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Les obsèques de la Lionne

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Par   •  14 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  1 605 Mots (7 Pages)  •  590 Vues

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Commentaire littéraire

Les obsèques de la Lionne

Jean de La Fontaine

La Fontaine, grande figure du classicisme, remet au goût du jour le genre de la Fable au XVIIème siècle, en s’inspirant des Anciens. Il utilise souvent le monde animal pour dénoncer les injustices de son temps.

La forme de la fable correspond parfaitement à l’idéal classique de brièveté, et du « plaire et instruire ».

Les obsèques de la Lionne obéit évidemment à ces principes du classicisme, mais tire son originalité de sa longueur et de ses multiples rebondissements. La Fontaine s’inspire ici de l’humaniste italien du XVIème siècle Abstemius et de sa fable Le Lion irrité contre le Cerf joyeux lors de la mort de la Lionne. Le récit conte la cérémonie d’obsèques de la femme du Lion, de la reine, et décrit les réactions des courtisans, puis plus particulièrement celle du cerf.

Nous nous demanderons en quoi la fable est-elle un moyen efficace et ludique pour critiquer la société de cour ?

Tout d’abord, nous étudierons la satire de la Cour et des courtisans, ensuite le coté pantins des souverains et enfin l’importance de l’art du conteur dans le texte.

  1. Satire de la Cour et des courtisans
  1. Des marionnettes
  1. Serviles

Les courtisans sont serviles car ils obéissent au doigt et à l’œil au Roi. En effet, après le décès de la Lionne toute la cour se précipite chez le prince pour lui parler. Les vers 2 et 3 nous le prouvent «  aussitôt chacun accourut/Pour s’acquitter envers le prince ». Le mot « chacun » représente chaque courtisan.

Lorsque le roi leur demande de se rendre aux obsèques de sa femme, nous remarquons que la cour s’y rend sans hésiter.

  1. Hypocrites

Les courtisans sont également hypocrites car ils pleurent la lionne défunte alors que cela leur importe peu. Au vers 3, le verbe « s’acquitter » montre le devoir et donc l’aspect fourbe des courtisans. De plus, on peut lire au vers 5 : « Qui sont surcroît d'affliction ». Il est question d’un passage au présent de vérité générale. C’est une vérité satirique (le roi est victime de sa propre étiquette). Enfin, au vers 34 : « ces gémissantes voix » nous rappellent les sanglots hypocrites de la cour.

  1. Manipulatrice
  1. La délation

A travers le royaume un seul animal ne pleurait pas la lionne. C’était le cerf, ce coup de théâtre relance l’histoire. En effet, celui-ci se fait dénoncer par un « flatteur » (vers 28) ? C’est un courtisan du roi qui veut être reconnu auprès de celui-ci. A partir de cette dénonciation, le Lion prononce une sentence de mort à l’encontre du Cerf.

  1. La flatterie

La flatterie est omniprésente dans cette fable. En effet, elle est désignée comme des « agréables mensonges » (vers 53). La ruse du Cerf est d’en faire usage : dans son discours (mensonge), le Lion va trouver une consolation à sa douleur. Le Roi est avide de flatterie. Il croit les paroles qui sont celles qu’il attend : « bien loin d’être puni » (vers 51) montre que la flatterie peut opérer un changement d’avis chez le Roi. Il y a une opposition entre le discours du Roi et celui de la reine. Le premier utilise des impératifs : il y a donc une volonté d’être obéit. Alors que le second est rapporté de manière directe ce qui augmente la crédibilité, le Cerf devient alors le messager de la défunte et entraine l’apaisement du Lion. Le rôle du courtisan est de montrer les côtés positifs du Roi même quand il a tort.

  1. Des souverains pantins
  1. La pompe (le faste)
  1. Cérémonie spectacle

Nous notons que la cérémonie est rudement préparée : le roi ne laisse rien au hasard. Au vers 8, « les prévauts » contrôlent si tout le monde est présent et au vers 9, le verbe « régler » nous indique que la cérémonie est pleine de faste.

  1. Le Roi metteur en scène

Force est de constater que le roi met en scène les obsèques de sa femme. En effet, il indique que « ses prévôts y seraient pour régler la cérémonie/Et pour placer la compagnie » au vers 8 et 9. Ces vers nous informent que le Roi veut que tout soit minutieusement préparé et organisé.

  1. Naïf et sans discernement
  1. Orgueil et vanité

Le roi est plein d’orgueil et de vanité. Les marques de la possession du roi sont les adjectifs possessifs « sa Province » (vers 6), « ses Prévôts » (vers 8). L’expression « un tel jour, en tel lieu » (Vers 8) rappelle sa puissance : c’est lui qui décide. Les impératifs aux vers 36 et 37 le démontrent : « venez », « vengez » et « immolez ». Il est par ailleurs condescendant à l’égard du Cerf (vers 33 à 34). Il a bien sûr, à l’esprit, la vengeance: « Vengez la Reine» (vers 37). Le champ lexical de la divinité donc du roi est très présent : « tes membres profanes » au vers 35, « immolez » au vers 37, « mânes » au vers 38 et enfin «Miracle ! Apothéose ! » au vers 51. Cependant, il apparait que ce roi est crédule.

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