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La promesse de l'aube de Romain Gary

Fiche de lecture : La promesse de l'aube de Romain Gary. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2021  •  Fiche de lecture  •  2 290 Mots (10 Pages)  •  1 871 Vues

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Fiche de lecture : La Promesse de l’Aube, Romain Gary

Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, est un écrivain français d'origine juive né en 1914 à Vilnius et qui s’est suicidé en 1980 à Paris. Il a vécu à Moscou jusqu'en 1921 ainsi qu’en Pologne à Wilno et à Varsovie. Il vient en France, à Nice avec sa mère en 1927. Il raconte sa vie dans « La Promesse de l'aube ». C’est un roman autobiographique de Romain Gary publié en 1960 dans la collection Folio, Gallimard. Toutefois, Romain Gary s’en défend et dit que ce n’est pas une autobiographie. Le véritable but de ce livre n'est pas tant de retracer la vie de l'écrivain que de rendre hommage à la mère qui est la protagoniste du roman. Le titre du roman porte ce nom car c’est une double promesse, promesse de la vie à l’auteur et promesse qu'il fait de manière implicite à sa mère d'accomplir tout ce qu'elle veut qu’il devienne. Le contexte historique est assez large puisqu’’il s’agit d’une « autobiographie », ainsi les faits se situe entre la Première et la Seconde Guerre mondiale. Les années 1960 (année de parution) sont le symbole de la révolution sociale, culturelle, féminine en France (exemple : les grèves générales de mai-juin 1968…etc). Au niveau de l’influence du livre sur le lectorat, on voit que cela fut mitigé dans l’article du « Monde » du 11 mai 1960, le journaliste écrit « irritant parfois ou gênant, caricatural (…) à la fin profondément émouvant, atteignant même à la grandeur ».

Dans un premier temps, nous allons étudier le contexte historique de La promesse de l’aube au travers d’une analyse chronologique des différents événements majeurs qui ont rythmé la narration. Le contexte de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences est présent mais peu évoqués clairement contrairement à la Seconde Guerre mondiale qui est explicité et qui est le centre du livre. On suppose que la mère de Romain Gary, Mina, s’est exilée en Pologne à cause de l’impact sur la précarité de la famille dû à la Première Guerre mondiale et à la crise de 1929. Néanmoins, Romain et sa mère font des allers-retours en Pologne à Varsovie et à Wilno en raison de leur problème financier régulier, la Pologne étant peu prospère dû aux dommages de la Première Guerre mondiale. Malgré cela, la mère revendait des contrefaçons de grandes marques parisiennes dans « le grand salon de Haute Couture parisienne Maison Nouvelle ». Grâce à ces ventes la famille grimpe l’échelle sociale et découvre la prospérité et la reconnaissance de la haute société. On peut faire l’hypothèse que l’avènement du communisme sous Lénine en Russie (1917) eut aussi un impact sur l’exil de sa mère.

On comprend que Romain Gary et Mina Owczyńska sont juifs de lignée russe et donc particulièrement touchés par la Seconde Guerre mondiale qui discrimine les juifs, les homosexuels, les tziganes, les handicapés…etc . Ses deux parents étaient séparés : son père avait quitté sa mère peu après sa naissance. Son père à une femme et 2 enfants. Eux, sont tous mort pendant la guerre dans une chambre à gaz. Romain appris plus tard que son père n’est réellement pas arrivé jusqu’à la chambre à gaz mais est tombé raide mort de peur avant d’entrer. C’est une période marquante de sa vie.

Nous allons lister tous les événements historiques racontées dans le livre en rapport avec l’histoire personnel de l’auteur. Romain Gary évoque les lois de Nuremberg en 1935 qui les concerne lui et sa mère. Ce sont trois lois permettent d'accentuer le processus d'exclusion des Juifs de la société allemande et les restreindre dans leur activité. Au sujet du début de la Seconde Guerre mondiale et son évocation dans le roman : sa mère souhaite qu’il assassine héroïquement Hitler ce qu’il n’effectue pas car il ne serait capable de tuer un homme (chapitre 27) et Romain intègre l’école de l’air Avord en tant que caporal. De retour en France entre 1939 et 1940. Puis en juin 1940, il repart en tant qu’aviateur en Afrique du Nord en espérant pouvoir partir de là pour l’Angleterre. En 1940, il traverse sur un cargo qui emmène des Polonais jusqu’à Glasgow, il y intègre les forces françaises libres, militaires qui essayent de libérer la France sous le général de Gaule.  Lors de l’appel du 18 juin du général de Gaulle, l’auteur l’évoque et fait même de l’humour à ce sujet. Par la suite il retourne en Afrique en tant que bombardier on suppose que c’est en 1941. En 1943, il repart en Angleterre et à son retour en France il est décoré de la croix de la libération par Charles de gaulle.

Il est intéressant d’évoquer les liens entre littérature et Histoire. D’ailleurs, Romain Gary fait lui-même à la page 122 de l’édition folio à partir de la ligne 20 : « Pour m’apprendre à tenir mon rang avec dignité » à la page 123, ligne 14 « elle me présentait le tout avec un sourire heureux ». Sa mère étant très patriote elle lui fait lire nombreux romans sur l’histoire française, de nombreux personnages à la fois historique et littéraire sont présents dans ces œuvres (Victor Hugo, Le roi Soleil...). Dans ce passage, l’auteur lit avec sa mère Vies de Français illustres qui décrit la bataille de Borodino en 1941. Sa mère, d’origine russe s’agace « Devant les corrections inattendues que les auteurs apportaient à l’Histoire ». Ce passage montre la subjectivité concernant l’histoire racontée par des auteurs littéraires et les différentes interactions entre littérature et Histoire. C’est une mise en abime du roman lui-même.

De plus, l’auteur fait une seconde référence au lien entre Histoire et littérature puisqu’à la page 349 le romancier écrit au sujet de l’appel du 18 juin 1940: « Sans vouloir compliquer la tâche des historiens, je tiens cependant à préciser que l’appel de ma mère à la poursuite du combat se situe le 15 ou le 16 juin – au moins deux jours auparavant. De nombreux témoignages existent sur ce point et peuvent être recueillis aujourd’hui encore au marché de la Buffa. » Ce qui est intéressant c’est que l’auteur est conscient de la portée historique de son œuvre et en joue puisqu’il fait de l’humour en faisant un parallèle entre l’importance de l’appel du 18 juin du générale de Gaulle et l’appel de sa mère. Il tourne en dérision l’historicité de son livre en articulant la recherche de témoignage d’historien et les rumeurs de la marche de la Buffa, marché que fréquentait Mina quotidiennement.

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