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Victor Hugo (1802 - 1885), « J’aime l’araignée », Les contemplations, Livre III, « Les luttes et les rêves », XVII (1856)

Fiche : Victor Hugo (1802 - 1885), « J’aime l’araignée », Les contemplations, Livre III, « Les luttes et les rêves », XVII (1856). Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Avril 2016  •  Fiche  •  593 Mots (3 Pages)  •  4 293 Vues

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Au XIXème siècle, beaucoup d’artistes sont engagés, V. Hugo en fait parti. Ils s’engagent à la fois par leur faits et gestes et politiquement. Hugo s’engage à travers ses textes : romans, théâtres, recueils poétiques : c’est le chef de la file du romantisme.

Une partie de la description qui est faites d’elles correspond bien à l’image que l’on s’en fait . Victor Hugo ne cherche pas à idéaliser l’araignée et l’ortie : il mentionne leurs « laideur[s] », « leur[s] piqûres » (v.17) et rappelle qu’elles sont une « vilaine bête et [une] mauvaise herbe » (v. 27). Les adjectifs dépréciatifs employés dans ce vers retranscrivent le dégoût qu’elles inspirent aux humains, tout comme l’hyperbole « fauve horreur » (v.23) dans lequel l’adjectif « fauve » a une valeur d’intensité. D’ailleurs, ce sont des êtres des ténèbres, comme le prouve le champs lexical de l’obscurité, présent tout au long du poème grâce aux termes « noir » (v. 6), « ombre des abîmes » (v.13), « sombre nuit » (v. 16), « obscure » (v. 17). De plus, elles vivent « loin du jour » (v. 26). Cette noirceur qui les caractérise (elles vivent dans l’obscurité, sont plutôt de couleur sombre) connote le Mal. Ce terme est employé au vers 20, signe qu’elles sont représentatives, plus largement de toutes les créatures que les Hommes considèrent comme dangereuses, voire comme diaboliques. L’opposition entre la lumière — espace caractérisant les Hommes — et l’obscurité est d’ailleurs souvent employée dans les textes religieux pour opposer Dieu et le Diable, le Bien et le Mal. Elles sont de ce fait détestées, maltraitées, rejetées. Les groupes verbaux « on les hait », « on les fuit » comportent un pronom indéfini qui renvoie aux comportements de ceux qu’elles rencontrent. Les vers 3-4 « Et que n’exauce et que tout châtie // leur morne souhait » souligne, grâce à une double antithèse, l’opprobre à laquelle elles sont confrontées.

Cependant, si Victor Hugo reprend en partie l’image que l’on fait de l’ortie et de l’araignée, ce n’est que pour mieux leur attribuer des caractéristiques plus inattendues. En effet, elles ne sont pas pleinement présentées comme des créatures maléfiques puisqu’elles sont dotées de sentiments et qu’elles souffrent de la situation. Le champs lexical de la tristesse présent grâce aux mots : « morne » (v. 4), « tristes » (v.7), « pauvre animal » (v. 18), "mélancolie" (v. 20) introduit cette idée. Comme le souligne l'enjambement des vers 15 à 16, elles sont « victimes ». Elles le sont d’ailleurs tout particulièrement de la fatalité comme le prouvent les vers 7 à10 : « elles sont les tristes captives // de leur guets-appens "elles sont prisent leur oeuvre /// Ô sort ! Fatal noeud ! ». Certes, l’araignée et l’ortie piègent ceux qu’elles piquent, mais ce sont avant tout elles qui sont prisonnières : de leur nature, mais aussi du regard que l'on porte sur elles. Le noeud qui métaphoriquement permet à l’araignée de tisser sa toile et d’en faire u piège, l'enferme dans une image diabolique. Hugo en faisant de l’araignée et de l’ortie des êtres tragiques, les magnifie et leur donne une dimension intéressante et des plus nouvelles. C'est néanmoins le dernier vers qui permet à

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