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La Falot - Aloysius Bertrand

Note de Recherches : La Falot - Aloysius Bertrand. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2014  •  1 868 Mots (8 Pages)  •  1 584 Vues

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Analyse :

Définition du titre :

Du grec Pharos : Grande lanterne

De l’anglais fellow : Joyeux, gai, grotesque, qui manque de personnalité, d’éclat

L’épigraphe du Falot rappelle au lecteur le bal de Roméo et Juliette sans que Bertrand n’ait même à citer le texte ou à nommer son auteur alors qu’il préfère écrire « Une nuit de Carnaval » comme source.

Si dans la scène la référence aux « chats » met l’accent sur l’obscurité, cette même référence dans cet épigraphe met en avant l’idée de lumière.

"Ah ! Pourquoi me suis-je, ce soir, avisé qu'il y avait place à me blottir contre l'orage, moi petit follet de gouttière, dans le falot de Madame de Gourgouran !"

Le texte s’ouvre par une onomatopée qui exprime le regret. Cette idée est renforcée par la question oratoire « Pourquoi » doublée par l’inversion « me suis-je ».

« S’aviser » ce verbe pronominal signifie « se rendre compte de ». La réalisation que cette expression implique « qu’il y avait place [...] Dans le falot » renseigne sur le cadre spatial de l’action. Il s’agit d’un cadre peu commun « dans le falot » .En effet le falot renvoie à une source de lumière, une lanterne et non pas à un espace conventionnel.

Le premier paragraphe indique à la fois le cadre temporel « Ce soir » qui actualise l’action grâce à l’emploi du démonstratif « ce », le cadre spatial « le falot de Madame de Gourgouran » et l’acteur principal du récit « moi » présenté par le syntagme nominal « petit follet de gouttière » qui place l’action sous le signe du fantastique , « follet » (ou esprit follet) étant une petite créature légendaire du folklore français, souvent espiègle.

Le syntagme prépositionnel « de Madame de Gourgouran » introduit une précision d’appartenance quant à l’espace. Le terme « gourgouran » signifie Étoffe de soie, brochée, originaire de l'Inde. Il y a une opposition entre la signification du nom « Gourgouran » et le titre de noblesse « Madame de.. » ce qui renforce le ton burlesque.

Il y a un jeu de sens et de sonorité entre le terme « follet » et le terme « falot ». Dans la mesure ou « follet » a pour autre définition « feu follet » qui signifie lueur que l’on voit voltiger la nuit sur les marais, dans les cimetières, produit par l’inflammation des gaz dégagés par des matières organiques en décomposition.

"Je riais d'entendre un esprit que trempait l'averse, bourdonner autour de la maison lumineuse, sans pouvoir trouver la porte par laquelle j'étais entré."

En retournant à la définition du mot « Follet » , nous retenons deux caractéristiques « esprit » et « espiègle ». Espiègle veut dire « Personne vive, éveillée, malicieuse, mais sans méchanceté (se dit surtout des enfants). Cet esprit de taquinerie et d’espièglerie se traduit par le sémantisme du verbe « rire ». Il s’agit d’un esprit joueur qui aime à taquiner et à rire des malheurs des autres.

L’introduction d’un deuxième personnage dans le poème. Ce personnage est présenté par le substantif générique « esprit ». Nous en concluons que le narrateur et ce nouveau personnage partagent la même nature : ils sont tous deux des « esprits follets ». Le « je » taquinerais donc l’un de ces semblables. Ce qui est à noter ici est le fait que ce personnage est présenté non pas par son apparence mais par les sons qu’il produit dans l’espace « entendre », « bourdonner ». Ce va et vient constant entre le « je » du narrateur et le « il » cache un antagonisme.

Cet antagonisme s’exprime notamment par la dichotomie spatiale. En effet, le « je » du narrateur a précédemment « pris refuge » , son espace est un espace intérieur suggéré par la préposition « dans », un espace synonyme de chaleur « falot », alors que la proposition subordonnée relative « que trempait l’averse » nous indique que le deuxième personnage est dans un espace extérieur, et qu’il est présenté sous des conditions météorologiques graves « averse », « orage » (pluies torrentielles). La rivalité se repose donc sur cette brèche qui permet de passer de l’espace extérieur pénible à un espace intérieur plus accueillant « la porte ». Le narrateur met l’accent sur la vanité des tentatives avec la préposition à valeur négative « sans ».

Il y a comme une insistance sur la source de lumière « autour de la maison lumineuse », le « falot de Madame de Gourgouran » pourrait à ce niveau être interpréter comme une métonymie pour désigner la totalité de la demeure ; de la maison de cette dame.

"Vainement me suppliait-il, enroué et morfondu, de lui permettre au moins de rallumer son rat de cave à ma bougie pour chercher sa route."

L’adverbe « vainement » vient renforcer cette idée de futilité des efforts du second personnage, introduisant ainsi un double constat de vanité : le premier concerne la localisation de la « porte » le second concerne l’appel à la pitié et à la générosité du narrateur.

Le sémantisme du verbe « supplier » est à prendre dans son sens le plus fort, dépassant l’idée de simple demande et aboutissant à la prière avec soumission. Le ton pathétique suggéré au début de ce troisième paragraphe est renforcé par les deux adjectifs apposés et coordonnées « enroué et morfondu ». Cette image hyperbolique permet de mettre en avant par contre-point la cruauté du narrateur. En effet, la valeur des supplications et des enrouements

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