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Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire

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Par   •  4 Octobre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 819 Mots (8 Pages)  •  3 794 Vues

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LES FLEURS DU MAL

                                                                                                                              CHARLES  BAUDELAIRE (1821-1867)

*Les Fleurs du Mal, Baudelaire. Editeur d'origine: Le Livre de Poche, Collection Classiques, parue le 08/02/1972. Préface d’Yves Bonnefoy. 416 pages

PRESENTATION SYNTHETIQUE

L’image de la mort dans les Fleurs du Mal

Dès son titre ce recueil de 100 poèmes organisé en cinq sections (Spleen et Idéal, Le Vin, Fleurs du Mal, Révolte et La Mort comportant respectivement 77, 12, 3, 5 et 3 poèmes, précédés d'une dédicace à Théophile Gautier et du poème Au Lecteur), que Baudelaire méditait depuis 15 ans, est provocateur puisqu'il est d'abord intitulé Les Lesbiennes, pour choquer les bourgeois puis Les Limbes.  

Il est finalement publié, à Paris, le 25 juin 1857, sous le titre Les Fleurs du Mal par l’éditeur Auguste Poulet-Malassis mais mal accueilli par la critique, notamment par le Figaro, Baudelaire est condamné dès août 1857 pour "offense à la morale publique, ... la morale religieuse et aux bonnes mœurs" à 300 francs d'amende et à la suppression de six poèmes.

Une seconde édition augmentée de 35 nouveaux poèmes et d'une section inédite : Tableaux Parisiens est publiée en 1861, mais l'édition définitive des Fleurs du Mal est une édition posthume1, publiée en 1868, après la mort de Baudelaire (1821-1867).

Baudelaire a apporté un soin tout particulier à la structure de son recueil. Il a disposé chaque poème d’une manière bien précise car, comme il l’a précisé en 1861 dans une lettre à Alfred de Vigny, parlant des Fleurs du Mal : " le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album et qu'il a un commencement et une fin.".

Et, si tous s’accordent pour dire que ce chef d’œuvre qu’est Les Fleurs du Mal retrace l’itinéraire de Baudelaire, ainsi que le cheminement de son âme qui subit une véritable et dantesque descente aux Enfers, un fil rouge tel le fil d'Ariane, traverse l'œuvre de Baudelaire : l'obsession de la mort

La mort est omniprésente dans Les Fleurs du Mal, parfois souhaitée avec force, parfois redoutée avec angoisse. La mort est symbolisée par plusieurs allégories, elle revêt pour Baudelaire des visages changeants. Le thème de la mort est au coeur même de l’ambiguité baudelairienne.

La mort est d’abord représentée par des cadavres montrant l’atrocité de sa décrépitude. Au delà de ces images crues mais toutefois classique, la mort est également perçue comme un “anywhere out of the world” (N’importe où hors du monde-Recueil le Spleen de Paris), un lieu hors du monde qui nous conduierait vers un idéal, plein d’espoir. Mais elle est aussi la cause de l’angoisse, du spleen, du doute. Enfin Baudelaire est le premier poète du XIX ème siècle à avoir fait de la mort le thème de sa poésie mais aussi le fondement de son esthétique.

  1. L’omniprésence du cadavre

Le cadavre est l’une des figures la plus récurrente des Fleurs du Mal, par exemple le vers 20 du poème “Danse Macabre” (XCVII) explicite clairement cette idée: “Tu réponds, grand squelette, à mon goût le plus cher! ”. Nous pouvons retrouver cette figure dans de nombreux poèmes tels que “Une charogne” (XXIX), “Le Mort joyeux” (LXXII), “Une gravure fantastique” (LXXI), “Le Squelette laboureur” (XCIV), “Danse macabre” (CXVII), “Une martyre” (CX), “Un voyage à Cythère” (CXVI).

Ces poèmes symbolisent tous la mort en utilisant des allégories, des cadavres et des squelettes hideux. Ces allégories sont délibérément horribles, le cadavre effrayant étant en vogue dans la poésie des années 1850.

De plus dans Les Fleurs du Mal, ces allégories sont complétées par de nombreux détails réalistes. Ainsi, dans “Un voyage à Cythère” (CXVI), le lecteur n’est pas épargné: “Les intestins pesants lui coulaient sur les cuisses” (v.34). Dans ce poème, Cythère n’est plus, le berceau de Vénus (déesse de la beauté), elle devient une allégorie de l’âme du poète envahie par l’attrocité et désertée par la beauté.

Baudelaire cultive également un ton provocateur. Par exemple dans le poème “Une charogne” (XXIX) la description de la mort est paradoxale. La mort est caractérisée par la décomposition du corps, mais cette vision est également emplie de vie (champ lexical du dynamisme vital:  «plein» (v. 8), «s'épanouir» (v. 14), «vivants haillons» (v. 20))

  1. L’ambiguïté de la mort

La mort est un thème crucial dans Les Fleurs du Mal, elle a une position centrale. Mais l’attitude du poète reste vague. Parallèlement, il l’espère et la craint.

La mort est généralement perçue comme la possibilité d’un monde meilleur. Mais Baudelaire en doute aussi. Le poète redoute que la mort ne soit qu’une répétition de la vie faite des mêmes souffrances. “Le Squelette laboureur” (XCIV) exprime ce plus haut point d’angoisse. Ce poème décrit des squelettes harasses de travail, à qui la mort n’a accordé le repos:

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