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Rêver la paix

Dissertation : Rêver la paix. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2020  •  Dissertation  •  1 506 Mots (7 Pages)  •  1 584 Vues

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BACCALAURÉAT                                     SÉRIE A – Coefficient : 3

SESSION 2019                               SÉRIE  B C D E H – Coefficient : 2

DURÉE : 4H

FRANÇAIS

                         SÉRIES : A-B-C-D-H

Cette épreuve comporte trois (3) pages numérotées 1/3, 2/3 et 3/3.

Le candidat traitera l’un des trois sujets suivants :

Premier sujet 

: Résumé de texte argumentatif

                             Rêver la paix

Quoi donc ? La paix nous fuira-t-elle toujours ? Et la clameur des hommes, toujours forcenés et toujours déçu, continuera-t-elle à monter vers les étoiles d’or, des capitales modernes incendiées par les obus, comme de l’antique palais de Priam incendié par les torches ? Non ! Non ! Et malgré ces conseils de prudence que nous donnent ces grandioses déceptions, j’ose dire,  avec des millions d’hommes, que maintenant la grande paix humaine est possible, et si nous le voulons, elle est prochaine. Des forces neuves y travaillent : la démocratie, la science méthodique, l’universel prolétariat solidaire. La guerre devient plus difficile, parce qu’avec les gouvernements libres des démocraties modernes, elle à la fois le péril  de tous par le service universel, le crime de tous par le suffrage universel. La guerre devient plus difficile parce que la science enveloppe tous les peuples dans un réseau multiplié, dans un tissu plus serré tous les jours de relations, d’échanges, de conventions ; et si le premier des découvertes qui abolissent les distances est parfois d’aggraver les froissements, elles créent à la longue une solidarité, une familiarité humaine qui font de la guerre un attentat monstrueux et une sorte de suicide collectif.

Enfin, le commun idéal qui exalte et uni les prolétaires de tous pays les rend réfracteurs tous les jours à l’ivresse guerrière, aux haines et aux rivalités de nation et de races. Qui, comme l’histoire a donnée le dernier mot a la république si souvent bafouée et piétinée, elle donnera le dernier mot à la paix, si souvent raillée par les hommes et les choses, si souvent piétinée par la fureur des évènements et des passions. Je ne vous dis par : c’est une certitude toute faite. Il n’y a par de certitude tout faite en histoire. Je sais combien sont nombreux encore aux jointures des nations les points malades d’où peut naitre soudain une passagère inflammation générale. Mais je sais aussi qu’il y a vers la paix des tendances si fortes, si profonde, si essentielles,  qu’il  dépend de vous, par une volonté consciente, délibérée,  infatigable de systématiser ces tendances et de réaliser enfin le paradoxe de la grande paix humaine, comme vos pères ont réalisé le paradoxe de la grande liberté républicaine. Œuvre difficile, mais non plus œuvre impossible. Apaisement des préjugés et des haines, alliance et fédération toujours plus vastes, conventions internationales d’ordre économique et social, arbitrage international et désarmement simultané, union des hommes dans le travail et dans la lumière : ce sera, jeune gents, le plus haut effort et la plus haute gloire de la génération qui se lève.

Non, je ne vous propose par un rêve décevant : je ne vous propose par non plus un rêve affaiblissant. Que nul de vous ne croie que dans la période encore difficile et incertaine qui précédera l’accord définitif des nations, nous voulons remettre au hasard de nos expériences la moindre parcelle de la sécurité, de la dignité, de l fierté de la France. Contre toute menace et toute humiliation, il faudrait la défendre ; elle est deux fois sacrée pour nous, parce qu’elle est la France, et parce qu’elle est humaine.

Même l’accord des nations dans la paix définitive n’effacera par les patries, qui garderont leur profonde originalité historique. Leur fonction propre dans l’œuvre commune de l’humanité réconciliée. Et si nous ne pouvons attendre, pour fermé le livre de la guerre, que la force ait redressé toute les iniquités commise par la force, si nous ne concevons par les réparations comme des revanches, nous savons bien que l’Europe, pénétrée enfin de la vertu de la démocratie et de la l’esprit de paix, saura trouver les formules de conciliation qui libèreront tous les vaincus des servitudes et des douleurs qui s’attache a la conquête. Mais d’abord, mais avant tout, il faut rompre le cercle de fatalité, le cercle de fer, le cercle de haine où les revendications mêmes justes provoquent des représailles qui se flattent de l’être, où la guerre tourne après la guerre en un mouvement sans issue et sans fin, où le droit et la violence, sous la même livrée sanglante, ne se discernent presque plus l’un de l’autre, et où l’humanité déchirée pleure de la victoire de la justice presque autant que sa défaite.

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