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« L’invitation au voyage », Baudelaire, Les fleurs du Mal, 1857

Commentaire d'oeuvre : « L’invitation au voyage », Baudelaire, Les fleurs du Mal, 1857. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 021 Mots (5 Pages)  •  1 481 Vues

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« L’invitation au voyage », Baudelaire, Les fleurs du Mal, 1857[pic 1][pic 2][pic 3][pic 4]

Introduction : Baudelaire, poète de la modernité, publie son grand recueil Les Fleurs du mal en 1857. Il expérimente en passant du romantisme, au mouvement parnassien, puis en insufflant le symbolisme. De même, il remet au goût du jour la forme oubliée du sonnet, et popularise le poème en prose. Le texte étudié est un poème inspiré par Marie Daubrun : l'amour est ici spirituel et non sensuel. Il ne s'agit pas d'un voyage mais d'une promesse de voyage épanouissant le rêve.

Problématiques : Quelle représentation de la femme aimée et du paysage se dégage de ce poème ?

        Pourquoi peut-on dire que Baudelaire nous convie à un voyage imaginaire ?

        Expliquez le titre.

        Quelles sont les caractéristiques de l’idéal baudelairien d’après ce poème ?

        Quelle vision de la poésie est représentée dans « l’invitation au voyage » ?

        En quoi la structure du poème, les choix de versification sont-ils révélateurs de l’harmonie ?

Plan

  1. La femme-paysage

  1. Un lieu miroir
  • v.1-3 : l’invitation au voyage repose sur des correspondances entre la femme et le paysage (« au pays qui te ressemble » v.6, « soleils mouillés » v.7 // yeux brillant à travers leurs larmes » v.12, « les ciels brouillés » v.8  correspondances entre le soleil et les yeux ainsi que l’eau et les larmes)
  • Regards et paysage exercent une même fascination sur l’esprit du poète : (v.10) attrait rendu visible par l’adv. d’intensité « si » + diérèse « mystéri/eux)
  1. Une relation fusionnelle
  • Femme idéalisée : -> une femme « enfant » (v.1) à protéger

         -> une âme-sœur (v.1) ➔ double et égale du poète

                                 -> une femme source de douceur qui lui inspire la rêverie

                                 -> une femme de compagnie « à vivre ensemble », « à aimer »

    -> une femme au charme puissant, dangereuse, cruelle    

« traitres yeux »

  1. Un lieu idéal car purement imaginaire
  • Verbe à l’impératif « songe » = évoque la rêverie  mot « déclencheur » du poème
  • Verbes au conditionnel « décoreraient » (v.17), « parlerait » (v.24)= valeur potentielle  actions possibles mais irréalisées au moment de l’énonciat°
  • La forme du poème permet le dvlpmt du rêve = 3 longues strophes de 12 vers.
  • Mélodie des sonorités (eur), (é), (ieux)  effet de bercement qui porte à la rêverie.

MAIS : cependant le rêve semble s’imposer dans la réalité d’un pays du Nord avec ses ciels brouillés … = confirmé par le poème en prose, un des port de Hollande.

  1. Le Paradis selon Baudelaire
  1. Le paradis originel
  • La « langue natale » (v.26) de l’âme fait référence au paradis originel, à l’Eden biblique où vécurent Adam et Eve. C’est donc un paradis perdu.
  • Analogie entre la douceur de la femme et celle de la langue.
  1. La tentation exotique
  • S’évader des lieux : « là-bas » (v.3)  locution adverbiale imprécise qui s’oppose à un « ici » (le réel).
  • Un ailleurs exotique « senteurs d’ambre » (v.20), « splendeur orientale » (v.23)
  • Exotisme et évasion se mêlent dans la not° de « exo = hors de »
  1. Le voyage selon Baudelaire
  • Le voyage se déroule dans un espace ouvert (« ciel » strophe 1) puis fermé dans la strophe 2 (« chambre ») et enfin à nv en extérieur « canaux » et « champs » (st 3)
  • L’espace s’ouvre progressivement : correspondances =
  • femme / paysage / yeux / brillant / meubles luisants
  • odorat/ fleurs, ambre – vue/reflet des miroirs – ouïe/langue natale – miroir/canaux – lumière et couleurs.
  • Vaisseaux sont des évocations au voyage  ils ne partent pas mais « viennent du bout du monde » + personnificat° « humeur vagabonde ».
  1. La notion d’Idéal
  1. La richesse des sensations
  • Sensations : odorat = « odeurs », « senteurs » + vue = « soleils », « miroirs », « d’hyacinthe et d’or », « lumière »
  • Correspondances entre les couleurs : « rouge/jaune » (v.38), « chaude lumière » (v.40)  splendeur et couleurs chaudes vs froide obscurité du Spleen (noir)
  • Idée de profusion + richesse : énumération de sensat° raffinées « luxe, calme et volupté », « rares fleurs » (v.18) et « riches plafonds » (v.21)
  • Allitérations (L), (R) + assonances en (an) et (on)  richesse du décor car correspond à l’harmonie de celui-ci et au bercement du rêve.
  1. Un univers harmonieux
  • La construction rigoureuse du poème en triptyque
  • Chaque strophe correspond à une étape : d’abord l’analogie femme-paysage », puis l’intérieur secret et raffiné et enfin le paysage extérieur.
  • Jeu des sonorités et des rimes donne une impression de bercement, l’alternance des vers (penta et heptasyllabes) renforce la mélodie + refrain = musique + écho
  • Approche picturale avec des termes de la peinture : « ciels, miroirs, couleurs, or » et de la lumière « brillant, luisant »

Conclusion : Ce poème est la représentation d’un bonheur possible (même si les obsessions baudelairiennes ne sont pas loin : traitrise de la femme, déception). Il présente un « Idéal » centré sur un couple amoureux mis en scène dans un monde harmonieux car artificiel (un monde pictural), à l’écart de tout. Mais il semble bien que cet Idéal ne soit atteignable que dans le poème et non dans la réalité́ ; le lieu désigné par là désigne finalement l’ici du poème.

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