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Explication corpus poésie

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Par   •  13 Mars 2021  •  Cours  •  1 059 Mots (5 Pages)  •  323 Vues

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CORRIGÉS

QUESTION SUR CORPUS

 (corrigé offociel)

Arthur Rimbaud, dans « Ophélie » (Poésies, 1871), Aloysius Bertrand, dans « Ondine » (Gaspard de la nuit, 1842), Guillaume Apollinaire dans « la Loreley » (Alcools, 1913) et Jean Lorrain dans « Mélusine » (l’Ombre ardente, 1897) proposent des figures féminines souvent similaires dans le rapport étroit qu’elles entretiennent avec la nature ou dans leurs postures de séductrices ensorceleuses. Pour autant, elles diffèrent surtout dans leur rapport à l’amour, qui fait d’elles soit des victimes soit des bourreaux.

Les quatre poètes conçoivent des figures féminines qui ont un rapport étroit avec la nature. Le monde végétal vit en osmose avec Ophélie, dont le « cœur écoutait le chant de la nature » (v.23): les « saules (…) pleurent sur son épaule» (v.11), les « nénuphars (…) soupirent autour d’elle » (v.13). Ophélie est par railleurs associée à un lys (v.2), Mélusine à une autre fleur, le glaïeul (v.14), et Ondine caresse, par le truchement de ses sœurs, « les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls » (l.9-10). Mais si Mélusine est aussi une créature de la nature, qui « apparaît entre les herbes fines » (v.3), elle est davantage assimilée au monde animal : le poète la présente comme la maîtresse des animaux sauvages, évoluant parmi  « la biche », « le brocart » (v.8), les « hiboux », (v. 12), « les renards » et « des loups » (v.11). Ces figures féminines semblent liées aux éléments naturels, telle Ondine dont le « palais fluide » se trouve dans « le triangle du feu, de la terre et de l’air » (l.6-7). Si les mondes végétaux et animaux font de ces personnages des êtres telluriques, le monde aquatique est très prégnant dans deux des poèmes : Ophélie est une noyée hantant le fleuve, Ondine un génie des eaux et la Loreley scelle son sort en se jetant dans le Rhin qui la reflète. L’air n’est pas de reste : « le vent tordait [l]es cheveux déroulés » de la Loreley (v.31), et « baise les seins » d’Ophélie (v.9). Enfin, « les flammes » (v.9) illuminent le regard de la Loreley, tandis que « le feu » métaphorique de la passion amoureuse est ce qui fait « fondre » Ophélie.

                On ne s’étonnera guère, alors, que ces figures féminines soient toutes des figures surnaturelles fascinantes : Ophélie devient une muse triste que rencontre le poète (dernière strophe), Ondine est une nymphe, la Loreley une figure de légende, tout comme Mélusine. Elles semblent, à ce titre, éternelles : Ophélie erre depuis « plus de mille ans » (v.5 et 7), et Mélusine depuis « cent ans » (v.9). Elles sont toutes plus ou moins associées à l’idée de magie : la Loreley est accusée de « sorcellerie » (v.6) pour provoquer la mort de ceux qui la regardent dans les yeux ; Mélusine, dont les dents ont une « clarté divine » (v.6), est capable d’ « enchanter » les hiboux (v.12). Cette magie peut être blanche ou noire, selon le type de séduction qu’exercent les personnages. Ophélie, par exemple, est une créature pure, comparée au « lys », symbole de virginité, tout comme la neige à laquelle elle est aussi associée au vers 17. La beauté de la Loreley est aussi une beauté « blonde » (v.1) et nordique, elle aussi « vierge » (v.30), mais elle ensorcelle ceux qui posent les yeux sur elle. C’est ici que l’on voit apparaître le thème traditionnel de la séductrice dangereuse, qui culmine dans notre corpus avec Mélusine, créature à queue de serpent, « saignante et l’œil hagard » (v.4). La séduction qu’elle exerce se fait au péril des hommes, qui, comme pour la Loreley, tombent sous le coup de sortilèges, de « charmes » (v. 10). Remarquons tout de même que presque toutes ces figures féminines sont liées à la nuit, à l’obscurité : au vers 34 dans « Ophélie », à la ligne 3 pour « Ondine », et au vers 12 dans « Mélusine ».

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