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Ronsard, Sur la mort de Marie

Commentaire de texte : Ronsard, Sur la mort de Marie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2018  •  Commentaire de texte  •  1 850 Mots (8 Pages)  •  7 022 Vues

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RONSARD « Sur la mort de marie », 1578

Commentaire du sonnet « Terre, ouvre-moi… »

Introduction

Ronsard poète de la Renaissance a fait partie comme du Bellay du groupe de La Pléiade. Connu dès 1552 pour son recueil de sonnets pétrarquistes Les Amours de Cassandre, il acquiert sa vraie notoriété à la cour avec La nouvelle continuation des amours , des poèmes inspirés par une jeune paysanne, Marie, et publiés en 1556. A la fin de sa vie « le prince des poètes » riche et malade, mais un peu délaissé se retire dans ses prieurés et écrit encore en 1578 Sonnets sur la mort de Marie. C’est de ce dernier recueil qu’est tiré le poème étudié, « Terre, ouvre – moi ton sein ». Dans ce sonnet en alexandrins et à la première personne Ronsard exprime l’émotion que la mort de Marie suscite en lui, une souffrance si forte qu’il souhaite mourir lui-même. Comment le poète transcende-t-il cette épreuve par le biais de la poésie ? Nous verrons d’abord comment s’exprime la souffrance de Ronsard, puis comment le poème rend hommage à Marie et inscrit l’éternité de l’amour qui les unit.

I Un poème sur le deuil de Ronsard

Dans ce sonnet Ronsard évoque la mort de Marie et dans un registre élégiaque il dit la souffrance qu’elle suscite en lui.

A/ L’évocation de la mort de Marie

- matérialité de cette mort : elle est sous terre : « a caché dessous toi » = le verbe « cacher » = elle s’est dérobée au regard humain. Mention de sa « sépulture »et de sa « belle cendre »=. L’allitération en S = l’effacement du corps.

- rappel du moment fatal où elle est morte en début de Q2 et en début de T2 ( symétrie)v.5 et v .12 – 13, fatalité= mention de La Parque (v.2)qui rompt le fil de la vie, majuscule au terme « Mort »(v.12)=allégorie.

- la rapidité du passage de vie à trépas : passé simple : « le trait qui la tua », « la Mort qui s’en alla /Loger dedans ses yeux », l’enjambement du v.12/v.13, l’image du trait et de la mort qui pénètre par les yeux.

B/Un registre élégiaque

- Expression de la souffrance personnelle : forte présence de la première personne dès le début du poème à toutes les formes (moi, me, mon) associé au deuil/lexique de la douleur : « mon émoi », « le mal qu’en sa mort je reçois »+ Hyperbole « Maintenant je suis mort » : surprise de la formulation avec allitération en M qui souligne le mal éprouvé.

- plainte adressée à la terre (personnifiée): double apostrophe « terre » v.1 et « ô terre »v.3

La terre est consolatrice : allégorie maternelle avec « ton sein », tutoiement.

- prière : série d’impératifs : « ouvre –moi …me laisse/ « cache- moi ».

C/L’appel de la mort

- l’appel dès le 1erQ = preuve de l’intensité de la souffrance : « ô terre cache-moi/Sous même sépulture » (v.5/6) et récurrence dans tout le sonnet jusqu’à la pointe finale qui réalise le souhait. Appel qui assimile Ronsard à Orphée.

- La mort présentée comme un devoir : verbe d’obligation + subordonnée de cause antéposée : « Aussi bien, vu le mal qu’en sa mort je reçois »/Je ne saurais plus vivre » et sonorités en écho chiasme V/S et S/V. Antithèse « mort »VS « vivre »= impossibilité de vivre

- la mort= ne plus souffrir : « Le trait qui la tua devait faire descendre/ Mon corps auprès du sien pour finir mon émoi » (v.5/6) écho de sonorités « faire descendre » « finir mon émoi »

- la mort = possibilité de se rapprocher de Marie dont l’absence est insupportable : assonance en a (caché dessous toi/cache-moi/tua/émoi) rapproche la mort de Marie de la souffrance du poète. La série d’enjambements et rejet(v.1./v.2 ; v.3/v.4et v.5/v.6) suggèrent le passage sous –terre.

T : Ronsard évoque sa souffrance pour mieux montrer indirectement l’importance que Marie a pour lui mais il fait aussi l’éloge de sa personne.

II Un hommage rendu à Marie

Ce sonnet est l’occasion pour Ronsard de faire l’éloge de la jeune femme, source de bonheur et de célébrer son pouvoir amoureux.

A/ Un éloge de Marie

Termes mélioratifs : « mon trésor » Marie= bien précieux »mis en valeur par le rejet au vers 2, « belle cendre »= allusion à la beauté de Marie qui même morte est encore belle » oxymore qui surprend.

Blason des yeux de Marie : la métaphore filée du soleil « éclairaient », « rayons »confère à son regard la grandeur et la beauté solaires.

B/Le bonheur associé à Marie

- mise en valeur du moment où Marie était vivante par une série d’oppositions: changement de temps ( récit rétrospectif à l’imparfait) début du T1, opposition

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