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V.Hugo

Dissertation : V.Hugo. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2022  •  Dissertation  •  1 786 Mots (8 Pages)  •  216 Vues

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        Nous pouvons voir dans un premier temps qu’une expérience amoureuse passée et douloureuse pouvait être une source d’inspiration pour le poète, comme en témoigne le poème de Louis Aragon, « Oime il bel viso oime il soave sguardo » tiré du roman inachevé de 1956 . Dans ce poème, Louis Aragon fais refléter sa souffrance amoureuse sur le papier lorsque sa femme Elsa Triolet était sur son lit de mort durant une nuit, « Tout une nuit j’ai cru que je mourrais moi même » (v.3).Cette souffrance est particulièrement touchante pour le lecteur car celui-ci sent un sentiment honnête et franc. Nous retrouvons des scènes de sentiments réels et véridiques qui mènent à une atmosphère mélancolique. Tout ceci permet au poète de montrer au lecteur la force des vers et tout ce que la poésie a à offrir.

        

        De plus, cette souffrance amoureuse est exprimée dans d’autres poèmes. Par exemple, dans le po è me IV de Pauca maea ,« Oh je fus comme un fou dans le premier moment » de Victor Hugo . Dans cette œuvre, Victor Hugo exprime la complicité de l’amour avec l’utilisation de la langue latine. Donc, ce quatrième poème retranscrit l’amour que porte le poète pour sa fille en exprimant le peu de chose qu’il peut encore faire pour elle, ainsi que ce qui lui reste d’elle en remémorant des choses passés « Que je l’entendais rire en la chambre à côté » (v.14). Ce titre représente une plainte tragique et inachevée du regret de l ’ avoir perdu. Cette poésie est comme une œuvre d ’ art pour pou - voir donner une certaine immortalité à sa fille Lé opoldine. Un poème daté de 9ans jour pour jour après sa mort. Un intervalle de temps qui reflète sa force de vivre mais aussi l’évolution de son état et de sa peine, des années de douleur, de souffrance à l’égard de l’amour porté à sa fille qu’on retrouve dans la question rhétorique « Tout ce que j’éprouvai, l’avez vous éprouvé ? » (v.5). Tout ceci retranscrit sur le papier. Son inspiration est donc le fruit de plusieurs années où il a dû surmonter l’horreur et se donner du mal et de la force pour continuer de vivre. Tout cela permet ainsi de préparer la suite du recueil car le but de la poésie est d’utiliser la matière de l’expérience, de l’imagination pour dépasser la souffrance. La force de vivre ne se trouve pas dans l’acceptation d’une chose horrible mais dans la transfiguration par l’imaginaire et son dépassement par la métamorphose de la création.

        

        Les souffrances expriment aussi dans certains poèmes une souffrance universelle, comme c’est le cas de Victor Hugo dans la préface des Contemplations, « Hélas ! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ». Il parle du deuil de sa fille, de cette souffrance de l’avoir perdu. De plus, dans cette préface, les sentiments de Victor Hugo peuvent être considérés comme universels pour tout parents ayant perdue leur enfant « Pères, mères, dont l’âme a souffert ma souffrance » (v.4). Il utilise donc son talent poétique pour faire ressortir des sentiments que d’autres n’arrive pas a formuler. Ainsi, l’écriture poétique peut transformer un sentiment personnel en un sentiment universel pouvant être transmis et partagé dans le temps.

        Suite a la mort de sa fille, Victor Hugo arrive à redevenir peu a peu un poète et un contemplateur. Nous pouvons le constater dans le livre IV « Pauca meae » des Contemplations. Dans ce livre, le poème 4 interprète sa souffrance et la rébellion dans le livre 8. En outre, ces 2 émotions représentent son amour filiale ce qui fait ainsi la source principal d’inspiration du poète. Nous retrouvons également une tentation au suicide au poème 13 comme nous pouvons le voir lorsque le poète scrute « le noir mystère » de la mort et de l’au delà. Ici, le noir myst è re est représentatif du vide crée dans sa vie et donc de la tentation au suicide. Ce qu’il ne fait donc pas, c’est grâce à sa souffrance profonde et a la résistance à cette tentation que Victor Hugo parvient à devenir petit à petit un poète et un contemplateur. Suite à la mort de sa femme au poème 14 à 17, le poète accepte cette mort, retourne à la foi et reprend une parole poétique. En effet, après des moments de colère, de tristesse, de revanche, et de souffrance, Victor Hugo accepte son sort et passe à l’étape du deuil dans ses 3 derniers poèmes. Par exemple, il s’adresse à l’époux de sa fille dans le dernier poème (Charles Vacquérie) « Il ne sera pas dit que ce jeune homme, ô deuil » (v.1). ce qui prépare le poème 1 du livre 5 où il s’adresse au frère de l’époux, Auguste Vacquérie. Nous pouvons donc voir que Victor Hugo passe une étape du deuil en s’adressant aux membres de la famille de l’époux de sa fille. Cela montre que l’écriture permet une reprise de dialogue avec les autres et une ouverture au monde après s’être replié sur soi.

        Dans un second temps, la souffrance peut être une source d’inspiration mais aussi provoquer une incapacité à écrire. Nous retrouvons cette souffrance intense dans les points de suspensions séparant le 4 septembre 1843, le jour de la mort de Léopoldine et le poème III de Pauca Meae qui veulent dire « trois ans après ». Ces 3 points de suspension représentent le temps du deuil de Victor Hugo, il les utilise pour remplacer les mots. Nous voyons également dans la préface la citation « Nous venons de le dire, c’est une âme qui se raconte dans ces deux volumes. Autrefois, aujourd’hui. Un abîme les sépare, le tombeau » Dans cette citation , l’abîme est représenté par la page blanche où il y est inscrit 4 septembre 1843 suivi de 3 points suspension. Mais cette abîme est aussi une souffrance tellement profonde qu’il n’a plus la capacité d’écrire. Comme un blanc, un silence de 3 ans qu’on ne peut traduire par des mots, mais qui représente bel et bien une blessure de la mort de Léopoldine dans l’âme de Victor Hugo.

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