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Ophélie, Rimbaud

Commentaire de texte : Ophélie, Rimbaud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  1 921 Mots (8 Pages)  •  2 345 Vues

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OPHELIE

       INTRODUCTION

Le mythe d’Ophélie a pour origine la pièce de Shakespeare, Hamlet  (prince danois).

Ophélie était la fiancée de Hamlet, la fille du chambellan (=ministre) Polinius et la sœur de Laërte.

Polinius n’aime pas Hamlet et ne veut pas qu’elle l’épouse. Hamlet, alors à la recherche de l’assassin de son père, prétexte la folie, quitte Ophélie, et tue accidentellement Polinius.

Ophélie, folle de désespoir, meurt noyée, sûrement par suicide.

  • Elle est le symbole du désespoir féminin, de la jeunesse brisée et de la mort esthétique.
  • Mythe de la jeune fille ou femme qui se tue de manière poétique par désespoir amoureux

Le philosophe Bachelard le désigne d’ailleurs comme le « complexe d’Ophélie » dans L’eau et les rêves (parallèle entre l’eau (larmes) et la femme)

  • Rapprochement entre Rimbaud et Ophélie

Ils ont environ le même âge : 15/16 ans

  • Côté esthétique du poème : il a été envoyé à Theodore de Banville, qui est un formaliste. Le poème est un hommage au Parnasse (l’Art pour l’Art).

Rimbaud cherche à allier la perfection de la forme avec le choix du sujet.

Forme :

  • 2 parties de 4 quatrains d’alexandrins en rimes croisées
  • 1 partie avec un seul quatrain
  • Parties I, II, III semblent reprendre des actes de théâtre (référence à Hamlet)

I : description d’Ophélie flottant sur les eaux

II : apostrophe du poète à Ophélie où il se prononce sur les causes de sa mort

III : quatrain conclusif dans lequel  le poète exprime sa fascination pour Ophélie

PBMTQ : En quoi le personnage d’Ophélie est-il emblématique de la poésie Rimbaldienne ? (incarnation de sa poésie, il se retrouve en elle)

C’est un poème de jeunesse dans lequel il offre :

  • Une description picturale d’Ophélie
  • Un rapprochement entre le mythe d’Ophélie et lui-même
  • Un hommage au personnage d’Ophélie

  1. ASPECT PICTURAL
  1. Représentation d’Ophélie dans son cadre
  1. Description en noir et blanc

Personnage d’Ophélie : blanc

Cadre : noir

  • Héritage des clair-obscur romantiques

Tableau de Millais : mort romantique et belle

« onde calme et noire, long fleuve noir » insistance sur le caractère sombre du cadre, renforcé par la rime avec « soir »

« fantôme blanc » antithèse, de plus « blanc » est à la césure alors que « noir » est à la fin du vers

« étoiles » se passe la nuit, renforce l’obscurité du cadre

« bois lointains » lieu aussi est sombre et peu éclairé

  • Le cadre pictural est symbolique, la nuit et l’eau foncées et noires font référence au deuil

Ophélie ressort par sa blancheur

« blanche Ophélia » utilise Ophélia pour avoir une syllabe en plus grâce à la diérèse, mise en relief de la pâleur d’Ophélie par l’adjectif antéposé, montre que c’est la caractéristique, la blancheur, qui ressort plus que le sujet, Ophélie.

« dorment les étoiles » idée de blancheur n’est pas que dans l’adjectif « blanc » mais aussi dans la clarté des étoiles qui se reflètent dans la rivière.

 « comme un grand lys » comparaison avec la fleur fait ressortir la blancheur.

  • Le lys blanc dans l’iconographie religieuse est symbole de pureté (Marie en porte un lors de la scène de l’annonciation)

« ses longs voiles » sa robe la fait se détacher comme un spectre

L’idée est amplifié par

« fantôme blanc »

  • La blancheur d’Ophélie fait référence à la pureté mais aussi à la mort
  • La première vision d’Ophélie est romantique et fantomatique

  1. Vision calme et lente

 «  onde calme » l’atmosphère est paisible et feutrée

« couchée » elle est représentée comme si elle dormait

« flotte » le verbe est placée en début de vers en position forte, les mouvements sont infimes, presque inexistants

« très lentement » le superlatif insiste sur le peu de mouvement

  • Ces éléments font partie de la représentation romantique de la mort, elle n’est pas torturée

« plus de mille ans » cette extension renforce la lenteur et fige la scène dans l’éternité et renvoie à l’époque supposée d’Hamlet (Moyen-Âge)

« la triste Ophélie / Passe » le rejet renvoie le verbe au vers suivant, de plus le complément circonstancielle de temps est placé en début de vers ce qui met en relief la durée du temps et oblige à lire les deux vers dans la continuité

« voici plus de mille ans » l’anaphore suivie d’un nouveau rejet de verbe insiste sur la longueur du temps en rallongeant le rythme

  • Travail prosodique vient mimer le temps qui dure

  1. Vision triste

« long fleuve noir » fait référence à un fleuve antique, l’Achéron (ou le Styx) qui était le fleuve des âmes errantes et désespérées, aussi symbole de la mort par noyade. Cela donne au poème une aura mythologique

« front rêveur, couchée » ce sont des euphémisme sur la mort qui donnent l’impression qu’Ophélie n’est qu’endormie et qui renforcent le tragique de la scène

« triste Ophélie » Ophélie est déterminée par sa tristesse à cause de l’adjectif antéposé, cela crée une atmosphère remplie de tristesse

  • Fait penser à la fatalité que représentent les trois Parques, les « tristes sorores »

« douce folie » c’est une autre allusion à Hamlet, Ophélie devient folle de douleur à cause des coups du sort dont elle est victime avant de se suicider

  • Sa folie n’est pas représentée comme une folie hystérique, mais comme une folie calme et dépressive
  • C’est le thème de la belle mort

 

  1. Scène sonorisée

«  on entend […] des hallalis » les hallalis sont utilisés pendant la chasse pour sonner la charge finale, ils ont une connotation de mort

  • Dans le 2e quatrain, on trouve une rime intérieure en « an » à la césure. Cela crée un écho sonore qui poétise la scène.

Les vers très ciselés créent un aspect euphonique agréable à l’oreille.

  • Le lexique, les sonorités et le rythme sont 3 dimensions du langage poétique qui construisent cette atmosphère esthétique, de recueillement, de pureté et de tristesse

  1. Interaction entre la jeune fille et son cadre

  1. La nature accueille Ophélie

La Nature est le dernier refuge des hommes, elle les protège.

« s’inclinent, pleurent » elle est personnifiée par de nombreux verbes qui renvoient à des actions ou sentiments humains

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