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La princesse de Clèves et le divertissement

Dissertation : La princesse de Clèves et le divertissement. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Février 2022  •  Dissertation  •  2 130 Mots (9 Pages)  •  556 Vues

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Ikhlass Benslimane 102

Dissertation

œuvre intégrale :

 la princesse de Clèves – Madame de la Fayette

        Le critique littéraire Jean Mesnard affirme : « Pas plus de Madame de la Fayette, Pascal n’ignore ni omet les charmes du divertissement ; il sait quelle sorte de parure en reçoit la vie humaine. Mais il y dénonce une illusion fondamentale, l’oubli par l’Homme de son être profond. ». Le critique nous propose ici un rapprochement entre Madame de la Fayette et Blaise Pascal sur l’idée qu’ils ont du divertissement. Ces deux écrivains du XVIIe siècle défendent d’après Jean Mesnard l’idée que le divertissement ne serait qu’un échappatoire à la pensée à notre misérable condition humaine.

        Alors, comment la Princesse de Clèves, roman psychologique du XVIIe siècle, dénonce l’oubli par l’Homme de son être profond par le biais du divertissement et propose ainsi un rapprochements aux idées Pascaliennes ?

        Nous verrons d’abord comment la cour, est représenté tout au long du récit comme un lieu privilégié du divertissement.

        Ensuite, nous aborderons le personnage du duc de Nemours en tant que manifestation même du divertissement dans ce roman.

        Et enfin, nous verrons comment l’héroïne du livre, la princesse de Clèves, est représentée au contraire comme la manifestation du refus au divertissement.

 

        Dans les pensées de Blaise Pascal, le moraliste remet en cause notre préjugé que « la royauté est le plus beau poste du monde» puisqu’en réalité le roi est environnée de gens pour le divertir, soit éviter qu’il ne pense à lui et à sa cause, ce qui indique que le roi est soumis à autrui pour trouver la félicité alors qu’on serait tenter de penser le contraire. Il redéfinit ce qu’est la félicité, et la représente comme étant tous ce qui ne nous ramène pas à nous-même. Or, dans la Princesse de Clèves, Madame de la Fayette nous plonge dès le début du roman dans une cour désignée comme un lieu privilégié du divertissement. Effectivement, dès les premiers paragraphes, Madame de la Fayette dit : « c’était tous les jours des parties de chasse et de paume, de ballets, de courses de bauges ou de semblables divertissement » pour décrire un lieu en opposition au repos puisqu’on peut déjà relever le mot « divertissement ». On le voit également peu de temps après, lors du bal organisé en l’honneur des fiançailles de Claude de France, lorsque le roi incite la princesse de Clèves et le duc de Nemours à danser ensemble, les deux plus belles personnes de la cour, ce n’est que par pur loisir, car la princesse est mariée et le duc promis à Élisabeth d’Angleterre. Tout au long du roman, il est donc question de se divertir et d’occuper le roi pour lutter contre le repos et ainsi éviter de penser à soi.

        La cour est un lieu où l’apparence est une caractéristique qui reste plus importante que le reste. On le voit dès le tout début du roman, Madame de la Fayette décrit la cour du roi Henri II comme étant la plus magnifique qu’on ait vu en France. L’apparence relève encore du divertissement puisqu’on juge les faits et gestes des autres seulement pour éviter de penser à soi. C’est le cas lorsque Madame de la Fayette en désignant la cour dit : « personne n’était tranquille ni indifférent ; on songeait à s’élever à plaire, à servir, ou à nuire, on ne connaissait ni l’ennui ni l’oisiveté, et on était toujours occupés », en évoquant l’apparence, elle va utiliser plusieurs mots propres au divertissement « l’ennui », « l’oisiveté » et « occupés ». Elle insinue ainsi que l’apparence était une source fondamentale du divertissement à la cour puisqu’elle permettait de ne jamais demeurer à rien faire. On voit effectivement à de nombreuses reprises dans le roman que les apparences sont très importantes, c’est le cas lorsque est organisé un bal en l’honneur des fiançailles de Claude de France, la princesse de Clèves passe toute la journée à se préparer pour l’occasion. Les apparences deviennent tellement importantes que par conséquent les gens vont jouer au jeu des faux-semblants régulièrement pour maintenir une bonne image alors que la plupart d’entre eux, sont corrompus par cette attraction au divertissement, et donc par la cour, puisqu’on voit à travers de nombreux personnages que la passion les poussent à être infidèle. On le voit notamment à travers le personnage de Madame de Tournon, un dame belle qui était promise à M. de Sancerre mais mourut avant qu’ils ne se marient.  C’était une femme qui reflétait la vertu mais suite à son décès, son époux appris qu’elle était aussi promise à M. d’Estouville et que par conséquence lui était infidèle. On reste dans une idée paradoxale de l’infidélité puisque toute personne infidèle à la cour se destine à dégrader son apparence or Henri II, le roi, est lui même infidèle, puisque il est marié mais a une maîtresse, Diane de Poitiers connue de tous par ce statut.

         Ainsi madame de la Fayette nous immerge dans un lieu qu’on pourrait qualifier à premier vue de lieu politique alors qu’elle est nous montre ici que c’est un endroit où le divertissement constitue le quotidien des gens puisqu’il est question de détourner le roi de penser à sa condition. Les apparences et par conséquence les jeux de faux-semblants en deviennent des sources fondamentales puisque les gens ne sont jugés que de leur extérieur et on a pas accès à leur intériorité. Mais le divertissement compte également des dangers, très attrayant dans une cour où le loisir est très convoité, comme c’est le cas de l’infidélité.

        Dans la princesse de Clèves, parmi la cour, on distingue le duc de Nemours, second héros du roman. Il est traduit comme l’incarnation même du divertissement dans ce lieu où la distraction est très sollicitée. En effet le duc de Nemours est promis à Élisabeth d’Angleterre ce qui ne l’empêche pas pour autant de cumuler des conquêtes féminines, il est ainsi représentatif de l’homme dévoré par la passion. Or, Pascal désigne la passion et notamment la conversation des femmes comme le cœur du divertissement chez l’homme. On peut observer à plusieurs reprises au long du récit ce côté volage du duc. On le voit lors du bal organisé en l’honneur des fiançailles  de Claude de France, lors de son jeu galant, de séduction avec la princesse de Clèves ou de sa relation ambiguë avec la Dauphine alors que ces deux jeunes femmes sont mariées et lui promis. Le duc de Nemours possède l’image de quelqu’un de galant mais surtout de l’homme enchaînant les relations. On comprend que Madame de la Fayette tente de nous présenter le duc comme quelqu’un de toujours dans l’action mais en conséquent qui ne réfléchit pas à son intériorité.

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