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Les Valeureux d'Albert Cohen

Commentaire de texte : Les Valeureux d'Albert Cohen. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2018  •  Commentaire de texte  •  697 Mots (3 Pages)  •  2 115 Vues

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  Cet extrait, tiré du roman d’Albert Cohen, intitulé Les Valeureux publié en 1969 constitue son incipit. A travers la présentation du personnage encré dans son contexte spatio-temporel, on découvre le projet de celui-ci. Comment cet incipit nous amène-t-il progressivement à réaliser l’intention suicidaire du personnage principal ?

       La première partie du premier paragraphe introduit le récit et le contextualise. On y découvre le personnage, Pinhas Solal, dit Mangeclous, et le temps et le lieu dans lequel il évolue.  Ainsi nous découvrons l’heure, « à six heures matin » de même que l’identité du personnage. La focalisation est interne. En effet, Mangeclous « descendit tout habillé du hamac […] il ouvrit le soupirail […] il souleva son couvre-chef […] salua gravement la mer ». Par cette succession de faits énoncée au passé simple, on suit le personnage sans connaitre d’avantage le contexte. Toutefois, la narration est externe car le récit est abordé à la troisième personne du singulier. Nous remarquons dans la première phrase une anaphore, « qui lui servait de lit dans la cave qui lui servait de chambre » parce qu’on observe une répétition d’un groupe de mots. Dans la deuxième phrase, il y a un champ lexical de la respiration, avec « soupirail » dont l’étymologie vient de « soupir » ainsi que « aspira », « souffles » et « senteurs ». Dans la troisième phrase, nous trouvons également un champ lexical du mouvement : « La mer scintillante […] trois dauphins qui folâtrent […] les cyprès qui montent la garde » (cette troisième partie du texte citée est également une personnification des cyprès). Entre mouvement et respiration, le paysage est donc bien vivant. Contrastant avec cela, on perçoit l’aspect cérémonieux du personnage principal. Ainsi il est habillé « en redingote et haut de forme », « il souleva son couvre-chef » et « salua gravement la mer lisse et scintillante ».

       Le deuxième paragraphe est introduit par la parole du personnage et elle amène une conclusion à la première partie de l’extrait. Effectivement, en forme d’adieu, Mangeclous s’adresse au paysage qui était décrit auparavant. S’ensuit une description détaillée de lui-même qui est introduite par le fait qu’il se regarde dans le miroir, preuve qu’on reste dans une focalisation interne. Il y a une opposition entre l’état physique qui est repoussant : « longueur décharnée de phtisique, sa barbe en sardonique fourche, ses grands pieds crasseux, […] mains tout en os, poils et saillantes veines » et l’affect que lui-même porte envers ces attributs : « admira », formidables », « tant aimés ». Son accoutrement, en contrastant avec la mention qui en était faite dans le premier paragraphe, apparaît cette fois-ci plus abîmé, moins cérémonieux : « Sa redingote (est) rapiécée (et) son haut-de-forme barbu ». Ainsi, on observe un contraste entre le premier paragraphe et le deuxième, entre la beauté du personnage et l’aspect ridicule, presque gueux, du personnage.  

       C’est avec une reprise de l’énonciation du cadre spatio-temporel, qui fait écho au premier paragraphe, que débute la dernière partie de cet extrait : « ce jour, vingt-huitième de mars ». On comprend finalement la volonté finale du personnage de Pinhas Solal de mettre fin à ses jours. Alors qu’au début du deuxième paragraphe, il faisait ses adieux au paysage dont la description venait d’être faite, il fait désormais ses adieux à soi-même, dont la description venait également d’être faite. Une réelle symétrie peut être observée dans cet incipit. La fin éclaire le lecteur de ce qui a été implicitement sous-entendu dès le début du texte. Tout d’abord avec l’hommage rendu au paysage dont on percevait la gravité avec le champ lexical cérémonieux, puis la description de son physique introduite par l’idée : « qu’il ne verrait bientôt plus jamais ».

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