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Le genre épistolaire

Lettre type : Le genre épistolaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2018  •  Lettre type  •  507 Mots (3 Pages)  •  496 Vues

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A madame de Sévigné

A Lyon, dimanche 22 février 1671

Ma très chère mère, j’ai bien reçu votre lettre dimanche dernier en arrivant à Lyon ainsi que vous l’aviez calculé très justement. Mon époux et moi-même faisons une halte forcée car les routes sont devenues par trop impraticables en raison de fortes pluies dans la région. Mais surtout, chère mère, ne vous alarmez pas plus que de raison, le Rhône – même s’il semble menaçant – n’est pas sorti de son lit et nous n’embarquerons pas tant que les pluies ne cesseront pas. En outre, le Marquis de Ranrœuil, qui nous reçoit si aimablement depuis notre arrivée, nous assure qu’il n’y a rien à craindre. Simplement, voyager par temps sec est préférable.

Votre affliction me fait peine ma très chère maman et je la partage, mais vous ne devez en aucun cas vous consumer dans le chagrin de mon départ. Songez plutôt que nous allons être réunies l’été prochain lorsque vous viendrez nous visiter. Réchauffez votre âme et votre cœur de maman si bienveillante à cette idée et séchez vos larmes.

Mon cher époux me charge de vous assurer de ses compliments les meilleurs ; ce que je m’acquitte bien volontiers.

Votre grande imagination vous a fait voir des périls auxquels nous n’avons jamais été confrontés. Fort heureusement. Bien au contraire, il fut – bien qu’un peu long – fort distrayant. Vous souvenez-vous de l’abbé Dubouc qui prît la diligence avec nous ? Il s’est plaint tout au long du voyage de ses "pauvres articulations", adressant à Dieu tout son chapelet de prières, sans jamais, cependant, être satisfait de rien. En revanche, lors de nos arrêts aux différents relais de poste, il ne manquait jamais de faire gras et en devenait un charmant compagnon de voyage, oubliant ainsi toutes ses douleurs. Mesdames de Lattre et de Rosières furent toujours de belle humeur et de bien agréables conversations. Quant au capitaine de Lamothe, il ne cessa de parler avec mon époux de guerres, batailles et stratégies ; ce qui les occupa bien tous deux aussi.

Vous voyez qu’il ne faut pas vous inquiéter plus que de raison chère mère. Chaque jour, je pense à vous et encore plus lorsque mon regard se pose sur votre bague que je chéris et que je vous sais gré de m’avoir envoyée. Elle est le trait d’union entre vous et moi et me rappelle sans cesse votre amour maternel.

Mais de grâce, madame, retournez à la Cour voir vos amis. Sortez, amusez-vous, voyez de nouveau vos amis. Contez-moi par le menu toutes les petites histoires qui courent au palais ; en les lisant, cela me donnera l’illusion d’être à vos côtés comme lorsque vous reveniez de Versailles et me racontiez tous les événements auxquels vous assistiez ou que l’on vous disait.

Vous ne l’ignorez point, je suis quelque peu embarrassée par les grandes démonstrations d’affection mais soyez assurée, ma très chère maman, de tout mon amour pour vous.

Je souhaite que cette lettre vous trouve en bonne santé et rassérénée.

A bientôt de vous lire.

Votre fille qui vous aime tendrement.

Madame de Grignan

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