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Lecture linéaire acis

Fiche de lecture : Lecture linéaire acis. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Novembre 2022  •  Fiche de lecture  •  1 609 Mots (7 Pages)  •  1 063 Vues

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Lecture linéaire « Acis » (folio+ lycée)

Introduction générale : Dans Les Caractères, La Bruyère, moraliste de la fin du 17ème siècle, poursuit un double objet : il veut peindre ses contemporains d’après nature et les aider, s’il est possible, à se corriger de leurs défauts. Mais comme tous les moralistes classiques, il vise aussi à discerner chez les Français des traits éternels de la nature humaine. C’est pourquoi, il n’hésite pas à imiter la littérature antique en puisant dans l’œuvre de Théophraste, un philosophe grec réputé pour sa concision et son sens de l’observation qu’il mit à profit dans l’étude des mœurs de son siècle. La lecture du portrait soumis à notre analyse va contribuer à affirmer ce que nous venons de présenter.

Lecture expressive

Situation et caractérisation du passage

Cette remarque, centrée sur le personnage d’Acis, et la 7ème du chapitre « de la société et de la conversation », livre V des Caractères. Elle constitue le premier portrait du livre et nous verrons que cette peinture est adaptée à l’objet traité : la conversation, puisqu’il prend la forme d’un dialogue fictif.

Acis, beau parleur sans esprit, est présenté à travers la bouche du moraliste, qui se met en scène pour conseiller son interlocuteur sur le langage à adopter en public. La conversation et le comportement en société se voit ainsi mis en pratique grâce à la dénonciation piquante des défauts d’Acis et grâce aux conseils prodigués par le « je ».

Problématique

. Il semble donc intéressant de nous interroger sur la théâtralisation de l’échange qui nous permettra de comprendre un des enjeux de la conversation : savoir s’exprimer avec clarté

Plan

Cette remarque se construit en 2 temps :

Le 1er mouvement constitue un faux dialogue entre le moraliste et Acis qui porte sur l’art de s’exprimer et

Le 2nd à partir « d’une chose vous manque », jusqu’à la fin du portrait où le moraliste expose en quoi esprit et simplicité sont complémentaires pour avoir une conversation honnête.

1er mouvement : La mise en scène d’un faux dialogue

- La forme dialoguée est essentielle, c’est elle qui structure l’extrait même si dans ce dialogue nous n’entendons pas le personnage puisque c’est le moraliste qui détient la parole.

La remarque s’ouvre sur une série de questions rhétoriques qui signale l’incompréhension du « je » face aux propos de son interlocuteur : citations des questions directes. Nous sommes dès le début du portrait placé en tant que spectateur, nous assistons à une conversation qui a déjà débuté.

Le lecteur n’a toutefois pas accès au discours obscur tenu par Acis, ce qui indique d’emblée un rapport de forces inégal au profit de celui qui raconte. Les réponses dont on dispose sont celles de LB et elles accentuent son incompréhension par des tournures négatives redoublées : « je n’y suis pas », « j’y suis encore moins ». C’est comme si l’on assistait à une scène, avec un échange en stichomythies, où l’on entend seulement les paroles d’un des deux acteurs.

- L’incompréhension laisse place à l’entendement avec, malgré tout, une dernière hésitation traduite par une nouvelle interrogation directe et par l’usage du verbe « deviner » qui souligne le caractère énigmatique des paroles reçues. Pourtant, ses paroles semblaient des plus évidentes puisque Acis, dont le nom apparaît pour la 1ère fois à travers une apostrophe, souhaitait dire « qu’il fait froid ». Il y a ici un premier effet comique qui repose sur l’écart entre ce propos évident et l’incompréhension qu’il a suscité. Il est surprenant qu’Acis ait pu rendre une information sur la météo incompréhensible, ce qui indique déjà son mauvais usage du langage.

Les deux phrases suivantes s’établissent sur une construction binaire avec une alternance de discours indirect et de discours direct, introduite par un verbe de parole à l’impératif : « vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige ; dites : « il pleut, il neige ». » Dans les deux cas, c’est la parole de La Bruyère qui prédomine : celui-ci prescrit une expression claire et efficace, à l’image des phrases simples, impersonnelles, qu’il suggère d’employer pour exprimer le temps qu’il fait. Le même conseil s’applique pour un autre propos tout aussi banal, À savoir dire que quelqu’un « ah bon visage », c’est-à-dire bonne mine. Les impératifs du verbe « dire », employer à deux reprises prescrivent ainsi un discours naturel.

- La voix d’Acis se fait entendre pour exprimer une objection, marquée par la conjonction de coordination « mais » placée à l’attaque de la phrase. Toutefois, il s’agit d’un discours rapporté, comme le montre le verbe de parole en incise « répondez-vous », ce qui laisse aux moraliste le premier rôle. Alors qu’Acis avait peur de la banalité de son expression signifiée par la répétition « bien uni et bien clair » son interlocuteur rétorque par 2 nouvelles questions rhétoriques qui discréditent le point de vue qui vient d’être exprimé.

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