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Quel jugement Mme de Lafayette porte-elle sur les passions dans la Princesse de Clèves ?

Dissertation : Quel jugement Mme de Lafayette porte-elle sur les passions dans la Princesse de Clèves ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Avril 2021  •  Dissertation  •  2 478 Mots (10 Pages)  •  2 157 Vues

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Angelina Lauret P°2

Sujet : Quel jugement Mme de Lafayette porte-elle sur les passions dans la Princesse de Clèves ?

Nous avons tous une passion, grande ou petite, qui nous donne, à de trop rares instants dans nos vies banales, le sentiment d'exister pleinement. Voilà ce que semble penser la majorité des gens qui nous entourent. Mme de Lafayette (1635-1695), auteur précieux du XVIIème siècle a écrit la Princesse de Clèves en 1678Le mouvement précieux privilégie une réflexion sur le langage et sur l’amour, il se développe dans les salons. Ce mouvement précieux multiplie les métaphores et les hyperboles pour faire ressortir la beauté de ce qu’ils décrivent. Il favorise également les tournures syntaxiques complexes et les périphrases. La Princesse de Clèves est le premier roman d’analyse psychologique, il donne naissance au roman moderne. C’est également un roman historique et fictif qui traite des derniers mois du règne de Henri II. L’œuvre nous raconte l’histoire d’un amour impossible entre le Duc de Nemours et Mme de Clèves à cause des convenances sociales et bienséances. Les thèmes importants abordés sont ceux de la Cour, monde où règne apparence, dissimulation et double jeu, de la passion et de la vertu. Ce roman a une porté moraliste, il nous montre les dangers de la passion mais aussi ce qu’elle peut nous apporter. Didier Dubois a dit « La raison, tue la passion » Madame de Lafayette pense-t-elle aussi de cette manière ? Quel regard porte l’auteur sur la passion ? Est-ce une opinion défavorable ou favorable ? Nous verrons comment la romancière dénonce les dangers de la passion et défend le mariage, la vertu (I). Condamner la passion est impossible, elle permet de se découvrir (II). Passion ou Vertu, nous pouvons mener une réflexion ouverte, grâce à la narratrice très discrète, cela a amené à de nombreux débats à l’époque (III).

La passion est le plus souvent une expérience qu’on vit seule, on la découvre et elle peut nous conduire à entrer en conflit avec certaines valeurs notamment morales et spirituelles, telles le devoir ou encore la vertu, cela peut ou non être relayées par la société. Il y a dans ce livre une sorte de mise en garde adressé aux jeunes filles contre les effets délétères du désir et de la passion. Mme de Lafayette nous offre une vision pessimiste de la passion dans La Princesse de Clèves. La passion amoureuse a des effets néfastes, elle entraîne tourments, désordres, jalousies destructrice ou bien même la mort dans le cas du Prince de Clèves, qui ravagé par la jalousie, meurt de chagrin après avoir découvert que sa femme en aime un autre. L’étymologie du mot prend tout son sens dans cette œuvre. En effet, le mot passion vient du latin patior qui signifie souffrir, supporter, endurer. La passion entraîne la perte du contrôle de soi, et les méandres de la pensée. Mme de Clèves anciennement Mlle de Chartres illustre cela, après s’être mariée au Prince de Clèves sous les conseils de sa mère ; au cours d’un bal, la princesse rencontre le duc de Nemours, et les deux jeunes gens tombent immédiatement amoureux l’un de l’autre. La princesse étant vertueuse fait tout pour cacher ses sentiments. Mais à travers de nombreuses fois elle ne pourra se retenir de les faire paraître, comme lorsque elle a vu Nemours à terre après avoir monté un cheval fougueux « Mrs de Nemours par la crainte de blesser le roi, recula brusquement et porta son cheval contre un pilier du manège, avec tant de violence que la secousse le fit chanceler. On courut à lui, et on le crut considérablement blessé. », la princesse fit paraître une attitude plus inquiète que la normale « Mme de Clèves le crut encore plus blessé que les autres. », « elle s'approcha de lui avec les reines et, avec un visage si changé » . Ou encore après avoir découvert la lettre de Mme de Thémines, par « l’aigreur et la froideur » dont elle lui fit présence, elle lui avait fait paraître des sentiments de jalousie. Cela nous affirme, qu’en dépit de l’éducation qu’elle a reçue et de la force morale qui la caractérise, la Princesse peine à conserver la maîtrise de ses sentiments, de ses paroles, de son corps et de ses actes. Malgré l’éducation donnée par Mme de Chartres quand elle enseigne à sa fille « une extrême défiance de soi-même » afin de ne pas céder à ses sentiments. La passion est ici, une puissance irrésistible qui échappe au contrôle de la raison. Lorsqu’elle se trouve en présence du duc de Nemours, son esprit divague, et ses gestes maladroits, la trahissent.

Mme de Lafayette défend le mariage et la vertu. Une partie du roman est consacrée à l’étude de l’intériorité de Mme de Clèves qui se détache par sa vertu exceptionnelle, et plus largement par toutes les qualités morales que sa mère a prit soin de cultiver en elle. A travers l’éducation que Mme de Chartres donnes à sa fille c’est en réalité Mme de Lafayette qui nous transmet un programme éducatif original pour élever les jeunes filles. L’auteur critique implicitement l’éducation traditionnelle des filles qui repose sur l’évitement de nombreux sujets, dont l’amour et la galanterie. Ce jugement critique de la romancière transparaît dans l’emploi du présent de vérité générale «  la plupart des mères s’imaginent », « les malheurs où plongent les engagements ». Mme de Lafayette repose sur les principes : d’inculquer des valeurs morales comme la « vertu », « cultiver son esprit et sa beauté » afin de plaire en société, « mettre en garde contre les dangers de l’amour » ou encore « parler franchement des dangers de la vie ». Cette éducation s’appuie sur la franchise et la confiance, afin de « persuader » et non de contraindre. Longuement durant l’œuvre la princesse cachera ses sentiments, notamment, lors du bal où elle rencontra Nemours « Mme de Clèves acheva de danser » avec Mrs de Guise pour voir Mrs de Nemours qui fit emmètre par la foule « un assez grand bruit », elle vit avec grand étonnement « l’air brillant qui était dans sa personne ». La princesse de Clèves étant sage et décente se battra à fuir l’origine de ses tourments, en suppliant son mari de la laisser se retirer dans leur domaine de Coulommiers. La seule solution est de « (s)’arracher de la présence de monsieur de Nemours ». Mme de Lafayette fait l’éloge de la vertu, à la fin du roman la princesse de Clèves retourne à la foi religieuse en se retirant à la campagne. Ce roman a une vocation moraliste, la dernière phrase du roman qui est « laissa des exemples de vertu inimitables », montre Mme de Clèves présenté par l’auteur comme un exemple

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