Road movies

Safia Boukehil

Yann Andy Kedja

Analyse d’un « road movie »

Travail présenté à

M. Olivier Belleau

Collège de Maisonneuve

Remise : la semaine 9

La fusion de la route et du cinéma

Le concept du voyage et de la route remonte à longtemps. On le trouve dans les récits fondamentaux des grands écrivains de l’époque comme l’odyssée d’Homère VIII e siècle ou dans l’Ancien Testament, La Genèse VIII e siècle... etc. En lisant ces récits, il y a des idées qui reviennent souvent : celles de quitter son chez-soi à la quête de quelque chose qu’on désire qu’on recherche ou fuir la société. Ces idées persisteront dans beaucoup de récits, malgré la modernisation de celle-ci ,le squelette du voyage sur la route est resté toujours le même. La période de l’industrialisation et des automobiles va révolutionner les récits de la route, avec l’introduction d’éléments plus réels et plus subjectifs par lesquels chaque lecteur pourrait s’identifier. Prenons par exemple : « Les raisins de la colère » (1939) de John Steinbeck et « Sur la route » (1957) de Jack Kerouac. En effet, avec l’arrivée de l’industrialisation, le développement des routes et la démocratisation des automobiles, il y avait un tsunami de récits de la route. Des récits qui ont eu de grands impacts sur la société, notamment la société américaine qui va s’identifier principalement à l’idée de la mobilité. Ensuite, vers la fin du XIXe siècle vient le cinéma comme nouveau média capable de représenter le mouvement et de donner vie à ces romans. Le cinéma et la littérature deviennent donc deux moyens permettant de raconter un voyage. Les deux se complétaient mutuellement. Cependant, qu’est-ce qui représente le mieux l’essence du voyage dans la route ? En effet, avec le développement de la technologie, le cinéma est devenu un pilier pour la littérature. Elle peut représenter ces romans qui portent  comme thème principal  la mobilité avec de l’image en mouvement. Le fait de voir l’histoire en mouvement va créer une sensation de participation au voyage, « Si une image vaut mille mots et qu’un film est composé de plusieurs centaines de milliers d’images, le film devient le meilleur outil pour transférer pleinement au spectateur l’idée que le cinéaste veut véhiculer », dite par Michel Labrèche, Les pouvoirs de la Magie Sienne, Tome XXI.

American honey un film Britannico-American réalisé par Andrea Arnold, sorti en 2016 et qui se catégorise dans les « road movies ». Le film raconte l’histoire d’une jeune fille qui va fuir sa situation familiale et sa pauvreté et elle va rejoindre un groupe de jeunes qui voyagent sur la route pour ramasser de l’argent. Dans le film, on va être témoin d’une histoire humaine, une histoire d’amour et d’amitié.

Américain honey est un parfait exemple de « road movies », mais il intègre beaucoup d’éléments qu’un roman de voyage peut contenir ; en effet, le protagoniste Star est un personnage type dans la littérature des « road books ». Star, une jeune fille, elle représente une jeunesse américaine du Midwest à la dérive. Il n’y a pas d’argent, il n’y a rien à faire. La jeunesse s’épanouit et Star ramasse les poubelles et vit une vie d’adulte. Elle vit dans un quartier pour les pauvres et subi une relation avec un alcoolique qui abuse d’elle. Elle doit s’occuper d’enfants qui ne sont pas les siens. Tous ces éléments me mènent à comparer ce personnage aux personnages du roman de Jack Kerouac dans son œuvre « on the road ». Par exemple, on remarque la présence de l’idée des jeunes qui vivent une situation difficile et qui cherchent à s’en sortir dans le personnage de Neal. UN personnage très controversé, parce qu’il représente tout ce qui est immoral ou mal vu pour la société de l’époque, mais très apprécié du public. Pourquoi ? Parce qu’il représentait la situation de beaucoup de jeunes de sa génération qui vivent dans des conditions difficiles et qui cherchent de s’en sortir, une situation similaire à celle que vit Star. Cependant, nous trouvons que le film montrait de façon plus subjective la situation réelle de cette génération qui a beaucoup marqué les histoires sur la route, par ce qu’on a pu voir leurs larmes, voire leur détresse et la ressentir avec eux. De plus, Star et ses camarades représentaient l’exemple parfait de la génération dégénérée qui ne trouve pas sa place au sein de la société, donc, ils ont recours à la route pour chercher une sorte de liberté et de sécurité. Ces gens ont trouvé dans la route du travail et aussi de la compagnie, leur voyage se résumera sur des aspects considérés comme immoraux par la société. On parle ici de l’alcool, le sexe, les drogues et la violence ; des éléments qu’on peut trouver dans les « road books » comme celui de Jack Kerouac et « Las Vegas parano » de Hunter S. Thompson. En effet, le film respecte les éléments importants qui constituent les récits de voyage en les rendant vivants et en mouvement, le film reste le meilleur moyen pour raconter un récit de voyage.

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