Exposé sur les Mémoires d'Hadrien

ORAL BAC – 2NDE PARTIE

Les Mémoires d’Hadrien

Marguerite Yourcenar, 1951

Marguerite Yourcenar est une autrice et une poétesse du XXème siècle. Même si elle écrit depuis très jeune, c’est les MDH qui lui valent la consécration du public et de la presse. En 1980 elle devient la première femme reçue à l’Académie Française.

MY doit sa large éducation à son père qui l’emmène avec lui dans ses voyages. C’est donc naturellement qu’elle se passionne pour cette vie nomade. Elle développe très jeune une passion, voire une fascination pour l’Antiquité et notamment ses grands Hommes. Dans les MDH, elle choisit comme sujet l’Empereur Hadrien, qu’elle découvre en 1929 lors de la visite de sa villa, La Villa Adriana. L’Empereur fait figure, et déjà pendant son règne, de modèle pacificateur et humaniste, opposé à la folie de la guerre, des positions qui trouvent une certaine résonnance dans le contexte de parution du livre.

En effet, il est publié en 1951, soit 6 ans après la 2nde GM, et est donc situé dans la littérature d’après-guerre. Celle-ci propose de nombreux bouleversements dans le genre romanesque =Nouveau Roman, littérature de + en + engagée. Mais MY offre, avec ses MDH, une œuvre plus traditionnelle, et est ainsi en décalage avec son époque. (MDH ne brisent pas les codes du roman « classique »)

L’autrice refuse d’enfermer son œuvre dans un genre. Ainsi, on peut considérer les MDH comme un roman historique, un roman épistolaire, une autobiographie fictive ou encore comme des mémoires fictifs. = livre protéiforme

Les MDH se présentent comme une lettre écrite par L’Empereur Hadrien à l’aube de sa mort, et adressée à son successeur et petit-fils adoptif, le jeune Marc-Aurèle. Hadrien écrit donc pour parvenir à une meilleure connaissance du monde et de soi-même. Il compte par cet écrit « [se] définir [se] juger peut-être, ou tout au moins [se] mieux connaître avant de mourir », pour citer l’écrivaine au début du roman. Hadrien va donc faire l’examen de sa propre vie, il revient sur ses goûts, son idéal civilisateur et pacificateur, ainsi que sur sa passion ultime pour Antinoüs. L’œuvre est découpée en six parties, qui retracent chronologiquement la vie d’Hadrien.

Même si ces Mémoires sont fictifs, la documentation est très importante grâce aux longues recherches de l’autrice sur le sujet. Ainsi, la grande majorité des personnages sont historiques et MY tente de recréer l’illusion du réel.

L’écriture de MY mêle narration et réflexion philosophique et bien que le récit veuille reprendre les codes de l’autobiographie, on peut aussi observer au-delà de l’intériorité d’Hadrien, certaines prises de position de MY = dégoût de la viande. Les voix de l’autrice et du personnage vont ainsi s’entremêler tout au long du texte.

J’ai choisi de présenter cette œuvre parce que bien qu’elle soit difficile d’accès au premier abord, l’écriture de MY ainsi que l’histoire d’Hadrien sont extrêmement prenantes. Grâce à la narration à la première personne, MY nous met dans la peau de Marc Aurèle et j’ai eu l’impression dans ma lecture, de faire partie intégrante du récit. En se mettant à la place de Marc Aurèle, on découvre un vieil homme touchant. Le récit nous dévoile les peurs d’Hadrien, ses doutes et ses insécurités, alors qu’il me paraissait initialement comme un homme froid et sans cœur.
Etant moi-même amatrice d’histoire antique, j’ai pu trouver dans les MDH une mine historique, qui témoigne des 25 ans de recherches approfondies de l’autrice. MY nous permet ainsi d’apprendre l’histoire sans même nous en rendre compte grâce à cette œuvre complète. MY nous transpose entièrement au IIe siècle, siècle d’Hadrien, par une authenticité dans l’écriture et les faits énoncés.
Un passage qui m’a notamment touché est la fin de la 4e partie du livre, Saeculum aureum, soit le Siècle d’or, et qui est composé du suicide de l’amant d’Hadrien. La mort d’Antinoüs ébranle l’Empereur, c’est la descente aux Enfers pour Hadrien, d’ailleurs, MY illustre cette image lorsque Hadrien dit naviguer sur le Styx, en référence au fleuve des Enfers dans la mythologie Grecque. Hadrien entre alors dans une phase de douleur qui est enclin à des réflexions sur la vie, sur l’être aimé, sur la mémoire…

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