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Victor Hugo, Les Misérables

Commentaire de texte : Victor Hugo, Les Misérables. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Avril 2019  •  Commentaire de texte  •  2 522 Mots (11 Pages)  •  1 666 Vues

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Séquence 2-L.A 3 : Victor Hugo, Les Misérables, la mort de Javert                                                   Français

Introduction :

Victor Hugo, chef de file du mouvement romantique, fut à la fois poète, dramaturge et romancier. Profondément engagé dans la vie politique, opposant au Second Empire, d’abord monarchiste, puis républicain, il fut un fervent défenseur des pauvres et des opprimés. Les Misérables, son roman le plus célèbre, met en scène des personnages inoubliables : Fantine, ouvrière morte dans la misère, Jean Valjean, un ancien forçat et l’inspecteur Javert, un policier sur de lui et impitoyable qui a chassé Jean Valjean durant toute sa carrière. Cet extrait se situe dans la dernière partie du roman, où Victor Hugo met en scène la mort de Javert, un personnage déchiré, en proie au doute sur lui-même. En quoi la présentation des personnages exprime-t-elle une vision du monde et de la littérature ? Dans un premier temps nous étudierons l’atmosphère sombre et fantastique du texte puis la dimension épique du lieu où se déroule l’extrait en enfin le jeu de miroir entre le personnage et le fleuve rendant fatale la mort du personnage.

Tout d’abord l’atmosphère sombre et fantastique du texte apparaît à travers les incertitudes de point de vue. En effet, le texte adopte deux points de vue successifs : un point de vue interne, les choses sont vues à travers le regard de Javert (les deux premiers paragraphes) et un point de vue externe (le dernier paragraphe). Malgré le point du vue interne, le lecteur a le sentiment de demeurer extérieur à une conscience impénétrable. Le point de vue interne nous montre une négation des verbes de vision : « On ne distinguait rien », « on ne voyait pas la rivière », « ce n’était pas de l’eau, c’était du gouffre ». Javert perçoit le monde environnant à travers un lexique du confus et du caché, en voyant à la fois tous et rien, tous ces relevés nous montrent que Javert est perdu. C’est au dernier paragraphe que le point de vue interne se transforme en point de vue externe : « quelques passants attardé ». Le lecteur sort du regard de Javert pour se placer en observateur : « une figure haute et noire… ». Ce changement de point de vue permet ainsi au lecteur de suivre la mort de Javert à travers deux points de vue distinct.                                                                                                                          

Ainsi, après les différents points de vue c’est l’obscurité effaçant les contours visibles du réel qui crée une atmosphère sombre et fantastique. Tout au long du texte le lexique de la nuit et de l’obscurité est présent : « tout était noir », « la nuit la plus complète », « énormité lugubre », « les ténèbres » ce lexique appui l’atmosphère pesant du texte. L’obscurité efface les contours du réel par le glissement des objets solides vers l’inconsistant, du défini vers l’illimité : « le mur du quai, abrupt, confus, mêlé à la vapeur, tout de suite dérobé, faisait l’effet d’un escarpement de l’infini », cet effet renforçant une obscurité profonde et illimitée. Dans le dernier paragraphe, le point de vue externe nous permet de décrire Javert de l’extérieur ; et cette description ne fait qu’appuyer cette chute vers les enfers, vers la mort autant mentalement que physiquement de Javert : « une figure haute et noire », « un fantôme », « une forme obscure », ainsi comme le décor Javert est décrit comme une forme s’effaçant et s’enfonçant au fur et à mesure du texte dans l’obscurité, ou dans les ténèbres.

Enfin, c’est par la temporalité confuse du texte que l’atmosphère devient de plus en plus sombre et fantastique. C’est d’abord par l’imparfait, temps sans limite chronologique stable, qu’on aperçoit cette dimension de temporalité à la fois présente et passé, comme si cette scène était éternelle : « distinguait », « entendait », « voyait », « apparaissait », « s’évanouissait », « semblait »,  « bruissait », ces verbes, pour la plupart synonyme de voir, appuient une atmosphère sombre, et une vue qui n’est ni nette ni défini. C’est ensuite par les interruptions qui font revenir le récit au présent que la temporalité est affectée. En effet, comme nous l’avons dit, l’imparfait nous plonge pour la plupart du temps dans une espèce temps indéfinis et éternel, sans fin ; c’est par des intermittence que l’auteur nous fait revenir à l’instant présent : « Par instants », « et tout redevenait… », « tout à coup », « un moment après » ainsi comme avec les différents points de vue, l’auteur joue avec le temps pour affermir l’atmosphère sombre, lente et profonde et l’atmosphère fantastique, instante et inconnu du texte. Malgrè ces allés et venues avec différents temps, de nombreux relevés comme : « demeura », « immobile », « une fixité », « s’évanouissait », « pierres », « des arches du pont », « vide » nous montre et nous amène à ressentir une certaine fixité du personnage, dans un décor tout aussi fixe et sombre, comme si le temps s’était arrêté.

C’est donc après avoir décrit une atmosphère sombre et fantastique, où l’auteur joue entre différents points de vue, une obscurité vivante, et un temps arrêté que nous étudierons la dimension épique du lieu.

C’est en premier temps par un décor cauchemardesque que le lieu prend une dimension épique.  Ce décor suscitant l’effroi donne l’impression de nous faire tourner la tête, premièrement par une impression de vertige : « gouffre », « on entendait…mais on ne voyait pas », « profondeur vertigineuse », le lecteur à l’impression que Javert et à la fois attiré par ce gouffre, et cette obscurité et à la fois repoussé par celle-ci, ça donne une impression d’allé et venue. Deuxièmement ce décor nous fait tourner la tête par sa dimension immense : « l’immensité », « gouffre », « profondeur vertigineuse », « escarpement de l’infini », « énormité lugubre », « ouverture des ténèbres », comme si cette immensité nous écrasait par rapport à l’échelle humaine. De la même façon, la verticalité dans le texte, c’est-à-dire l’opposition constante entre le haut et le bas permet d’affermir ce décor cauchemardesque : « profondeur…lueur apparaissait », « s’évanouissait, et tout redevenait… ». De même pour les hyperboles, qui amplifie l’effet d’obscurité et d’immensité rendant à ce texte un décor sombre et immense : « profondeur vertigineuse », « l’immensité semblait ouverte », « ce n’était pas de l’eau, c’était du gouffre », « le mur du quai faisait l’effet d’un escarpement de l’infini », « un souffle farouche montait de cet abîme », « le grossissement du fleuve », « l’énormité lugubre des arches du pont ». Et enfin c’est par le lexique de l’abîme que ce décor suscite chez le lecteur de l’effroi : « ne distinguait rien », « profondeur vertigineuse », « la nuit la plus complète », « l’immensité », « une souffle farouche montée de cet abîme », « énormité lugubre »(…). Javert n’y voit plus clair, au sens propre et au sens figuré, le monde se transforme en un gouffre hostile (« la froideur hostile de l’eau ») et menaçant, qui tout à la fois l’attire, le fascine et l’horrifie (« toute cette ombre était pleine d’horreur »)

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