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Juste la fin du monde, Lagarce Acte I, scene 11: analyse linéaire

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Par   •  10 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 659 Mots (7 Pages)  •  5 880 Vues

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Juste la fin du monde, Lagarce Acte I, scene 11: analyse linéaire

Introduction

Jean-Luc Lagarce est à la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge. Jean-Luc Lagarce touche à tous les métiers du théâtre. Il écrit ses propres pièces et met en scène Marivaux, Labiche, Ionesco.

En 1988, il apprend qu’il est atteint du sida et se sait condamné. Au printemps 1990, il reçoit une bourse de la Villa Médicis et part 3 mois à Berlin pour rédiger Juste la fin du monde. Malgré sa mort prématurée en 1995, à l’âge de 38 ans, Jean-Luc Lagarce laisse derrière lui plusieurs dizaines de pièces qui rencontreront un succès posthume.

L’intrigue de Juste la fin du monde repose sur l’annonce par Louis à sa famille de sa maladie qui va l’entraîner à une mort certaine.

Louis, le personnage principal, retourne voir sa famille après une longue absence, pour annoncer sa mort prochaine. La pièce met en scène l’échec de cet aveu décisif.

Cette scène est d’une grande banalité car elle ne recouvre pas d’enjeux majeurs, il ne se passe rien, mais tout l’intérêt repose sur le discours entre les personnages, leur complexité, leur incommunication, les non-dits.

Plan de lecture linéaire

Ce début de scène montre l’impossibilité de communication et l’incompréhension entre les deux frères. Dans un premier temps, du début de la scène à la ligne 7 “J’attendais le moment décent pour venir ici.”, Louis tente d’établir une communication ; puis on assiste un refus de manipulation d’Antoine au travers d’un registre polémique et d’une catharsis. Enfin, Nous verrons comment se passage chemine vers une perte de vues des priorités par un retour au factuel, des paroles pleines d’amertume et la révélation d’un frère remplis de contradictions.

Jean-Luc Lagarce nous présente ici une parole qui révèle nos difficultés à dire et à entendre.

I. Une tentative de communication (lignes de 1 à 7) (lignes de 1 à 7)

“LOUIS.-Je ne suis pas arrivé ce matin, j’ai voyagé de nuit,/ je suis parti hier soir et je voulais arriver plus tôt et j’ai renoncé en cours de route,/ je me suis arrêté,/ ce que je voulais dire,/ et j’étais à la gare, ce matin, /dès trois ou quatre heures./ J’attendais le moment décent pour venir ici.”

Dans cet extrait et tout au long du texte, il y a un jeu sur la 1ere et la 2e personne comme une sorte d’opposition de confrontation entre les deux frères.

Mais ,dans ces premières lignes, il s’agit avant tout d’une tentative de dialogue avec son frère au travers de 3 mécanismes : une scénarisation de son arrivée, l’utilisation d’épanorthose et une captatio benevolentiae.

Louis scénarise son arrivée.

En effet, l’utilisation d’une négation dès l’amorce « Je ne suis pas arrivé ce matin” est amenée par Louis dans le but de susciter une réaction interrogative de son frère, de créer une brèche d’explication sur sa venue dans sa famille et de pouvoir annoncer sa mort. Le but de Louis est ainsi d’amener son frère à réfléchir sur les raisons de son retour après tant d’années d’absence.

-L’analepse utilisée en L2 « je suis parti hier soir et je voulais arriver plus tôt et j’ai renoncé en cours de route” permet à Louis de montrer qu’il contrôle toutes les dimensions temporelles passé et futur et est utilisé dans une démarche didactique (= qui cherche à instruire). L’utilisation du passé composé, l’énumération et la décomposition d’actions renforcent cette analepse.

-la phrase L.3. « je me suis arrêté” en retour de ligne doit se voir comme une polysémie car elle marque un temps d’arrêt sur 3 aspects : dans la narration, dans son voyage et dans sa vie. Louis cherche à attirer l’attention de son frère par différents moyens linguistiques.

Dans la suite du dialogue de la ligne 4 à 6, Louis ne cesse de reprendre ses propres mots et de les amender. En effet, l’épanorthose « ce que je voulais dire, » est là afin d’affiner son épopée, de se justifier et de rétablir un lien depuis longtemps coupé pour être entendu et compris de son frère.

« J’attendais le moment décent pour venir ici. » L.7, par ses mots Louis cherche à attirer une nouvelle fois l’attention de son frère et de créer les conditions idéales pour faire passer un message (captatio benevolentiae). Il cherche de faire du restant de sa vie une histoire à raconter, et par ces mots, cherche à être au cœur de l’échange avec son frère.

II. Incompréhension d’Antoine et le refus de la manipulation (L.8 à L23)

Antoine refuse et dénonce la manipulation de son frère par l’utilisation d’une série de courtes phrases interrogatives. Ces questions cherchent à maintenir son frère à distance.

Le langage moins soutenu, plus familier d’Antoine « raconte » pas vraiment approprié ici, l’usage des mots « ça » ; « quelque chose » qui sont des mots généraux flous crée aussi un décrochage et renforce cette mise à distance aussi d’ordre social entre lui et son frère.

Les répétitions du mot «

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