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Le portrait physique

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Par   •  28 Mai 2015  •  Analyse sectorielle  •  2 421 Mots (10 Pages)  •  785 Vues

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1. Le portrait physique

Il s'agit de la première apparition de Mlle de Chartres, le lecteur s'attend à ce que l'auteur brosse son portrait qui débute traditionnellement avec le portrait physique. Mais le narrateur se contente de reprendre au début de la description le terme « beauté » pour la désigner : « Il parut alors une beauté », « une beauté parfaite » avec l'emploi de l'adjectif hyperbolique « parfaite » soulignant sa grande beauté et « son esprit et sa beauté ». Cela donne l'impression de théâtraliser l'entrée en scène de la jeune femme et la triple occurrence du mot « beauté » traduit l'admiration qu'elle suscite chez les courtisans.

-> idéalisation propre au roman héroïque.

Ce n'est qu'à la troisième phrase de l'extrait (« Son père était mort jeune […] madame de Chartres, sa femme ») que le lecteur comprend qu'il s'agit de Mlle de Chartres et que à la fin de l'extrait que son portrait devient plus détaillé. Ce portrait se fait à partir de la vision du « vidame », c'est donc une focalisation interne. Il se concentre sur les canons de la beauté classique : « blancheur de son teint » qui est un signe de noblesse et de pureté morale, « traits réguliers » qui traduisent l'harmonie du classique et les « cheveux blonds » qui sont souvent associés à l'or et au soleil.

Les dernières lignes utilisent à nouveau des expressions à valeur superlative : « la grande beauté », « ses cheveux blond lui donnaient un éclat qu'on avait jamais vu qu'à elle », « pleins de grâce et de charmes ». Mlle de Chartres semble être un archétype de la beauté féminine. Son portrait physique reste très stéréotypé et vague, il ne permet pas de la singulariser puisque toutes les héroïnes de roman héroïque présentent ces caractéristiques. Ce portrait est encore très éloigné de la précision des romans réalistes au XIXème siècle.

2. L'importance du portrait moral

En outre, le narrateur s'attache davantage à construire le portrait moral du personnage, ce qui fait entrer l'œuvre dans la catégorie du roman psychologique. En effet, pour aider le lecteur à saisir le personnage, Mme de la Fayette effectue une analepse : le passé de Mlle de Chartres nous permet de comprendre sa personnalité.

Elle a été élevée par sa mère dans un milieu féminin étant donné que « son père était mort jeune ». Elle a passé son enfance éloignée de la vie de cour et des aventures galantes comme suggère l'expression « elle avait passé plusieurs année sans revenir à la cour ». Mme de Chartres a entièrement dédié cette absence à l'éducation de sa fille, éducation non seulement consacrée à cultiver son esprit mais aussi sa vertu pour la préparer à la vie de cour comme nous le montrent les expressions « à cultiver son esprit et sa beauté » et « elle songea aussi à lui donner de la vertu et à lui rendre aimable ». Tout cela permet d'expliquer l'admiration et la surprise des personnes de la cour devant Mlle de Chartres et permet au lecteur de saisir sa personnalité.

II. Une éducation irréprochable

1. Eloge de Mme de Chartres chargée de l'éducation de sa fille

Tout d'abord Mme de la Fayette fait un éloge de Mme de Chartres qui s'est chargée de l'éducation de sa fille et lui a transmis ses valeurs. Elle est présentée comme une femme méritante car elle était seule à élever sa fille après le mort de son époux. Elle abandonne toute vie mondaine pour se consacrer entièrement à l'éducation de sa fille comme l'indique l'expression « elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour », faisant ainsi un sacrifice de soi. Elle consacre toute son énergie à l'éducation complète de sa fille comme le montre l'opposition entre les expressions « elle ne travailla pas seulement à » et « elle songea aussi à ». « cultiver » suggère un travail régulier, patient, long et minutieux. Le narrateur insiste par ailleurs sur ses qualités morales. Elle est présentée comme une femme « dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires ». Le narrateur utilise ici un groupe ternaire souvent associé à l'éloge dans la littérature classique. Elle respecte le long deuil après la mort de son mari en s'éloignant longtemps de la cour. Elle est très fière des qualités exceptionnelles de sa fille dont elle est en partie responsable comme l'indique « extrêmement glorieuse ». L'éloge est d'autant plus appuyé que le narrateur utilise des superlatifs tels que l'adjectif qualificatif « extraordinaire » et l'adverbe « extrêmement ». Ce portrait semble suggérer la perfection morale de Mme de Chartres qui est présentée comme irréprochable.

2. Préparation à la vie de cour et aux risques qu'elle comporte

De surcroît, l'éducation de Mme de Chartres est surtout originale par l'enseignement moral qu'elle donne à sa fille. Le narrateur insiste sur la différence entre Mme de Chartres et les autres mères. La phrase « La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner » mentionne l'attitude habituelle des mères qui dissimulent les dangers de la séduction. La phrase longue qui vient après, composée de courts segments séparés de point-virgules déclare au discours narrativisé que Mme de Chartres, au contraire, ne cache rien à sa fille. L'anaphore de « elle lui » insisite sur l'implication de Mme de Chartres dans l'éducation de sa fille. Mme de Chartres oppose deux attitudes : d'une part, l'attitude des « hommes » que le pluriel englobe dans une catégorie générale, ils sont considérés comme des séducteurs dont « leurs tromperies et leur infidélité » traduisent leur « peu de sincérité » ; et d'autre part, l'attitude des femmes qui se laissent abuser par ces séducteurs. Par opposition à ce schéma, Mme de Chartres oppose l'« honnête femme ».

3. Une vision exigeante de l'amour et de l'honnête femme

Mme de Chartres explique à sa fille ce qu'est l'« honnête femme ». Il s'agit d'un singulier phénomène suffisamment rare pour être remarqué et le texte oppose ce singulier au pluriel « les malheurs domestiques » comme pour

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