Plan détaillé de dissertation sur les Lumières

Mattéo Burel

En quoi la littérature et la philosophie des Lumières est-elle engagée ?

I/ Les écrivains et philosophes des Lumières peuvent être considérés comme engagés dans un combat visant à reformer, voire à révolutionner la société dans la mesure où ils adoptent, avant tout, des valeurs qui remettent en cause les fondements même de cette société et qui apparaissent, a priori, subversives.

A/ Les écrivains et les philosophes des Lumières définissent, tout d’abord, une nouvelle conception de l’être humain : L’Honnête Homme

1- Cette nouvelle définition de l’Homme est fondée sur la liberté

L’Homme du XVIIIe siècle, doit être un homme libre dans tous les domaines de la société. Ainsi les Lumières prônent la liberté d’expression, de culte, de mœurs, de commerce ou encore de déplacements.

→  « Sans la Liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais, Mariage de Figaro (acte V, scene 3)

Cette phrase a, à cette époque, une importance considérable. La liberté de parole n'est pas encore véritablement acquise, il n'est, en effet, pas permis de critiquer ni le pouvoir et ni les nobles et aristocrates. Beaumarchais  défend donc, à travers cette expression, la liberté d’expression pour tous.

2- Cette liberté découle directement des Connaissances que l’Homme doit acquérir

La connaissance du monde doit permettre à chacun de devenir maître de lui-même et de son existence, de prendre des décisions avec son libre arbitre et donc de ne plus vivre dans l’ignorance qui est pour eux la plus grande des pauvreté. L'éducation qui y conduit est donc un bien incontestable, elle est nécessaire aux enfants comme aux adultes. Le savoir sera diffusé tant par des publications savantes que par des encyclopédies.

→ L’Encyclopédie, raisonnée des Sciences et des Arts et des métiers (1751-1772)

Inspirée par un ouvrage similaire rédigé par l'Anglais Chambers (1729), l'Encyclopédie a été dirigée par Diderot (1713-1784) et d’Alembert, et plus de 150 savants, philosophes et spécialistes de toutes les disciplines (Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Helvétius, Condillac, d'Holbach, Daubenton, Marmontel, Quesnay, Turgot, Jaucourt, etc.)y ont participé. Ce vaste ouvrage deviendra le plus grand projet d’édition du XVIIIe siècle et l’inventaire de toutes les connaissances humaines.

3- L’ensemble de ces Connaissances étant, en fait, contrôler par la Raison

La raison, cette faculté, dont parlait déjà le XVIIe siècle de Descartes et de Boileau, prend avec les Lumières une signification nouvelle : elle inspire l'esprit critique, dont le droit de regard s'étend désormais à tous les domaines, en vue de construire un monde éclairé. Pour les Lumières, La Raison s’appuie essentiellement sur la nature qui apparait comme la cause de tous les effets de l’univers et donc comme l’unique vérité.

→ Le XVIIIe siècle voit s’opérer une véritable révolution scientifique et, par conséquent idéologique. La physique, la biologie, la botanique ou la médecine passionnent des cercles cultivés. Fontenelle anime les débats de l’Académie royale des sciences dont les publications alimenteront l’Encyclopédie. L’Histoire naturelle de Buffon ou le Traité de chimie de Lavoisier sont célébrés bien au delà du monde des savants.

B/ Pour s’épanouir cet Homme idéal doit vivre et progresser dans un environnement favorable

1- Cet épanouissement suppose que l’Homme devrait vivre dans une société plus tolérante

Au XVIIIe siècle les philosophes voient l’Angleterre comme une société idéale. Ainsi, la notion de tolérance défendue par les Lumières est celle définie par, l’anglais, John Locke dans sa Lettre sur la tolérance, avec la formule « cessez de combattre ce qu'on ne peut changer ». A partir de cette définition qui se résume à l’acceptation de la différence les écrivains prônent toute forme de Tolérance (tolérance ethnique, sociale…).

Mais la tolérance religieuse (attitude adoptée devant des confessions de foi différentes ou devant des manifestations publiques de religions différentes) est particulièrement défendue.

→ Traité sur la Tolérance, Voltaire

Dans ce Traité sur la Tolérance, Voltaire invite à la tolérance entre les religions et prend pour cible le fanatisme religieux (plus particulièrement celui des jésuites chez lesquels il a fait de brillantes études étant jeune homme) et présente un réquisitoire contre les superstitions accolées aux religions.

2- Cette société devrait tendre à un nouveau modèle politique plus égalitaire, dans une idée de démocratie

La société anglaise inspira également les Lumières au niveau politique. Ces derniers tendent à une société plus égalitaire.

→ De l’Esprit des Lois, Montesquieu

Dans son traité sur la théorie politique, l'auteur aborde la Constitution anglaise. Ce régime, monarchique en apparence, républicain en réalité, a, à ces yeux, une valeur exemplaire car il assure l'équilibre des 3 pouvoirs: exécutif, législatif et judiciaire. D’après lui, la séparation des pouvoirs est nécessaire pour permettre la liberté des Hommes. Ainsi, il écrit au Chapitre IV : « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...) Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »

3- A terme l’Homme pourrait même vivre dans une société plus juste socialement et où tous les êtres humains seraient égaux devant la Loi

Les philosophes du XVIIIe siècle ont longuement traité de l’idée d’égalité entre les Hommes.

→ Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité, suivi de Du Contrat social, Rousseau

Dans ces deux œuvres, Rousseau a voulu détruire la société injuste de son époque et la remplacer par une société qui sera égalitaire parce qu'elle repose sur la nature. Il y a imaginé un type idéal de république. Les hommes, libres et égaux, s'unissent par un contrat. Pour Rousseau, toute société humaine repose sur un contrat entre ses participants et toute souveraineté réside dans le peuple qui accepte ce contrat qui suppose l'égalité civile et politique de tous les citoyens. Le contrat a eu une influence considérable sur l'action politique à la fin du XVIIIème siècle et fut un des ferments de la Révolution française.

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