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Les fables

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Par   •  5 Mai 2021  •  Dissertation  •  1 890 Mots (8 Pages)  •  763 Vues

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wNonet Candice                                                                                                                                  604

FRANCAIS :

Commentaire sur « le Chat, la Belette et le Petit Lapin » de Jean de La Fontaine

Parus à partir de 1668 avec son premier recueil, les Fables de Jean de La Fontaine sont aujourd'hui connues pour leur moralité et leur vision de l'être humain. Qu'il soit de l’époque du 17e siècle ou de l'époque contemporaine nous remarquons que l'audace, la bêtise et la vanité de l'Homme reste encore à la mode. Jean de La Fontaine, se plaçant comme observateur de la société dans laquelle il vit, veut réveiller son public et prévenir du monde vicieux qui les entoure. D'où la spécialisation des recueils comme apologue. Entre injustice et fortune, « Le Chat, la Belette et le Petit Lapin », septième livre des fables et premier du deuxième recueil, vient mettre en garde contre les arbitraires de la cour. Se présentant comme une fable variée alternant octosyllabes et alexandrins, elle met en scène une querelle basée sur la propriété du jeune lapin volée par dame belette. Sous ses traits comiques, la fable prendra un tournant tragique avec le jugement d'un chat souverain dit autant hypocrite que cruel.On pourra ainsi se demander comment, à travers un récit aussi varié que plaisant et comique que tragique, La Fontaine parvient à mettre en garde son lecteur contre l'autorité abusive et arbitraire. Pour réexpliquer notre problématique nous allons étudier les différentes formes de comique du récit puis la place du tragique dans le jugement final.

Pour commencer, la fable se donne comme un récit vif, plaisant et parodique des registres.

         Le registre épique connu pour ses actes héroïques, comme avec les chevaliers à l'époque du Moyen-Age, est ici décalé afin d'enjouer son lecteur. Les personnages sont un lapin et une belette mis dans la peau de nobles et de souverains : « Dame Belette » au vers 2, « palais d'un jeune lapin » au vers 1, « sa cour » au vers 6. Le choix des ses personnages décale l'image noble des souverains du 17e siècle pouvant être plutôt qualifié d'aigle, symbole de puissance ou de majesté par exemple, ils sont réduit à une simple belette et à un jeune lapin. D'ailleurs ce lapin est ici dit de « jeune » et surnommé de « Jeannot », le fabuliste attribut des diminutifs affectifs à ce personnage. La référence à la mythologie est omniprésente  afin de connoter la réalité et le message qu'essaye de faire passer Jean de La Fontaine . Notamment au vers 11 « O Dieux hospitaliers » et au vers 9 comparant la propriété du lapin appelé « palais » au vers 1 puis détourné de « souterrains séjours ». Cette périphrase fait référence aux enfers grecs et au royaume d’Hadès. Dès le début de la fable, l'amplification de certains termes comme avec « Dame Belette », « maître » mais encore « Sa Majesté » renforce cette idée de comique. Les répliques des personnages sont notamment exagérées comme lorsque Dame Belette dit « O Dieux hospitaliers! Que vois-je ? » au vers 11, le « que vois-je » est très hypocrite car en réalité elle savait que le lapin allait revenir dans son logis.

« expert dans tous les cas » relève un aspect hyperbolique lorsque le fabuliste nous décrit le personnage qui va servir de juge lors de cette querelle. Cette figure de style est aussi utilisée afin de définir le statut de la belette comme au vers 2 « Dame Belette » ou au vers 13 « Madame la Belette ». Cela renforce le comique de la fable.

        Ensuite, l'allégorie « faire à l'Aurore sa cour » au vers 6 nous plonge dans un décor bucolique. En réalité ce vers signifie que le souverain dit de lapin dans la fable va demander une louange au roi, ici qualifié de l'aurore. L'aurore est le levée du petit matin donc du soleil. Or nous savons que Jean de La Fontaine a vécu sous le règne de Louis XIV et que celui-ci était surnommé le Roi soleil. L'importance du visuel est présente notamment grâce à l'allitération en « t » au vers 8. Une impression de légèreté matinale de la ballade se crée à la lecture. Le champs lexical de la nature et de sa  fraîcheur renforce cette impression (« Aurore » ; « thym » ; « rosée »).

De plus, la fable est d'autant plus plaisante par la variété du récit. La mixité des discours rends la lecture vive. Aux vers 18 et 19, le narrateur intervient par un propos sur « ce beau sujet de guerre » . La succession entre discours direct (v.11 ; v.13-15 ; v.39-40) et discours indirect (narration de la fable) fortifie la vivacité de l'histoire. L'ordre « Approchez ! » du chat suivi de « l'un et l'autre approcha » et de l'adverbe « Aussitôt » nous montre la rapidité et la succession des actions. Notamment lors du dialogue, le passé simple des deux verbes des vers 16 et 25, se succédant, consolide cette célérité.

        Le fabuliste intervient plusieurs fois dans la fable avec un ton ironique notamment lorsqu'il s'agit de décrire le chat. Il le qualifie de « gros », « gras », « bien fourré », or nous savons que cet animal   représente la figure du roi. Au vers 19, la réplique « qu'un logis où lui-même n'entrait qu 'en rampant » décrédibilise le palais du lapin. Voilà une autre touche d'ironie. L'antiphrase du vers 18, citée ci-dessus, donne un aspect ridicule au conflit. L'ironisme est de taille dans cette fable.

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