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Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours

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Par   •  22 Février 2018  •  Commentaire de texte  •  5 586 Mots (23 Pages)  •  736 Vues

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Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours

Extrait de Paul et Virginie (1788) de Bernardin de Saint-Pierre

Au XVIIIe siècle, l’utopie permettait aux auteurs de critiquer la société dans laquelle ils ne se sentaient pas en phase. Dans le but de défendre leurs idées, ils représentaient leur société idéale dans leurs œuvres. Paul et Virginie en est un exemple. Nous sommes en présence d’un extrait de Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre, écrivain du XVIIIe siècle. Paul et Virginie est un roman pastoral, un genre un peu oublié, qui constitue la quatrième partie des Etudes de la Nature, publié en 1788. Ce roman est l’un des premiers ouvrages romantiques qui transmet certaines idées des Lumières. Il a connu un énorme succès et à dépasser les frontières. Ami de Jean-Jacques Rousseau, Bernardin de Saint-Pierre qui a beaucoup voyagé, est comme lui un pré romantique, dont l’idée prédominante est l’harmonie de l’homme et de la nature. Cet extrait se situe au début de l’œuvre car le portrait des deux personnages éponymes y est réalisé, ce qui correspond à la situation initiale du roman. Paul et Virginie raconte l’histoire de deux héros élevés sur l’Ile de France, île idyllique. Dans quelle mesure, le contexte historique de l’œuvre, à savoir la veille de la Révolution Française, a-t-elle influencé les choix de l’auteur dans le portrait des deux protagonistes ? Dans un premier temps nous allons analyser l’organisation de ce diptyque : Virginie puis Paul. Dans un second temps nous étudierons le rôle de la nature au sein de laquelle évoluent les personnages. Puis nous tenterons de mettre en parallèle la vie sur l’Ile de France et la vie en France à cette période historique.

Cet extrait qui se situe dans la situation initiale du roman est pour l’auteur l’occasion de faire le portrait de ses héros. Nous nous attacherons d’abord aux prémices de la féminité de Virginie, puis de la virilité chez Paul, avant de mettre l’accent sur leur complicité. Le portrait de Virginie se situe de la ligne 14 à 21. Il est constitué d’une seule longue phrase entrecoupée de points virgules. Le narrateur ne donne que très peu de détails quant à la description physique de Virginie, elle «n’avait que douze ans ; déjà sa taille était plus qu’à demi formée ; », ce qui semble être plus le portrait d’une demoiselle que celle d’une enfant. Ensuite, le reste du portrait est entièrement dédié à la description de son visage. Les points virgules qui l’entrecoupent semblent être là comme si le narrateur peignait le visage de Virginie, touche par touche. En effet chaque détail du visage a sa couleur : les cheveux sont « blonds », les lèvres sont « de corail », les yeux sont «bleus ». Ces adjectifs épithètes sont utilisés pour accentuer le portrait de Virginie. Bernardin de Saint-Pierre y ajoute des détails d’ombres et de lumières, tel un peintre « ombrageant sa tête » ou « tendre éclat sur la fraîcheur ». Peut-être est ce pour lui une façon de mettre un peu de poésie dans son récit. Le portrait décrit de la sorte semble également vouloir donner à Virginie un côté angélique. Et afin d’insister sur cette connotation angélique, le narrateur insiste sur le regard qui correspond à plus de la moitié du portrait qu’il décrit de la ligne 18 à 21 « ils souriaient toujours de concert quand elle parlait […] et même celle d’une légère mélancolie ». On décèle dans ce regard une certaine préciosité, voire une certaine pureté, car ses yeux donnent « une expression d’une sensibilité extrême ». Puis lorsqu’il choisit de placer l’adjectif épithète en antéposition dans « tendre éclat » et « légère mélancolie », ou encore « sensibilité extrême » c’est sans doute pour appuyer l’affectivité de son héroïne. Dans le portrait moral, il décrit Virginie comme une enfant vertueuse car elle partage « les soins du ménage », elle « allait puiser l’eau » tous les jours, elle prépare « le déjeuner ». Pour décrire Paul, de la ligne 21 à 26, le narrateur utilise le même procédé que celui de Virginie. Tout d’abord il décrit l’aspect physique de son corps « on voyait déjà se développer en lui le caractère d’un homme au milieu des grâces de l’adolescence ». Cette description renvoie au lecteur l’image d’un garçon élevé au sein de la nature. Cette image est appuyée par les couleurs utilisées pour peindre le portrait « rembruni » « noirs ». Une fois de plus l’adjectif épithète « rembruni »à une valeur concrète descriptive. On retrouve également la même construction de phrase que précédemment dans le portrait de Virginie. Touche après touche, point virgule après point virgule, apparaît le visage de Paul, tel un artiste peignant sa toile. Mais cette fois ci Bernardin de Saint-Pierre fait le portrait de Paul en le comparant à celui de Virginie. Pour ce faire, il utilise le comparatif « plus » à chacun des détails du portrait, peut-être pour insister sur le côté vigoureux du garçon en comparaison à la délicatesse de Virginie. Et comme précédemment il insiste sur le regard de la ligne 24 à 26. Néanmoins il y ajoute une note morale lorsqu’il écrit que « ses yeux […] auraient eu un peu de fierté » et « leur avait donné la plus grande douceur » ce qui donne à ce portrait un aspect presque humain. On retrouve aussi l’affectivité qui domine dans l’antéposition de l’adjectif épithète « grande douceur ». Puis le narrateur compare les « longs cils » à des « pinceaux », cette comparaison est un clin d’œil à la peinture. La manière dont Bernardin de Saint-Pierre organise le portrait de ses héros à savoir, celui de Virginie puis Paul, fait pressentir que Virginie est un personnage plus important que Paul, dont le narrateur n’esquisse le portrait qu’à titre de comparaison. Dans l’extrait étudié, Paul et Virginie, ne semblent faire qu’un. En effet, de la ligne 27 à 29 « Quoiqu’il […] auprès d’elle » le narrateur présente Virginie comme la « sœur » de Paul, alors qu’à la ligne

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