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Explication lineaire du poeme venus anadyomène de Rimbaud

Commentaire de texte : Explication lineaire du poeme venus anadyomène de Rimbaud. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2021  •  Commentaire de texte  •  2 877 Mots (12 Pages)  •  11 986 Vues

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RIMBAUD VENUS ANADYOMENE

Réaction autour du titre : tradition d’une peinture pour représenter la Venus sortant des eaux.

Comparaison avec des tableaux représentant des Vénus : Cabanel

Rappel le mythe de Venus

Représentation traditionnelle de la Venus de Boticcelli + analyse du tableau

Lecture du poème : est-il conforme à cette image traditionnelle de Venus

  • Sonnet qui est une parodie de la naissance de Venus : emploi satirique car le portrait de cette femme n’a rien d’une vénus comme canon de beauté.

Est-ce un jeu de mot ? R. s’amuse des mots « anal » et « anadyomène » et « anus », dernier mot du poème + « anus » en latin qui désigne une vieille femme.

Parodie = imitation satirique d’un texte ou d’une image qui les détourne de leurs intentions initiales afin de produire un effet comique

Ici : opposition au modèle traditionnel : image dégradante du corps féminin

Problématiques

  • Comment R parodie-t-il le mythe de Vénus ?
  • En quoi renverse-t-il les codes esthétiques en faisant de la laideur le sujet du poème ?
  • Comment joue-t-il des codes de la tradition pour sublimer la laideur ?

Introduction :

Lorsqu’il évoquait sa démarche poétique, Charles Baudelaire expliquait parfois qu’il prenait de la boue pour en faire de l’or, ouvrant ainsi la poésie sur le monde du laid. Dans son sonnet de 1870 intitulé « Vénus anadyomène », extrait du recueil des Cahiers de Douai, Rimbaud s’inscrit dans cette voie et propose un traitement  iconoclaste du motif mythologique de la naissance de Vénus, universellement connu par ses représentations littéraires et picturales. Dans ce poème, considéré comme l’un des plus provocateurs de la littérature française, l’auteur se livre, en effet, à une parodie qui ouvre la voie à une poésie nouvelle. Nous nous demanderons, en effet, en quoi cette parodie cherche à provoquer le lecteur, par le jeu d’un langage nouveau, presque a-poétique, pour le conduire aux marges d’une poésie nouvelle.

 

Mouvement du texte :

Sonnet relativement classique en dehors de certains effets de coupes, enjambements et rejets. Le travail  de sape de Rimbaud opère ici davantage sur le rythme, le choix et l’agencement des mots

Les trois premières strophes constituent ainsi une unique phrase consacrée au dévoilement progressivement de cette Vénus sortant des eaux. L’effet de surprise, puis de stupéfaction, est proportionné au rapprochement de ce corps. La chute du texte  coïncide avec la découverte de la chute de reins de cette Vénus. Plus le regard se précise, comme par un effet de zoom, plus les attentes du lecteur se trouvent déjouées. Cette révélation s’accompagne du dévoilement d’une nouvelle poésie, elle aussi « horrible étrangement ».

Les points de suspension, à la fin du premier tercet, marquent alors une pause, isolant le dernier tercet et ménageant ainsi la pointe, la chute que constitue le dernier vers, et le gros plan obscène sur l’anus, révélation d’une poésie « belle hideusement ».

1er quatrain

Vers 1 : Comme d’un cercueil vert en fer blanc2, une tête

 ouverture sur une comparaison (« comme ») où seul le comparant est dévoilé par GN « cercueil vert en fer blanc ». Image d’emblée insolite et discordante avec la tradition, R détourne le mythe : le « cercueil » comme symbole de la mort prend le contre-pied de la naissance de Vénus (coquillage)

 Le poème débute par une comparaison entre la baignoire (3) et un cercueil : on peut remarquer plusieurs choses :[pic 1]

  • La conque dans le mythe devient une baignoire, de surcroît « vieille »: version dégradée de la conque
  • Le cercueil connote d’emblée la mort, alors que dans le mythe, Vénus est associée à la mer, symbole de vie et d’éternité.  Cependant cette Vénus n’est pas morte puisqu’elle « remue » (13), cette comparaison fait donc penser le lecteur à qqch de diabolique et d’infernal, au lieu de qqch de divin et de céleste dans le mythe originel. En tout cas, le cercueil suggère la mort prochaine de cette femme.
  • De plus, la couleur « verte » fait référence à la couleur de l’eau du bain. Rimbaud parodie ainsi l’écume en eau sale. + « vert » < teinte patinée et usée qui annoncerait la vieille Vénus du v. 4 + ici le « blanc » traditionnel du coquillage n’a plus rien à voir avec la couleur, détourné en un matériau grossier « fer »
  • La « naissance » n’est plus que la sortie progressive d’un bain.

« la tête » placée en contre rejet Rimbaud crée un effet d’attente chez le lecteur et symboliquement la détache de son corps. Rimbaud décapite-t-il le mythe de Vénus ? + trivialité sonore du nom « tête » qui rime justement avec « bête » (V.3)[pic 2]

Vers 2: De femme à cheveux bruns fortement pommadés3

1er élément du blason, les « cheveux » associés à des éléments dépréciatifs qui prennent le contre-pied de la représentation traditionnelle de Vénus : « bruns » et non blonds, dc plus vulgaires

 Rimbaud ne décrit donc pas une déesse aux cheveux blonds comme dans le mythe, mais une Vénus noire.[pic 3]

 donnent l’image encore une fois d’une chevelure graisseuse donc encore sales ou suggèrent des soins de beauté maladroits et incapables de  dissimuler les dégradations dues à l’âge.[pic 4]

Vers 3 : D’une vieille baignoire émerge, lente et bête, 

fin de l’effet d’attente, le comparé CCL « d’une vieille baignoire » répond en parallélisme au v.1 : réalité triviale de la « vieille baignoire ». « Vieille » peut aussi être perçu comme un hypallage car c’est aussi la femme qui est « vieille » comme le soulignent les expansions du nom qui occupent le reste du quatrain. Donc naissance très prosaïque, vulgaire au sens étymo, elle « émerge ». + poids de la vieillesse suggéré par rythme lourd du 2nd hémistiche

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