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Les fausses confidences Marivaux - Déclaration d'Araminte

Commentaire de texte : Les fausses confidences Marivaux - Déclaration d'Araminte. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  2 602 Mots (11 Pages)  •  475 Vues

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I)                    La comédie de la hiérarchie sociale

1)      Maîtresse et domestique maintiennent au début de la scène l’apparence des codes sociaux supposés les séparer.

a)      Araminte renvoie Dorante

-          Les usages du temps et la bienséance, présents ici sous la forme du pronom indéfini « on », « On sait que vous m’aimez, et on croirait que je n’en suis pas fâchée », l. 23-24), interdisent à un domestique d’aimer sa maîtresse à la vue de tous. La réputation d’Araminte est en jeu. Elle joue donc le rôle qu’on attend d’elle :

-           Pour signifier son renvoi à Dorante, elle emploie un ton autoritaire, traduit par la phrase déclarative à la forme négative, « Il n’y a pas moyen », l.23 et la tournure impersonnelle suggérant l’obligation Il faut se quitter », l. 23), et sec, brièveté de la réplique.

b)      Mais Dorante peine à maintenir le vernis social.

-          La réponse de Dorante prend une tonalité pathétique, « que je vais être à plaindre !» l. 25. 

-          Le terme « Madame », l.25, souligne sa déférence vis-à-vis de celle qui reste, pour quelques instants encore, sa maîtresse.

-          Les deux tournures exclamatives traduisent sa douleur de quitter la veuve.

 

2)      L’aveu d’amour d’Araminte à Dorante est annoncé par les répliques qui le précèdent.

a)       Et Araminte, malgré la contenance qu’elle parvient assez bien à conserver prête l’oreille à Dorante.

-          Elle feint de n’avoir aucune compassion pour son domestique, ce qu’exprime la tournure injonctive, « allez », l.26, introduite par l’interjection, « Ah ! ».

b)      (…) qui ne parvient pas à tenir en respect ses émotions s’exprime par hyperboles (« J’ai tout perdu !», l. 27) + phrase exclamative.

a/ Le portrait ici mentionné par Dorante est celui de la boîte. En étant le peintre, il en est aussi le propriétaire. Araminte, qui l’avait confisqué, l’avait ensuite utilisé pour contraindre le jeune homme à avouer ses sentiments (II, 16). L’accessoire est donc apparu à de multiples reprises, toujours à des moments clés.

b/ Idée de Dubois au départ (nous ne savons d’ailleurs pas s’il a demandé à Dorante de peindre le portrait dans la perspective du stratagème ou si Dorante, depuis longtemps amoureux, l’avait déjà peint, dans une démarche sincère), cet objet a ensuite servi les plans d’Araminte : le stratagème du valet lui a échappé, mais pour réussir tout aussi bien.

c)       Araminte enchaîne avec une réponse affirmative et ferme :

-          « À quoi vous sert de l’avoir ? Vous savez peindre » (l. 28). Elle ne veut pas perdre contenance et malmène un peu son domestique, ce que suggère l’interrogative, « À quoi vous sert de l’avoir ?», lui demande-t-elle en lui refusant son portrait : la tournure interrogative n’est pas employée pour exprimer une incompréhension ou une incertitude mais pour renvoyer Dorante à son absence de logique. 

-          Là encore la fermeté du ton s’accompagne d’une phrase déclarative, « vous savez peindre », l. 28.  Elle feint d’être sûre de sa décision en étant définitive dans ses propos.

-          Même jeu, l.31, « vous n’êtes pas raisonnable », l. 31.

d)      Dorante amène de plus en plus la conversation sur le terrain des émotions - en réclamant le portrait, « bien cher », l. 30 ; tonalité pathétique et lyrique, « vengée », l. 32 ; « douleur », l. 33,

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II)                  Lignes 34 à 53 : Araminte et Dorante se déclarent leur amour réciproque

1) Une fois de plus l’accessoire sert de support à une confidence amoureuse

a) L’audace de Dorante suscite l’exclamation de la jeune femme

-          La tournure exclamative à la ligne 34, « Vous donner mon portrait !», ainsi que la

-          construction de la phrase, réduite à son minimum, révèlent son trouble. Dans un éclair de lucidité,

-          et par le biais d’une question rhétorique (« songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ?», l. 34-35), elle établit cette équivalence : rendre le portrait vaudrait aveu de sa part car le don de son image symboliserait le don de son cœur. Les mots « avouer que je vous aime » signalent que le doute n’est plus permis. L’interrogation porte en effet sur le fait d’avouer et pas sur le fait d’aimer, posé comme un postulat : c’est donc déjà un aveu en soi.

b)      Dorante rappelle la différence de fortune entre lui et Araminte

Il conteste cette idée qui lui paraît inconcevable, ce qu’expriment les phrases exclamatives, x2, l.36 et l’interrogation rhétorique

2)       La confidence amoureuse

a)       L’aveu d’Araminte met fin à ses fausses confidences, elle aime également Dorante

-          Cet aveu n’est ni frontal ni explicite. Peinant encore à formuler ce qu’elle éprouve, elle passe par des détours langagiers, deux procédés stylistiques, litote : « Et voilà pourtant ce qui m’arrive », intensité de la révélation renforcée par la théâtralité du présentatif, « voilà » et paradoxe : « pourtant », l. 37. na

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