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La Princesse de Clèves - analyse linéaire d’un extrait de la partie I

Commentaire de texte : La Princesse de Clèves - analyse linéaire d’un extrait de la partie I. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  27 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  2 315 Mots (10 Pages)  •  282 Vues

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La Princesse de Clèves - analyse linéaire d’un extrait de la partie I

Introduction / Situation de l’extrait dans l’œuvre

        La Princesse de Clèves est un roman publié anonymement en 1678, il a rapidement été attribué à Madame de La Fayette.         L’action du roman se déroule à la fin du règne de Henri II (vers 1558, autrement dit plus d’un un siècle avant l’époque de l’écriture) et met en scène des Nobles proches de la Cour de Henri II, dont la jeune Mademoiselle de Chartres qui arrive à Paris au début du roman. Elle a été élevée loin du tumulte de cette Cour par sa mère, Madame de Chartres.

        Le tome premier du roman raconte rapidement dans quelles circonstances Mademoiselle de Chartres rencontre et épouse le Prince de Clèves, sans éprouver pour lui autre chose que de l’estime ; et surtout comment elle fait ensuite la connaissance du duc de Nemours, dont elle tombe amoureuse. Subitement, Madame de Chartres tombe malade et ses jours sont comptés. Avant de mourir elle s’adresse une dernière fois à sa fille.

LECTURE du texte

Annonce de la STRUCTURE du texte : L’extrait que je viens de lire s’organise comme un véritable discours dont les mouvements essentiels sont *lignes 1 à 5 – la préparation du discours d’adieux    *lignes 5 à 21 – le cœur de ce discours d’adieux    *lignes 22 à 28 – les adieux à proprement parler

Annonce d’un PROJET DE LECTURE : Dans mon analyse linéaire je vais montrer que cette dernière entrevue entre Madame de Chartres et sa fille révèle la personnalité profonde de cette mère qui fait de la morale une valeur supérieure à toutes les autres.

Autres projets de lecture possibles

*Madame de Chartres est à la fois metteur en scène et personnage principal de ces adieux qu’elle envisage comme un testament moral laissé à sa fille, tentée par « la galanterie », autrement dit l’adultère.

*Madame de La Fayette met ici en scène une mère qui fait figure de mère idéale à l’époque du Classicisme [lien avec « INDIVIDU, MORALE et SOCIETE]

Analyse linéaire

Premier mouvement - lignes 1 à 5. La préparation du discours d’adieux

1ère phrase – Il s’agit d’une phrase de récit qui introduit les paroles rapportées au style direct à partir de la ligne 3.

Madame de Chartres fait ici preuve d’autorité et donne des ordres aux femmes qui la soignent et/ou qui sont à son chevet. Il faut remarquer combien elle souhaite être seule à seule avec sa fille pour lui parler de ce qui la préoccupe au plus haut point : les sentiments qu’elle éprouve pour le duc de Nemours.        

2ème phrase – Cette deuxième phrase introduit ce qui s’apparente à un discours très construit en cherchant à attirer l’attention, la bienveillance de sa fille. [Techniquement, dans l’analyse de l’art oratoire, on appelle cela un exorde, une « captatio benevolentiae »]. Cette bienveillance se ressent dans les mots qu’emploie la mère (citer par exemple l’apostrophe « ma fille ») mais aussi dans le geste précisé par le groupe au gérondif de la proposition incise « en lui tendant la main ». Ce gérondif prouve que Madame de Chartres cherche à renforcer encore ce moment d’intimité avec la Princesse de Clèves. On comprend plus loin dans le texte que la mère veut que ce soit le dernière souvenir que sa fille conserve d’elle, cette proximité physique est donc intéressante à souligner [d’autant que vers la fin de l’extrait d’autres éléments y font écho]. On peut souligner que Madame de Chartres atténue l’idée que sa mort est proche par une tournure qui relève de l’euphémisme, « nous quitter » ligne 3 + « le déplaisir que j’ai de vous quitter » lignes 4&5, en répétant à la fin de sa phrase le verbe qu’elle a déjà employé au début.

Deuxième mouvement lignes 5 à 21. Le cœur du discours d’adieux

  • Une première étape, lignes 5 à 11 – un rappel des faits que Madame de Chartres souhaite aborder sur son lit de mort

  Si le lecteur du XXIè siècle peut attendre de l’effusion en un pareil moment il faut souligner qu’il n’en est rien. Les phrases prononcées par Madame de Chartres ne présentent aucune trace de ponctuation « expressive » [aucun point d’exclamation, aucun point d’interrogation].

        Très vite Madame de Chartres apparaît comme une mère assez intrusive, une espèce de directeur de conscience qui veut mettre une jeune mariée en garde contre le péché d’adultère. Ce péché est présenté à travers la métaphore filée de la chute qui commence dès la ligne 5 avec le substantif « inclination », répété à la ligne 8. La métaphore est filée grâce aux termes « précipice » ligne 10 ou le verbe « retenir » ligne 11 et se poursuit plus loin encore. [on peut penser que Madame de Chartres joue sur la polysémie du nom « inclination », qui désigne au sens figuré le fait que Madame de Clèves soit attirée par le duc de Nemours et au sens propre que ce « penchant » puisse la faire « chuter » du haut du précipice]

        On peut parler de directeur de conscience puisque la mère souhaite que sa fille reste sur le chemin de la vertu qu’elle lui a enseigné dès son plus jeune âge. Le verbe « avouer »  ligne 6 peut rappeler le principe des péchés avoués par quelqu’un qui voudrait se confesser à un prêtre tandis que le complément de but « pour vous conduire » révèle clairement les intentions de la mère quand elle entreprend ce discours.  De plus la mère évoque ici des sentiments enfouis au fond du cœur de Madame de Clèves, que peut-être la Princesse comprend moins que sa mère comme le souligne la phrase qui s’étend des lignes 7 à 9.

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