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Les théories du Commerce International

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Par   •  10 Février 2021  •  Cours  •  13 840 Mots (56 Pages)  •  640 Vues

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les théories du commerce international

Les théories du commerce international désignent l’ensemble des théories reposant sur des modèles économiques ayant pour objectif d’expliquer et comprendre l’existence des échanges commerciaux internationaux et les formes prises par ces échanges. Chaque modèle repose sur des hypothèses : les critiques d’un modèle doivent donc envisager les hypothèses retenues par ce modèle.

La nation est théorisée par Ernest Renan : la nation se rattache au vivre ensemble ; elle caractérise l‘ensemble des individus ayant un sentiment d’appartenance à une même communauté. En économie, la nation est difficile à définir. Rainelli, La nouvelle théorie du commerce international (1997) la considère comme l’entité qui regroupe les différents AE ; les théories du commerce international permettent de comprendre les échanges qui se nouent entre ces blocs d’agents. Pour Ricardo, la nation est un « bloc de facteurs de productions » ; les facteurs de production sont immobiles : en effet, à l’époque de Ricardo, les migrations sont encore faibles ; de plus, l’absence d’outil rapide de communication planétaire freine l’investissement international.

Pour qu’il y ait commerce international il faut qu’il y ait différence. L’échange international est essentiellement une demande de différence pour Lassudrie Duchêne, La demande de différence et l’échange international (1971), car il est inutile d’échanger ce que l’on peut produire : « là où tout se révèle identique, il est inutile de rien échanger ».

  • Comment expliquer la composition des flux internationaux et la spécialisation des échanges ?
  • Quels sont les effets du commerce international sur les pays échangistes ? Au sein des pays entre les différents agents ?
  • Quelles recommandations en matière de politique commerciale ces théories permettent-elles de mobiliser ? Le libre-échange ? Le protectionnisme ?
  1. Les théories du commerce international

Les mercantilistes proposent une analyse restrictive du commerce international : ils considèrent en effet le commerce international comme un jeu à somme nul. Les gains d’un pays correspondent nécessairement à des pertes pour un autre pays. Heckscher, Mercantilism (1931) montre que le mercantilisme articule théorie et pratique politique : ce système se décline en 3/4 courants, qui supposent indifféremment que la richesse d’une nation se définit par la quantité de métaux précieux qu’elle possède. 🡪 le protectionnisme garantit l’absence de crises

  • Le mercantilisme espagnol ou bullioniste théorisé par Ortiz et Olivares (XVIIE) soutient que toute richesse provient de l’accumulation physique d’or, notamment des colonies d’Amérique latine. C’est un mercantilisme bullioniste (bullion=lingot) qui confond or et richesses ; il est pratiqué par l’Espagne, et maintient le pays dans un état de faible développement jusqu’aux progrès timides de l’industrialisation au XIXE. Dès le XVIE siècle, Jean Bodin, Réponse au paradoxe de M. De Malestroit concernant l’enrichissement de toute chose et le moyen d’y remédier (1568) critique la conception bullioniste du mercantilisme : la dynamique d’accumulation de l’or crée de l’inflation, « la cherté de toutes choses ». En effet, dans un contexte d’offre relativement rigide, l’afflux d’or exerce une pression à la hausse sur les prix. C’est une première version de la théorie quantitativiste de la monnaie : Bodin ne remet pas en cause le postulat fondamental du mercantilisme, mais affirme qu’il faut réguler l’afflux d’or : « La principale cause de cherté est l’abondance d’or et d’argent qui est en ce royaume, plus grande qu’elle n’a été il y a 400 ans ».
  • Le mercantilisme anglais de W. Petty et Child, New Discourse of trade (1668) est un mercantilisme commercial qui consiste à exporter massivement de manière à récolter l’or des royaumes voisins, tout en limitant les importations. Par exemple, les Actes de Navigation (1651) permettent de contrôler les importations de l’Angleterre et stimulent la marine marchande qui doit permettre le commerce avec les colonies. Les corn laws (1815) contrôlent aussi le volume d’importations.
  • Le mercantilisme industrialisant français de Colbert, Bodin, de Montchrestien, Traité d’économie politique (1615) (XVIIE) postule qu’il faut développer l’activité manufacturière pour éviter que le stock de métaux précieux ne soit dilapidé en achats de produits étrangers. Des produits manufacturés compétitifs doivent être développés à l’abri des barrières douanières, vendus de manière à rendre le pays autosuffisant. L’Etat intervient largement et fait construire des manufactures royales (tapisserie Gobelins, St Gobain, manufacture des armes)

Richard Cantillon, Essai sur la nature du commerce en général (1755) montre que le mercantilisme est une doctrine qui ne peut aboutir à un excédent durable de la balance commerciale d’un pays. Il ébauche la théorie du rééquilibrage automatique de la balance commerciale. Lorsque les réserves d’or augmentent, les prix augmentent. L’inflation dégrade alors la compétitivité prix des produits nationaux : par conséquent, les exportations diminuent, de sorte que l’excédent commercial se résorbe. Aussi, les analyses mercantilistes sont paradoxales : nécessairement, la balance commerciale se rééquilibre.

  1. Les théories traditionnelles, l’échange comme demande de différence

  1. Adam SMith : l’échange provient de différences absolues, productivité

Dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), Smith montre que la richesse d’une nation résulte de l’ensemble des produits qu’elle peut consommer et produire. Il ne faut pas augmenter le stock d’or, mais augmenter la production et la capacité de consommation. Pour ce faire, Smith recommande la division du travail (Livre IV) : l’exemple de la manufacture d’épingles de l’Aigle où la production est divisée en 48 tâches, illustre l’efficacité du processus. Smith ajoute que l’échange international peut augmenter simultanément la richesse des pays participants : c’est un jeu à somme positive. Smith utilise trois hypothèses :

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