l’emploi de l’impératif affirmatif ou négatif (de la 2e personne du singulier) ce qui permet la perception des conseils, comme par exemple ‘’aime’’, ‘’ repose-toi’’, ‘’garde’’ (positifs) et ‘’ne choisis pas’’, ‘’ ne crois pas ‘’ (négatifs). De plus, nous pouvons relever/considérer les formules positives plus directes comme ‘’ aime à saute’’, ‘’ daigne revenir’’… Dans l’avant dernière strophe, on peut voir les résultats des conseils qui sont mit en évidence avec le futur associé à un verbe de mouvement et des connotations spatiales et morales.

        Par ailleurs, nous pouvons analyser les domaines envisagés dans cet extrait. Nous pouvons distinguer la notion de voyage qui est omniprésente dans le poème à travers l’évocation de types de lieux. Cette remarque est illustrée par ‘’ville’’,’’routes’’ qui sont les éléments premier des voyages. Nous pouvons percevoir des lieux géographiques de relief cité tel que ‘’montagnes et plaines’’. Pour finir, la dernière recommandation, assez elliptique fait référence à la stabilité d’un arrêt qui est suggéré par le mot ‘’asile’’.

        L’ordre dans lequel sont exprimés ces différents domaines de recommandations établit une progression qui va des lieux extérieurs à l’intériorisation, mettant en jeu une capacité de dépasser les contradictions.

        Puis, dans un second temps, nous pouvons compulser l’acceptation des contraires.

        On s’intéressera tout d’abord aux éléments antithétiques qu’il faut concilier. La structure de chaque strophe, est soulignée/mise en valeur par la ponctuation et par l’articulation logique du poème. Chaque strophe est construite sur une opposition représentée par exemple par, ‘’repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne revenir au son’’. L’emploi de ce procédé corrobore notre hypothèse de concilier les contraires, car les conseils portants sur les différents domaines mettent en jeu ces éléments contraires. Subséquemment, nous pouvons considérer les exemples tels que ‘’vile’’ et ‘’route’’. Ces deux éléments sont différents mais indissociables par le terme ‘’ au bout de l’autre’’. Ici, ils n’y a pas de sélection préférentielle, elle est caractérisée par ‘’ ne choisis donc pas’’. La conjonction ‘’ donc’’ renchérit sur l’existence d’un lien étroit qui met en relief le chiasme du 1er groupe nominal.

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