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Explication linéaire l'alchimiste / Aloysius Bertrand,

Fiche : Explication linéaire l'alchimiste / Aloysius Bertrand,. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mai 2022  •  Fiche  •  1 466 Mots (6 Pages)  •  5 148 Vues

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Explication linéaire n°1 – L’alchimiste

INTRODUCTION

Aloysius Bertrand, Louis de naissance, est un jeune poète de Dijon qui a beaucoup œuvré pour diffuser le romantisme en province. Il n’a malheureusement pas été publié de son vivant et ne connut pas le succès. Il fut reconnu grâce à son admirateur, Baudelaire, qui assure l’avoir pris pour modèle pour son recueil Petits poèmes en prose (1869). Ainsi Bertrand apparaît comme le père du poème en prose en France. Dans son recueil intitulé Gaspard de la nuit en 1842, le poème « L’alchimiste » est le 8e du Premier livre « L’école flamande ». Il est composé de 6 strophes. Poème à la première personne, « L’alchimiste » évoque la recherche répétée et infructueuse d’un alchimiste et le processus de transformation alchimique qui évoque un monde fantastique, mystique et mystérieux à la fois.

LECTURE « Je vais vous lire le poème »

PROBLEMATIQUE

Nous nous demanderons, comment le poète met en scène la création poétique à travers l’image de l’alchimiste.

PLAN

Dans un premier temps, nous verrons la recherche infructueuse de la pierre philosophale, puis dans un second temps nous analyserons l’élément perturbateur qui mène aux débuts des transformations et enfin nous étudierons l’impression d’un éternel recommencement.

ANALYSE LINEAIRE

On peut remarquer l’évocation de la recherche de la ligne 1 à la ligne 3 : un travail long et difficile.

La phrase négative à la modalité exclamative « Rien encore ! » qui ouvre le poème traduit l’insuccès de la recherche. Ce début de poème s’ouvre sur une formulation plutôt familière qui confère au texte une dimension légère voire humoristique.

La présence du pronom « je » dès la première ligne pose une ambiguïté : est-ce le poète ou est-ce l’alchimiste qui s’exprime ? Dès lors il est possible de voir en l’alchimiste une métaphore de l’artiste. Il œuvre pour la création poétique.

L’hyperbole « pendant trois jours et trois nuits », de la ligne 1 et 2, marque le travail acharné et incessant de l’artiste.

L’allitération en [I] peut donner lieu à plusieurs interprétations. Tout d’abord, si on la met en lieu avec l’enjambement qui s’effectue dans l’ensemble de la strophe, elle pourrait mimer de la longueur, le temps qui s’écoule (vue avec l’hyperbole de la ligne 1 et 2). Ensuite le son [I] est produit par une consonne qu’on appelle liquide (c’est instable) et cela pourrait aussi permettre au lecteur de visualiser la lumière produite par la flamme de la bougie vacillant et éclairant faiblement l’alchimiste dans son laboratoire obscure (c’est une bougie qui produit de la lumière si on se replace dans la période médiévale évoquée dans le poème).

La « lampe » (ligne 3) mise en rejet peut aussi faire référence à la connaissance. L’alchimiste cherche ainsi à acquérir le savoir pour obtenir la pierre philosophale qui favorisera l’accès à un savoir encore plus grand.

L’adjectif « hermétiques » (ligne 3) fait référence à Hermès Trismégiste, qui selon la légende est le fondateur de l’alchimie. Le terme veut aussi dire « fermé » au sens propre et « pas à la portée de tous » au sens figuré. On peut donc percevoir une antithèse si on l’associe avec le terme « lampe », ce qui traduirait toute la difficulté de cette science.

La référence à Raymond-Lulle (ligne 3) est intéressante car la légende a attribué à cet homme des traités d’alchimie qu’il n’aurait jamais écrit. A sa mort, on lui construit une légende, celle d’avoir trouvé la pierre philosophale… Ainsi, dès le départ, cette science est présentée comme opaque et mystérieuse.

On observe aussi que dans la première strophe, les couleurs évoquées sont plutôt sombres « nuit » (ligne 2), « hermétique » (ligne 3) ce qui pourrait renvoyer à l’une des étapes du Grand Œuvre : l’œuvre du noir. On peut également voir l’œuvre du blanc à travers les termes « jours » (ligne 2), « lueur » (ligne 2) et « lampe » (ligne 3). Le processus du Grand Œuvre est donc en marche.

On peut analyser de la ligne 4 à la ligne 15, l’apparition d’un élément perturbateur qui amène aux débuts des transformations.

A la ligne 4, on retrouve un phénomène d’écho à la ligne 1 avec l’emploi de la négation avec l’adverbe « non » renforcée par l’adverbe « rien ». Toutefois même si la situation ne semble pas évoluer et se fermer d’avantage, on remarque à travers l’usage de ces deux adverbes négatifs (au lieu de 1 à la ligne 1) une transformation qui s’opère.

A la ligne 4 et 5 « les rires moqueurs d’un salamandre » invites plusieurs pistes interprétatives possibles autour de ce terme. L’emploie de l’article « le » alors que c’est un nom féminin interroge. La salamandre, amphibien associé au feu ainsi l’œuvre au rouge lui est associé en alchimie.

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